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Publié le par Augustin J
Il est de ces livres qui, à première vue, ne payent pas de mine. Je dois bien vous le confesser, je n’ai jamais chassé, bien que cette activité suscite ma curiosité, voire m’attire.
Je tombe un beau jour sur cet ouvrage dans une librairie. Premier bon point, l’auteur, que j’apprécie tout particulièrement. Deuxième bon point, la chasse qui, comme je l’ai déjà dit, me fait des clins d’œil racoleurs depuis un bout de temps.
Me voilà en train de lâcher 25 balles…
Ouvrons dès à présent l’ouvrage.
🎙️ 𝔄ntenna I.O. Vox Frequencia
Les premières pages nous octroient d’un »avertissement » rédigé par l’auteur lui-même, dont voici, pour votre plus grande joie la retranscription complète :
« Malgré son titre, ce livre n’est pas un dictionnaire ni une encyclopédie au sens habituel.
Avec »chasse, le mot à retenir est »amoureux ».Cet abécédaire peu conventionnel comporte néanmoins un authentique dictionnaire des termes de chasse et de vénerie, ainsi que de nombreuses définitions utiles sur le gibier, les armes et les chiens. En m’incitant à écrire cet essai, Jean-Claude Simoen et Christine Grandmaison voulaient sans doute en savoir un peu plus sur la passion bizarre qui me porte comme tant d’autres vers la chasse, sa littérature, son histoire vraie ou légendaire, son sens caché. Ils m’ont suggéré de décliner quelques aspects de cette passion, selon ma fantaisie et mes souvenirs, en les disposant de la lettre A à la lettre Z.
Au gré de cette promenade et d’expériences vécues, on rencontrera donc de multiples sortes de chasses et de gibiers sous diverses latitudes, mais aussi l’histoire, les mythes, les livres et ceux qui les ont écrits. On y trouvera encore, sous prétexte de voyages, l’écho de traditions différentes et des réponses aux angoisses du temps présent Des gravures anciennes, venues de tous les pays d’Europe, accompagnent chacune des évocations. Elles disent à leur façon mon émerveillement inlassable devant la poésie des landes et des bois. »
Dictionnaire amoureux de la chasse. Dominique Venner.
Dominique Venner ne nous ment pas. L’ouvrage en question est une promenade bucolique à travers l’histoire et son histoire, à travers cet art que l’homme a de tous temps pratiqué pour ne pas dire maîtrisé, la chasse. Chasseur passionné autant que passionnant a la plume étourdissante, il nous invite a comprendre la chasse comme il peut la ressentir, en amoureux.

Et c’est juste beau.
« Jamais je ne serai blasé devant la découverte soudaine d’une proie, devant la rencontre miraculeuse de la sauvagerie ( Ne pas confondre, ici D. Venner se trouve dans une forêt et non dans un quartier HLM.). Je m’abandonnai béatement à la jouissance de surprendre sans être surpris. Toujours en ces instants m’inonde une excitation voluptueuse mêlée de gratitude. Moi, médiocre et lourd bipède civilisé, sans vue perçante ni odorat subtil, pour une seconde ou une minute, je suis maître du jeu, non par force mais par ruse et par chance, à l’exemple de mon ancêtre a l’épieu de bois durci. Que je sois un maître dérisoire, je le sais bien. »
Extrait de »Dictionnaire amoureux de la chasse.Du braconnage en passant par la fauconnerie, du monteria d’Espagne au safari du temps passé ou encore de l’histoire du curé de Chapaize reliant celle du Marquis de Foudras, c’est un portrait de chasse dans toute son ampleur qui nous est admirablement compté ici.
Les chasseurs sont aussi de fins gourmets. À l’image d’un paysan qui prend plaisir à manger les légumes qu’il a lui-même cultivé, le chasseur prend plaisir semblable pour le gibier qu’il a chassé. Ou quand les plaisirs de la table sont de pures traditions françaises.
« Le gibier sous toutes ses espèces et apparences, le gibier dont le seul fumet est comme l’encens de la table, le gibier dont la saveur s’infiltre comme une extase au cœur des convives, le gibier évocateur de la grande nature, de la forêt, de la montagne de la plaine. Et naturellement et surtout le fin gibier de France que nos chefs et nos cordons bleus ont su traiter avec une dilection particulière et un art exquis, et qui leur a inspiré les sauces les plus fines, tour à tour, et les plus riches et les plus somptueuses. »
Dictionnaire amoureux de la chasse. Dominique Venner.
Qui oserait affirmer le contraire ?
Je vous prend quelques autres extraits au hasard. L’exercice est difficile car les passages de haute volée sont dans ce bouquin monnaie courante.
« Chez tous les peuples, à toutes les époques, les hommes ont investi dagues ou poignards de croyances et de symboles. Un cran plus bas dans l’imaginaire, qu’il soit précieux ou rustique, un couteau est toujours ressenti comme un indispensable compagnon. Quand on possède un couteau, rien n’est jamais tout à fait perdu. Ma main prend plaisir à ouvrir et fermer les lames, à faire jouer le fabuleux instrument. Je jurerais volontiers qu’après la roue le couteau de poche fut la plus bénéfique invention de l’homme. »
Nous pouvons également jouir, au fil des pages, de nombre de titres de livres et autres poèmes préférés que l’auteur nous partage avec délectation. Par exemple, un poème extrait de »Plaisir des champs » qui est un savoureux témoignage sur la chasse du XVème siècle et écrit en 1583 par Claude Gauchet, joyeux curé de Dammartin, racontant ses chasses à l’arquebuse.
Ici une chasse au sanglier à l’affût:
« Ainsi j’attends venir (caché d’une rochée)
La beste, tant qu’ell’soit de plus près approchée :
A tant je vois que c’est un gran sanglier miré,
Qui vient droict à la vigne où le fruit l’a tiré.
A la fin l’apperçoy la malheureusement beste,
Qui aux rais de la lune à quinze pas s’arreste ;
Alors je couche en joue et tire vistement,
De peur qu’estant trop long elle’n’ait de moi le vent ;
Le coup n’est point en vain. »Que vous soyez chasseur, simple curieux ou grand amoureux de la nature, ce livre ne vous laissera pas indifférent. Il est une ode à la Création. Une symbiose maturée tout au long des siècles entre l’homme,la chasse et la nature. Il est une explication de vie et des passions sensibles qui l’anime.
Quelques descriptions d’anciennes gravures de chasse par-ci, une initiation à la vénerie par-là, des parties de chasse incroyablement racontées et vécues par l’auteur… Tout y est. Mais pour citer une dernière fois Dominique Venner :« La chasse ne s’apprend pas dans les livres, mais les livres peuvent en révéler le goût. »
Dictionnaire amoureux de la chasse.
Et Dominique Venner le fait magistralement.
N’hésitez pas, pour aider la cause, à commander ce livre dans la librairie amie du camarade Maxime :
Bonne lecture !
Si le cœur vous en dit…Augustin

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