• Nœud gordien illustré par deux faits concernant le catholicisme traditionaliste états-unien, destiné à briser les clichés sur ce milieu au sens large



    Attitudes croisées des Mgrs Pfeiffer et Pivarunas  : lefebvriens, sacres épiscopaux hors Vatican moderniste, chevauchement de lignées et charité pastorale

  • Les frontières poreuses du catholicisme traditionnel États-unien : imposition des mains et lignes entrecroisées

    ⁂ 𝔄rène du désordre sacramentel

    ℭher lecteur, notre temps assiste à la fois à un enfermement des chapelles respectives, en même temps d’une confusion délibérée dans l’exposé des faits relatifs à la succession apostolique en milieu traditionnel. Nulle part davantage qu’aux États-Unis cette dilution des certitudes faciles ne se manifeste avec plus d’acuité.

    De Boston à Spokane, en passant par le Kentucky, s’entrelacent des lignées, des lignes, des impatronisations, des consécrations qui contredisent frontalement les apologies ou le sactarisme qu’on répand. Pires : elles contredisent les certitudes que se forge le lecteur candide des sites de droite dits « sérieux ».

    Trois acteurs majeurs polarisent ce champ :

    • D’abord, la Fraternité Saint-Pie-X (FSSPX), dont Mgr Lefebvre établit les fondements d’une « stricte observance » face au Vatican dit occupé.
    • Ensuite, Mgr Richard Williamson, prêtre de cette Fraternité puis exclu, qui incarne la radicalisation « résistante ».
    • Enfin, Mgr Ngô Đình Thục et sa descendance spirituelle — la fameuse « lignée Thuc » — qui, depuis les années soixante-dix, consacre également des évêques en dehors de tout cadre romain moderniste et en dehors même de la FSSPX.
    • Entre ces trois pôles, le prêtre américain Joseph Pfeiffer, l’abbé Willy, et l’évêque Mark Anthony Pivarunas incarnent des trajectoires qui oblitèrent les frontières : imposition des mains qui consacrent l’ordre, et dont le tracé demeure poreux, s’entrecroisent, toujours en dehors de Rome.

    Nous proposons trois mouvements pour démêler ce tissu :

    • Tout d’abord, les chaînons de la succession chez Pfeiffer et ses origines mixtes ;
    • Ensuite, le redoutable contraste entre l’ouverture pastorale de la ligne de Mgr Pivarunas et ladite rigueur lefebvriste ;
    • In fine, l’édification d’une unité catholique véritable, au-delà des partis-pris sectaires.

    📚 Objectif.
    Deux leçons sur la succession apostolique qui déniaisent radicalement le milieu dit intégraliste lato sensu
    — Quand le Vatican, la FSSPX et les lignées Thuc s’entrecroisent en Amérique du Nord par les chaînes de consécrations épiscopales, dévoilant ainsi des réalités doctrinales et pastorales bien différentes des caricatures véhiculées par certains prophètes autoproclamés de la non-unité traditionnelle sectaire.


    🎙️ 𝔄ntenna I.O. Vox Frequencia


    📽️ Documentation audiovisuelle


    ☧ 𝔏exique martial

    Définitions essentielles pour traverser les profondeurs de ce dossier mêlé :

    Succession apostolique, féminin, Théologie : enchaînement de la transmission du pouvoir épiscopal et sacerdotal depuis les apôtres, par l’imposition des mains et la consécration. Garant de la validité des sacrements dans la conception catholique classique. — CNRTL

    Imposition des mains, féminin, Liturgie : geste rituel par lequel un prélat consacre un autre clerc à l’ordre majeur (prêtrise, épiscopat). Constitue l’élément substantiel du sacrement de l’Ordre. — Glossaire théologique

    Sede vacante (littéralement « le siège vacant »), locution latine, Ecclésiologie : position théologique affirmant l’absence de pape valide occupant le Siège de Pierre depuis au moins Vatican II. — Doxa traditionnel

    Una cum, locution latine signifiant « avec », Liturgie : mention du pape au canon romain. Messe una cum : célébration de prêtres traditionnels nommant le pape « moderniste » au canon, ce qui pose controverse entre sédévacantistes et lefebvristes. — Pratique courante

