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Publié le par Florian Rouanet
🇫🇷 où finit la nation et où commence le Royaume du Christ ? ⚜️
⁂ Arène de combat
Ô lecteur studieux,
Nombre de confusions saturent les débats politiques récents— où les mots « nation », « État », « patrie », « nationalisme » et même « souveraineté » se télescopent dans une ivresse de rhétorique désordonnée — et ce, que l’on soit monarchiste ou républicain.Tantôt, l’on rêve d’un empire sans peuples. Tantôt, l’on encense des peuples sans âme. Or, la sagesse « nationale-catholique », millénaire, a su distinguer avec clarté ce que tant d’idéologies modernes rendent confus, sans nulle vergogne.
Il nous revient de rétablir les frontières, d’un monde nouveau, mais d’un ordre ancien (tradition et modernité, sens bien compris !) : celui où la nature « précède » la grâce, où la nation sert d’assise au Royaume, où le temporel n’est pas dissous dans l’idéologie administrative ni le spirituel asservi à la bureaucratie — et ne sombrant point pour autant dans la négation du spirituel !
Voici donc notre esquisse, charpentée en cinq volets, pour rappeler que l’homme n’est point un chiffre, ni le chrétien une vapeur universelle sans chair ni chaire.
🎙 Antenna I.O. Vox Frequencia
☩ Bandage lexical
Nos idées et la compréhension se retracent et se clarifient dans ces définitions orthodoxes !
NATION : Ensemble humain partageant une même culture, langue, histoire, ethnie au mieux, souvent lié à une terre, à un héritage propre, à une mémoire vécue.
PATRIE : Terre des Pères, lieu charnel de l’enracinement, où mémoire, paysages et sépultures inspirent le devoir filial de garder et de transmettre, militairement s’il le faut.
ÉTAT : Organisation politique et administrative d’un territoire (non désincarné de préférence), principe contemporain du fait de gouverner ; abstraction juridique qui peut, en cas de régime libéral/marxiste, se substituer au réel charnel des peuples.
NATIONALISME : Doctrine qui affirme la primauté de la nation comme cadre politique, culturel et existentiel. Peut être charnel (incarné) ou légaliste (administratif) dans sa forme incomplète, sinon dégénérée.
PATRIOTISME : Vertu d’amour ordonné et de service envers la patrie ; il se distingue aussi du nationalisme quand il s’ouvre à l’universel chrétien sans renier la chair native.
UNIVERSALISME : Principe postulant une humanité homogène, au-dessus des distinctions naturelles ; dévoyé, il engendre le cosmopolitisme abstrait.
SOUVERAINISME : Terme politique moderne visant à défendre l’autonomie des États ; parfois sans enracinement charnel ou tradition, il devient coquille vide hideuse.
PEUPLE : Communauté vivante d’hommes héritant d’un même patrimoine génétique, historique, juridique et symbolique ; chair de la nation.
ETHNIE : Groupe humain se reconnaissant par des traits culturels et biologiques communs ; matrice anthropologique organique, antérieure au politique.
IDENTITÉ : Synthèse dynamique des signes qui manifestent l’appartenance (langue, rites, mœurs, foi) ; elle articule l’être reçu et le devenir à la fois déterminée et choisi selon les aspects.
COSMOPOLITISME : Posture idéologique célébrant l’errance et l’indifférencié ; inverse pervers de la catholicité, il dissout les appartenances concrètes.
PARTICULARISME : Affirmation jalouse de spécificités locales ou régionales ; sain contrepoids à la centralisation quand il reste subordonné au bien commun supérieur.
COMMUNAUTARISME : Clôture identitaire d’un groupe se vivant comme monde autosuffisant ; excès du particularisme rompant la solidarité nationale.
📜 Vielle leçon érudite
Fort de notre exigence de fidélité, habillons l’article de quelques citations sourcées clés :
« Donc, il existe des lois de la vie humaine, des lois naturelles de la Cité que ni l’homme, ni la Cité ne peuvent transgresser sans dommage. (…)
Que les sociétés ne cherchent pas leur salut dans des idéologies qui ne sont que des mirages de l’esprit, mais dans l’observation des lois nécessaires, découvertes par l’observation. »
— Jacques Ploncard d’Assac, Doctrines du nationalisme, chap. III (« Paul Bourget ou le traditionalisme par le positivisme »), p. 22 de l’édition numérisée (Dissibooks)« Mon royaume n’est pas de ce monde ; si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs auraient combattu pour que je ne fusse pas livré aux Juifs, mais maintenant mon royaume n’est pas d’ici-bas. »
— Notre Seigneur Jésus-Christ, Évangile selon saint Jean, XVIII, verset 36 (traduction Crampon, 1923 — Wikisource, Bíblia Católica Online, bible.catholique.org)« La grâce ne détruit pas la nature, elle la perfectionne. »
(« gratia non tollit naturam, sed perficit »)
— Saint Thomas d’Aquin, Somme théologique, I, q. 1, a. l’ad 2 de l’article 8 (texte latin, Corpus Thomisticum). On le retrouve aussi, sous forme équivalente, dans d’autres œuvres du Docteur angélique.Σ Plan d’attaque par manche
- 🏞 Il y a le nationalisme charnel, enraciné dans la nature des peuples
- 👑 Et il y a le Royaume surnaturel, « transcendé par le Christ »
- ❌ Il faut rejeter l’universalisme abstrait, poison des maçons
- ⚖️ Il faut aussi refuser le nationalitarisme administratif de 1789
- 🛑 Souverainisme sans identité ? Coquille vide et imposture
🏞 I. Le nationalisme charnel, enraciné dans la nature des peuples
Un peuple véritable n’est point une grossière signature au bas d’un formulaire administratif. Il est chair, langue, tombeaux, coutumes. Le nationalisme charnel s’enracine dans la reconnaissance d’un ordre naturel voulu par Dieu (relation Création/Créateur) : les familles, les peuples, les cultures, les races. Et comme le rappelle Jacques Ploncard ou saint Thomas : le réel précède l’idée.
