-
Publié le par Florian Rouanet
Deux pronoms, deux visions du monde : celle de l’ordre hiérarchique et celle de la fraternité d’armes Le dialogue militant y trouve ses nuances, du respect de l’instituteur à la chaleur du compagnon d’étendard
⁂ 𝔄rène du langage militant
ℭher lecteur, qu’on le croie ou non, le choix du pronom d’adresse fut, dans les milieux de combat, une arme subtile. L’un parle aux anciens, aux supérieurs ; l’autre aux camarades de tranchée :
- Le vous, noble et distant, structure la discipline ;
- le tu, spontané et brûlant, cimente la cohésion.
Ce balancement, loin de n’être que simple convenance grammaticale, éclaire notre anthropologie politique : celle d’une société blanche, chrétienne, organiquement hiérarchisée, et sans rupture avec la communion militante. Du séminaire à la salle de réunion, des processions au cercle doctrinal, chaque pronom devient signe, signal, bannière — fussent des barrières volontaires pour le vouvoiement.
Entre , ces usages linguistiques dessinent une cartographie des rapports humains au sein de nos cercles catholiques et nationalistes engagés : la révérence due à l’organicité d’un côté, l’élan fraternel de l’autre.
⚖️ Aparté ?
— Double volet entre le terme « national-socialisme » pour un conférencier, et el terme « nazi » pour le colleur d’affiches, ou encore la tablée conviviale bien accompagnée de boissons ?!
— Cette recherche existe dans les langues néo-latines que sont l’espagnol ou l’italien qui, pour le coup, ont perdu leur vouvoiement médiéval au profit de la troisième personne du singulier, comme on dirait « Sa Majesté » dans la langue de Molière !
🎙️ 𝔄ntenna I.O. Vox Frequencia
📽️ Documentation audiovisuelle
☧ 𝔏exique martial
« VOUVOIEMENT, nom masculin : emploi du pronom de la deuxième personne du pluriel pour marquer la politesse, la réserve, ou le respect. » — CNRTL
« TUTOIEMENT, nom masculin : emploi du pronom tu exprimant la familiarité, la camaraderie, ou la fraternité. » — CNRTL
« MILITANTISME, nom masculin : attitude active et engagée dans la défense d’une cause, d’une doctrine, d’un idéal collectif. » — CNRTL
ᛟ 𝔄ncienne école
Voici la vérification précise de chaque citation ainsi que les liens externes :
« C’est une chose surprenante que la plupart des chrétiens ne regardent la bienséance et la civilité que comme une qualité purement humaine et mondaine […] et qu’ils ne la considèrent pas comme une vertu qui a rapport à Dieu, au prochain et à nous-mêmes. »
« La bienséance chrétienne est […] une conduite sage et réglée […] faisant attention au temps, aux lieux et aux personnes avec qui l’on converse; et c’est cette bienséance qui regarde le prochain, qui se nomme proprement civilité. »
— Saint Jean-Baptiste de La Salle, Les règles de la bienséance et de la civilité chrétienne Catholique de France, Éditions Vox Gallia &PDF Revue DLF
« Cette dernière façon de parler s’appelle tutoyer, ou tutayer; ainsi l’on ne tutaye que ceux avec qui l’on est très familier, ou ceux pour qui l’on a du mépris. »
— Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, dans l’entrée « Singulier » Wikisource article
« On a dit “vouvoyer” mais le mot est mal formé; “vous” ne peut amener la syllabe “voy”, tandis que “tutoyer” est fait de “tu” et “toi”. »
— Émile Littré, Dictionnaire de la langue française (notice rapportée). Blog Pierre Bouillon, citation Littré
Σ 𝔓lan d’attaque
🕮 De la parole aux symboles, quiproquos, hiérarchies, unité
I. ⚖️ La question des pronoms d’adresse dans le militantisme
II. 🕊️ Le vouvoiement : respect hiérarchique et tradition d’ordre
III. 🔥 Le tutoiement : fraternité militante et camaraderie
IV. 🏛️ Le double registre : institution et sphère informelle
I. ⚖️ La question des pronoms d’adresse dans le militantisme
Le militant, parce qu’il parle, révèle ce qu’il croit !
Le vouvoiement établit une distance féconde, celle qui sauvegarde la dignité ; le tutoiement abolit la barrière, comme le partage du pain après la mêlée, doctrinale ou physique.
Les doctrines intégralistes que nous professons, enracinées dans les ordres naturel et surnaturel, accordent une valeur sacrée aux hiérarchies : car toute autorité vient de Dieu. Le pronom devient alors dépositaire d’un Ordo invisible : à chaque échelon son dû, à chaque rang sa forme d’adresse.
Cependant, la dynamique militante, forgée dans les combats de rue et la communauté d’effort, exige parfois le contraire : une parole vive, brûlante, débarrassée de convenances superfétatoires, stériles. Cette tension féconde, loin de dissoudre, équilibre la cité/l’amitié militante.
II. 🕊️ Le vouvoiement : respect hiérarchique et tradition d’ordre
Le vous n’est point simple déférence ; il participe d’une sorte de liturgie sociale.