    Impatronisation, féminin, Droit canonique : installation solennelle d’une autorité dans sa charge. Par ext., établissement en fonction de structures parallèles. — Usus ecclesiasticus


    ᛟ 𝔄ncienne école

    Témoignages et sentences qui illuminent la difficulté :

    « Si un royaume est divisé contre lui-même, ce royaume ne saurait subsister ; et si une maison est divisée contre elle-même, cette maison ne saurait subsister. »
    — Abbé Augustin CramponÉvangile selon saint Marc, XXIIIᵉ édition, 1923 Wikisource

    « Jésus, qui connaissait leurs pensées, leur dit : “Tout royaume divisé contre lui-même sera désolé, et toute ville ou maison divisée contre elle-même ne pourra subsister.” »
    — Abbé Augustin CramponÉvangile selon saint Matthieu, XXIIIᵉ édition, 1923 Wikisource


    « Vous savez, ce ne sont pas les évêques Thuc ou les évêques Lefebvre, ni les prêtres Thuc ni les prêtres Lefebvre, ni tel groupe ou tel autre – nous sommes catholiques romains !
    Ce n’est pas telle société ou telle autre société, ni telle communauté – nous sommes catholiques romains ! Et en tant que tels, nous travaillons ensemble. Nous appartenons à la même Église. »
    — Mgr Mark A. Pivarunas, sermon de la consécration épiscopale de Mgr Daniel L. Dolan, St. Gertrude the Great (West Chester, Ohio), 30 novembre 1993, vidéo de la cérémonie. extrait vidéo ; sources écrites en langue anglaise :  Mgr Dolan Aniversary Day’sJMJsiteFather Cekada ; attestation secondaire (rappel de l’existence du DVD de la consécration de 1993).

    « L’une des choses que je voulais faire en invitant Mgr Dabula, Mgr Aspenum, Mgr Gua, c’était tenir une réunion pour voir ce que nous pouvons faire afin d’établir une plus grande unité entre les groupes traditionnels, entre les évêques traditionnelsCela commence par s’asseoir et parler. Après Noël et le Jour de l’An, nous aurons une autre réunion ici à Spokane. Nous serons six à nous réunir. Nous allons travailler à aplanir les divergences.
    Il y a toujours eu des divergences d’opinion dans l’Église. Nous en constatons entre les saints, les théologiens et les canonistes. Des divergences d’opinion ont toujours existé. Mais lorsque j’ai été consacré évêque en 1991 par Mgr Carmona, je me souviens qu’avant la cérémonie, il me semble que c’est le père Mary Benedict, lequel est venu me dire que Mgr Carmona voulait me parler. Je suis descendu, et il avait écrit un serment qu’il voulait que je prononce. Ce serment portait sur l’effort à fournir pour l’unité entre les évêques. Et Mgr Carmona avait cette sagesse. Il avait la sagesse de savoir que nous ne devrions pas chercher, ni permettre, que des divergences d’opinion nous divisent. Nous connaissons l’ennemi commun, le monde, la chair et le diable. L’Église dite catholique moderne est une fausse Église œcuménique. Les occasions de divergences sont sans fin. Et nous devons faire tout notre possible pour agir et travailler au Salut des âmes. »
    — Mgr Mark Anthony Pivarunas, conférence du 10 octobre 2025.

    « Ils apporteront la ruine et le scandale à l’Église. J’ai toujours refusé de dire qu’il n’y a pas de pape. Ils seront bientôt disposés à choisir un « pape » parmi eux, ce qui démontre que, logiquement, cette position conduit au schisme. »
    Mgr Marcel Lefebvre, Mise en garde aux catholiques traditionalistes contre les faux pasteurs, L’Angélus, juin 1982.

    « Il semble avoir perdu toute raison. »
    Mgr Marcel Lefebvre, remarque à propos de Mgr Pierre-Martin Ngô Đình Thục, rapportée par le canon traditionnel.