Il ne nie point le rôle (d’ailleurs supérieur) de la grâce ou de l’esprit, bien au contraire, mais affirme que l’homme n’est point un pur esprit, mais aussi matière.
Un Français, ce n’est point un homme vivant en France, mais un héritier ethnique du sol gaulois, de la chevalerie franque, de la cathédrale, de la langue de nos rois, de la foi baptisée à Reims, en plus de ces dernières siècles d’histoire accumulée.Ainsi l’authentique « nationalisme » devient vertu lorsqu’il respecte les frontières naturelles : frontières géographiques, mais aussi linguistiques, culturelles, coutumières — « chacun chez soi et les cochons seront bien gardés » ! Il tempère les passions par la justice, refuse certes l’impérialisme en son mode autarcique, mais préserve préserve toujours l’harmonie sociale interne.
C’est la nation comme milieu nourricier de l’âme.
👑 II. Le Royaume naturel et surnaturel, transcendés par le Christ
Mais après avoir repris ce trait organique, il faut bien plus : car si la nation est notre première patrie, elle n’est pas notre ultime et éternel destin, contrairement à la « patrie céleste ». Le Christ l’affirme sans ambages sous les œils ébahi de Ponce Pilate : « Mon royaume n’est pas de ce monde ». NSJC ne nie pas l’ordre terrestre ni le méprise, Il l’ordonne au Ciel.
Le Royaume du Christ est surnaturel, invisible, éternel. Pourtant, à travers l’Église, Ce Dernier descend sur la terre pour s’y incarner. La grâce a ici besoin de la nature. Voilà pourquoi les vrais Papes n’ont jamais nié les patries/Cités : ils les baptisent. Ledit Royaume n’annule pas la nation, il la transfigure.
En ce sens, le chrétien ne saurait être cosmopolite de principe. Il est enraciné dans une terre, un baptistère, un rite, un parler. Mais son regard est élevé : il sait que cette terre est tremplin, non fin absolue. Ainsi, la patrie est école du ciel.
❌ III. Contre l’universalisme abstrait : poison maçonnique
L’universalisme pseudo-moderne, hérité desdites Lumières, de la franc-maçonnerie et de la Révolution-subversion, est une chimère. Il nie les frontières, les différences, les natures. Par hypocrisie universaliste, il rêve d’un homme sans père ni repère, d’un monde sans mémoire, sans héritage, et d’un « progrès » sans chair…
Ce cosmopolitisme abstrait — enfant dégénéré de 1789 — veut aplatir le réel au nom d’un idéal vide. L’homme, au lieu d’être fils d’un village et frère en humanité, devient globish, interchangeable, fonctionnel.
On promeut les « droits de l’homme » contre les devoirs envers sa famille ou sa patrie — et son Dieu —, on exalte la « tolérance » pour mieux nier les croyances, les réalités : on abolit les nations pour mieux imposer un marché global, internationaliste. Ce serait l’Empire mensonger du Même, sous la bannière des droits sans Dieu…
⚖️ IV. Contre le nationalitarisme administratif de 1789
Mais l’excès inverse guette aussi — ou du moins un patriotisme républicaniste dévoyé. Le nationalisme légal, celui post Révolution française, réduit la nation à l’État. Il confond notamment identité et carte d’identité. Ce « nationalitarisme » — pour reprendre le mot de Ploncard — est une religion civile désincarnée, et sans sacré.
Il veut imposer un modèle abstrait : la « République universelle » — qui n’est pas tout à fait celle de Platon… Il assimile par la loi ce que la nature ou la logique refuse.