    « La synthèse nouvelle se fera dans le christianisme, par lui et avec lui. Aussi sera-t-elle plus vaste qu’autrefois, et tout à fait pure en même temps qu’universelle. La science et l’art, comme des enfants prodigues, se tourneront vers la philosophie, qui se tournera vers la théologie. Et chacun des éléments de notre vie intellectuelle comprendra que la gloire, comme la force, réside dans l’union. En dehors de Dieu, principe d’union, l’union n’est pas possible. »
    Ernest Hello, Philosophie et athéisme.


    Σ 𝔓lan d’attaque

    Le programme d’exposition se déploie ainsi :

    🔗 I. Imposition des mains et filiations croisées : comment Pfeiffer et Webster brisent le schéma gauche/droite traditionnel, mêlant FSSPX stricte, résistance williamsonienne et dynamique Thuc dans un seul geste sacramentel

    🔓 II. Contraste patent : l’ouverture pastorale sédévacantiste (Pivarunas, CMRI) face à la fermeture lefebvro-guérardienne, ou comment un évêque « hors Rome » s’avère plus miséricordieux qu’une fraternité encore structurée

    III. Vers une unité catholique véritable : refondation de la communion traditionnelle sur la base du rite ancien et de la foi intégrale, au-delà des partis sectaires


    ⚔️ Le combat des lignes/lignées : trois mouvements contre trois faussetés

    I. 🔗 Successions apostoliques entrecroisées : le réseau américain

    ℭher lecteur, venons-en aux faits bruts. En juillet 2020, dans la chapelle Our Lady of Mount Carmel de Boston, au Kentucky, l’abbé Joseph Pfeiffer — étant pourtant de lignée lefebvro-williamsonienne —, reçoit l’ordination épiscopale des mains de Mgr Neal Webster, un évêque américain dit sédévacantiste. Voilà le geste capital : l’imposition des mains qui confère l’ordre épiscopal et qui scelle une succession, entre deux lignées essentielles.

    Qui est Pfeiffer ? Un prêtre américain, autrefois membre de la Fraternité Saint-Pie-X, lequel s’en fait expulser en septembre 2012 pour avoir fondé la « Fraternité Saint-Pie-X de la stricte observance » (FSSPX-SO), un schisme interne à ladite dissidence elle-même. Sa finalité avoue : maintenir la plus absolue fidélité aux positions « pre-conciliaires » sans la moindre tentative de rapprochement avec Rome — eût-ce été « prrrudent » ou « passstoral ».

    Mais le point cardinal, c’est ceci : Pfeiffer ne fut consacré ni par Mgr Lefebvre, ni par la FSSPX elle-même, ni par les évêques issus de la consécration de 1988, Mgr Williamson en tête. Non. Il l’a été par un évêque d’obédience « catholique romaine de constat Sede vacante ». Ceci signifie que ses compétences rituelles et sacramentelles, certes indubitables, n’ancrent point son titre épiscopal dans la lignée lefebvriste proprement dite. Bien davantage : ce geste dévoile que les frontières entre « résistance » lefebvriste et ledit sédévacantisme sont poreuses, face à la Rome moderniste, que les chaînes de succession s’entrecroisent, que les barrières doctrinales se doublent de connexions sacramentelles.

    Mgr Richard Williamson joua lui aussi un rôle indirect mais charnel dans cette affaire. Exclu de la FSSPX en 2012 pour ses positions radicales de « non-rapprochement », il devint une sorte de catalyseur pour ces prêtres « résistants » aux États-Unis et dans le monde, quête d’un évêque pour structurer la dissidence de la dissidence. Ceux qui refusaient l’orientation « conciliatrice » que Mgr Fellay imprimait à la Fraternité virent en Williamson un compagnon d’armes. Tant et si bien qu’une rencontre fut convoquée en Virginie en début 2013 pour organiser cette prise d’autonomie et prévoir l’ordination épiscopale d’un candidat.

    Or, le texte rapporté par le compte-rendu d’une conférence williamsonienne, publié en janvier 2013, révèle une hésitation (qu’il a bradé par la suite, en consacrant environ une huitaine d’évêques) : Williamson refusa de jouer « un rôle plus concret et plus autoritaire » dans cette structuration. Ses tergiversations ? D’ordre canonique, pense-t-on : doute sur l’autorité légitime dont il disposait vraiment. Nul doute que ce refus n’ait pesé sur le cours des choses, la chose était faite : Pfeiffer chercha son consécrateur ailleurs. D’où Mgr Webster et sa mouvance structurelle.

    Le tableau révèle donc l’entrecroisement, un nœud gordien : ce qui noue entre eux des clercs de provenances diverses — FSSPX, résistance stricte, sede vacante — créant ainsi des poches d’incertitude théologique et d’autorité dont peu en ce jour n’a pu entièrement démêler les conséquences.

    II. 🔓 Ouverture « sédévacantiste » contre fermeture lefebvriste ? Pivarunas ou Lefebvriens

    Voici donc le redoutable contraste qui déniaise encore le lecteur de revues traditionnelles.

    • D’une part, Mgr Mark Anthony Pivarunas, supérieur général de la Congregation of Mary Immaculate Queen (CMRI), lignée Thuc (Vietnam) par Mgr Carmona (Mexique).
    • De l’autre, la praxis lefebvriste, que perpétue fidèlement l’abbé Jean-Michel Gleize, spécialiste-canoniste en chef de la FSSPX, ou encore l’abbé Pagliarani, encore supérieur général.

    Mgr Lefebvre, il y a plus de quarante ans — après des rapprochements en 1975 —, finissait par condamner sans rémission les consécrations de Mgr Thục. « Il semble avoir perdu toute raison », proféra-t-il. Les évêques sortis de cette lignée — notamment les fameux « Nine » expulsés en 1983, dont les Pères Donald Sanborn, Daniel Dolan, Anthony Cekada, Clarence Kelly et d’autres furent chassés de la FSSPX, du temps de Mgr Lefebvre — furent chassés de la Fraternité, « inquisitorés », déshonorés pour refus d’accepter les réformes liturgiques du pape-occupant Jean XIII (le missel de 1962, les rituels romains).

    Notez bien : la cause de leur renvoi n’était point l’hérésie, mais la réaction aux mutations liturgiques introduites de Roncalli à Bugnini. Écoutez le Père Cekada lui-même, avant que sa réflexion ultérieure le menât vers des positions plus nuancées. En janvier 1983, il publia d’abord un article incendiaire : « Two Bishops In Every Garage » (« Deux évêques dans chaque garage »). Cet article tonnait justement contre les consécrations Thuc en les taxant de scandaleuses, affirmant qu’elles démontraient le chemin inévitable vers le « schisme » et « l’anarchie sacramentelle ».
    Or, quid nunc ? Cekada lui-même finit par rejoindre cette même lignée tant honnie. Mgr Dolan le reçut. Mais ce revirement n’est point bagatelle : le rigorisme dogmatique, dans le mauvais sens du terme, n’était peut-être point du côté escompté. Plus encore : Mgr Dolan, consacré évêque de Pivarunas, établit un pont entre les deux lignées.

    Examinons donc la pratique pastorale de Pivarunas. Contrairement à ce qu’un lecteur superficiel pourrait croire, cet évêque CMRI n’a jamais refusé les sacrements aux fidèles fréquentant les chapelles dites una cum de la FSSPX ou d’autres groupes traditionalistes non ralliés en ses rites. Bien au contraire : la CMRI a été critiquée par certains milieux sédévacantistes radicaux ou sectaires pour sa « tolérance excessive ».
    Cette charité pastorale procède d’une distinction nette entre erreur et errant, entre position théologique aberrante et bonne foi du fidèle.

    À cet effet, Mgr Pivarunas distingue finement : un fidèle qui assiste à la messe una cum ne commet point automatiquement péché mortel, fût-ce que le prêtre nomme un faux pape au canon. Pourquoi ? Parce que le Magistère classique — celui d’avant 1958 — n’établit nulle interdiction formelle et absolue contre pareille assistance, restant oblation pure — Concile de trente. L’intention du fidèle, la gravité de scandales, l’absence d’autre ressource sacramentelle : autant de paramètres qu’il convient de peser avec acuité religieuse et fidèle, non avec la massue du pharisaïsme.