Le jacobinisme, avatar d’un césarisme païen romain, croit qu’un décret peut faire d’un nomade un Gaulois. C’est le fantasme de l’homogénéisation, par la contrainte — ou le déracinement de tous — qui plus est.Ici, l’État devient « dieu », omnipotent, et pour le pire… Il ne se contente pas de protéger : il réforme les consciences, nivelle les cultures, impose l’école comme unique « catéchisme ». En niant les patries charnelles, il fabrique des identités de papier, prêtes à l’effondrement, sinon à la guerre civile.
🛑 V. Souverainisme sans identité : coquille vide
Évidemment que l'on cible ici la semi-doctrine des Philippot-Asselineau-Bouvier-Rougeyron-Soral !
Enfin, il est une dernière mystification : celle du souverainisme vide, sans racines ni héritage immémoriale. On veut un « État-nation fort » oui, mais sans foi ni race, soit sans aucune assise ni visée haute. On revendique la frontière, mais on méprise l’enracinement.
Ce souverainisme technocratique est une imposture : un État sans nation. Il défend des compétences mais oublie la substance. Il invoque la souveraineté comme un droit sans âme, sans mission, sans transcendance.
Or, il n’est point de souveraineté vraie sans identité vécue. Une France souveraine mais sans enfants, sans foi, sans coutumes, est une bouse/bourse vide au milieu du marché mondial !
Si un vrai souverainisme existe il est charnel, catholique, enraciné, hiérarchique — non gallican, mythifié, désincarné.
Il faut être à la fois identitaire ET souverain...
Encore qu'un Empire peut aussi participer efficacement au Bien commun — fut-il multi-ethnique🛎 Frappe chirurgicale inflige une mise hors-combat
À l'ennemi libéralo-maçonnique, ainsi que le faux remède de la dissidence trans !
- 🏞 Nationalisme charnel
En définitive, le nationalisme véritable n’est pas un artifice juridique ni un simple réflexe défensif ; il est une fidélité charnelle, intellectuelle, doctrinale. Sans lui, point de peuple, point de passé ni d’avenir, point de continuité. Reconnaître ce terreau humain et spirituel, c’est refuser l’abstraction pour épouser le réel, celui que la Providence a inscrit dans les langues, les lignages, les us et coutumes. La nation demeure ainsi le premier abri de l’âme, avant même que celle-ci ne s’élève vers son éternité. - 👑 Royaume du Christ
Cependant, ce patriotisme charnel ne saurait être idolâtré ni confondu avec la fin ultime. Le Royaume du Christ relativise et sanctifie tout ordre terrestre, rappelant que la patrie, aussi noble soit-elle, n’est qu’un vestibule du Ciel. Un vrai nationalisme chrétien se fait dès lors « sacrement » : il prend la glaise des peuples et la fait résonner comme un chant préparatoire à la fameuse Jérusalem céleste. - ❌ Universalisme maçonnique
« L’universalité maçonnique », quant à elle, se révèle une odieuse caricature prétendant unir en effaçant, il promet la fraternité en détruisant les paternités. Ce rêve sans ordre se change vite en cauchemar mécanique, où l’homme, réduit à un rouage, se perd dans un magma sans identité ni forme. L’antidote demeure la fidélité aux frontières naturelles et hauteurs spirituelles, là où l’universel véritable se fonde : dans le Christ, qui fait d’un Gaulois ou d’un Japonais un frère certes, sans abolir leur différence. - ⚖️ Nationalitarisme administratif
De l’autre côté faussement patriotique se tient le leurre jacobin : ce nationalitarisme administratif qui réduit le peuple à l’État et l’identité à l’individu, sinon à la carte plastifiée. C’est l’illusion d’une unité forgée par décret, qui confond l’âme et l’encre du registre civil. Cette mécanique, privée de chair et d’esprit, conduit tôt ou tard à l’explosion des contradictions qu’elle a voulu contenir. Car si la loi peut imposer des papiers, elle ne peut ni créer des patries, ni faire surgir des saints per se. - 🛑 Souverainisme vide
Enfin, le souverainisme sans identité n’est qu’un simulacre pittoresque. Il brandit l’étendard de la souveraineté comme un simple outil de gestion, mais néglige l’essence : foi, coutume, descendance. La vraie souveraineté ne se réduit ni au marché ni au suffrage, mais jaillit d’un peuple enraciné, et même, d’un peuple transfiguré par la grâce. Sans cela, la France souveraine (ou l’Europe charnelle) ne serait qu’une boutique — et sans clients stables… Le combat exige d’être à la fois charnel et catholique, identitaire et hiérarchique, national et civilisationnel — faute de quoi l’on ne bâtit pas un destin national, mais un mirage mécanique.
La Rédaction pugiliste lettrée
📚 Pour approfondir
- Jacques Ploncard d’Assac, Doctrines du nationalisme, Éditions de la Libre Parole, 1958.
- Saint Thomas d’Aquin, Somme théologique, éd. Cerf.
- Joseph de Maistre, Considérations sur la France.
- Jean Ousset, Pour qu’Il règne, Cité Catholique.
- livres rares gratuits en PDF : HistoireEbook, Dissibooks, FreePDF.
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