    Cette aperceptibilité à la complexité morale contraste de manière éclatante avec le « catholicisme idéologisé » des organes guérardiens, des lefebvriens et desdits sédévacantistes complets. Ici, la FSSPX maintenait — et maintient — une doctrine d’exclusion bien plus autoritaire et « sectaire » que tout ce qu’elle reprochait à la lignée Thuc. L’affaire des « Nine », et la visite de Mgr Lefebvre aux États-Unis d’Amérique, en témoignent éloquemment…

    III. ⛪ Vers l’unité catholique par le rite ancien et la foi intégrale

    Voici où git l’enjeu véritable. Mgr Pivarunas l’a énoncé en octobre 2025 à Spokane, lors d’une conférence destinée à trois autres évêques traditionnels venus de divers horizons. Six prélats du monde traditionnel se réunirent pour « aplanir les divergences », affirma-t-il. Cette initiative, chez un évêque CMRI, relève d’un « œcuménisme véritable » — intra-traditionnel, certes.

    Que vise Pivarunas ? Il énonce clairement : on ne doit point permettre que les divergences « d’opinion » nous divisent. Il y a toujours eu des divergences d’opinion dans l’Église — entre saints, entre théologiens. Vatican I l’enseigne avec force. Mais l’ennemi commun, c’est le « monde, la chair et le diable », et c’est la « fausse Église faussement œcuménique » du Vatican actuel.

    Dès lors, l’unité ne saurait procéder d’une uniformité factice, d’une inquisition structurelle et unique, telle que la FSSPX a tendance à la perpétuer. L’Église requiert bien plutôt ce courage apostolique : un échange courtois, une reconnaissance mutuelle de la validité sacramentelle, une harmonie dans la foi de toujours — celle des anciens rites de l’Église — au-delà des querelles tactiques  secondaires.

    Voici le programme : qu’on établisse une communion des anciens rites de l’Église catholique, fondée sur la validité de la succession apostolique quelles que soient les lignées considérées, sur la reconnaissance de la bonne foi des fidèles, sur l’harmonie du rite romain ancien comme lien d’unité. Qu’on rejette les faux pasteurs qui commercent avec le Vatican moderniste, mais qu’on embrasse fraternellement ceux qui, même en divergeant légèrement, tendent au même but : la préservation de la foi intégrale et du culte authentique.

    Mgr Pivarunas a reçu un serment lors de sa consécration, en 1991 : celui de travailler à l’unité entre évêques. C’est qu’il perpétue l’intention de Mgr Carmona. Or, combien parmi les chefs lefebvristes auraient-ils prêté semblable serment ? Combien auraient-ils mis en œuvre pareille communion ?


    ☩ ℭoup de grâce

    Gong final, retour au vestiaire, K.O. à la première reprise pour le « tradi de base ».

    Deux vérités jaillissent de cette enquête. D’abord : les frontières du traditionalisme ne sont point si étanches. Elles ondulent, se croisent, se nouent par l’imposition des mains qui consacre l’ordre. Pfeiffer, Webster, Williamson, la FSSPX de stricte obédience, les lignées Thuc — tous ceux-là demeurent reliés par catholicisme romain, bien qu’en tension.
    Nul n’échapperait à ce réseau de filiations entrecroisées en accusant facilement les autres de schisme quand le propre geste sacramentel l’enchaîne à son « adversaire ».

    Ensuite : l’expérience de Mgr Pivarunas invalide le caricature du « sédévacantiste barjot » dont certaines chapelles se font l’apôtre. Bien au contraire, c’est dans la mouvance sédévacantiste de la CMRI qu’on discerne une pastorale empreinte d’acuité morale et d’ouverture, tandis que la rigueur apparente lefebvriste — ou pis encore, guérardienne — recèle d’authentiques fermetures, d’exclusions sans miséricorde, d’inquisitions sans charité.

    La refondation de l’unité catholique traditionnelle passe par le « rite ancien » et par la « foi intégrale » comme pierre d’édification, non par les manies idéologiques, l’absence de vertu ou les censures sectaires. Qu’on établisse une communion de fait entre ces diverses lignées, fondée sur la succession apostolique, sur la reconnaissance de la validité sacramentelle, et on aura déjà remporté la victoire majeure — celle qui compte.


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