Dans les réunions intellectuelles, les conférences, les retraites spirituelles, il établit la juste distance entre le maître et l’élève, le prédicateur et l’auditeur. Une société, naturellement et catholiquement, n’existe pas sans hiérarchie : même au sein des ordres religieux, la fraternité se conjugue au mode du vous.
De plus, le vouvoiement garde mémoire des antiques civilités françaises : le noble interpelait son pair par le vous, le roi tutoyait Dieu mais vouvoyait ses pairs. La parole militante, respectueuse de l’héritage monarchique, retrouve ici la gravité classique : reconnaître un chef par le vous, c’est le « sacrer ».
III. 🔥 Le tutoiement : fraternité militante et camaraderie
Le tu, quant à lui, s’éprouve dans la poussière et la camaraderie des actions.
Il s’impose naturellement dans la rue, dans les équipes de collage, aux abords d’une salle où l’on vigile et prépare la bataille des idées. Tutoyer, c’est abolir les intermédiaires, entrer dans le cercle restreint de ceux qui font.
Le christianisme social, issu du XIXème siècle, et que nous faisons nôtre, tel qu’il s’exprima encore dans les années trente, connut lui aussi cette chaleur : les ouvriers militants du Christ s’appelaient frères. Ce tu ne nie ni tue donc point la hiérarchie : il la sublime, en allégeant la distance, sans la dissoudre irrémédiablement.
C’est la voix de la charité fraternelle, mise au service du combat, celle des compagnons d’âmes/d’armes, plus que de grades.
IV. 🏛️ Le double registre : institution et sphère informelle
Entre la réunion d’ordre doctrinal et le repas d’après manifestation, deux registres coexistent.
Le passage du vous au tu marque le franchissement d’un seuil : celui de la fonction à la personne, de la doctrine à la fraternité. Le cadre institutionnel, héritier des lois « gallicanes » d’ordre, appelle le vous ; la communauté militante, forgée au contact du réel, préfère le tu.
Dans ladite tension entre « verticalité ecclésiale » et « horizontalité nationale », les militants d’aujourd’hui rejouent sans le savoir une controverse chrétienne médiévale : comment conjuguer l’amour et la hiérarchie ? Le verbe qu’ils emploient en est le témoin le plus fidèle.
☩ ℭoup de grâce
☧ Effets pragmatiques & Dimensions sérieuses !
Il n’est point indifférent, pour un mouvement politique, de savoir se parler. L’homme qui vouvoie rappelle au monde que l’ordre existe encore ; celui qui tutoie montre que les cœurs battent encore ensemble.
De la rigueur du premier à la chaleur du second, toute la dialectique nationale-catholique s’y résume.Ainsi, la parole française, lorsque sanctifiée par la Foi et disciplinée par la hiérarchie, demeure l’un des plus sûrs instruments de notre redressement intellectuel, social et moral.
Savoir dire vous à son supérieur, tu à son frère : voilà peut-être le premier acte de civilisation.
🛎 À retenir
- Le vouvoiement traduit le respect hiérarchique et la tradition humaniste.
- Le tutoiement consacre la fraternité d’armes et l’unité d’action.
- L’alternance des deux codes révèle la structure organique du mouvement.
- Leur tension reflète la cohabitation de l’ordre divin et de la charité horizontale.
- Dans la parole militante se rejoue la dialectique entre autorité et communion.
🛎 Quelques aphorismes
- Le respect n’est point servilité, mais reconnaissance ordonnée du supérieur. L’égalité, sans la hiérarchie, se change en licence.
- Le soldat du Christ s’incline devant le chef non comme devant un homme, mais comme devant l’ordre de Dieu qu’il incarne.
- La parole fraternelle doit toutefois se souvenir du silence de la règle ; tutoyer sans perdre la pudeur du respect.
- La familiarité n’est jamais une excuse à la perte du respect ; la règle garde le silence dont la parole doit se souvenir.
- Dans la vie militante, la camaraderie s’exerce pleinement dès lors qu’elle ne dissout pas la modestie du respect dû à la règle et à la mission.
📚 Pour approfondir
- Mots et choses selon Aristote / saint Thomas d’Aquin — Intégralisme Organique
-
Amitié masculine selon Bonnard / Aelred — Intégralisme Organique
- Maurice Barrès, Les Déracinés (1897)
-
Dom Delatte, Commentaire de la Règle de saint Benoît (1913)
-
Abbé Jean-Baptiste Caussette, La Société chrétienne (1869)
— La Rédaction
🥊 𝔑𝔬𝔰 𝔞𝔯𝔱𝔦𝔠𝔩𝔢𝔰 𝔡𝔢 𝔩𝔞 𝔖𝔱𝔯𝔞ß𝔢
Vouvoiement et tutoiement selon les cadres : déférence ou fraternité au sein du compagnonage national-catholique

Montfort Abbaretz, école hors contrat et controverse traditionaliste : chronique d’une commune boomeuse en vigilance

Extraits et commentaires du « Dictionnaire amoureux de la chasse » par Dominique Venner — Augustin

Traite des noirs et conflit entre le Nord et le Sud des États-Unis d’Amérique — Augustin

Braun-Pivet appelle à plus taxer les héritages : on va spolier les Français au nom de la dette !

Brasillach : d’une causerie avec Degrelle à la description des yeux d’Hitler – Augustin

Technologies et tradition entre l’héritage et la modernité, ou l’archéo-futurisme occidental

La grande peur des députés gamellards sauve Lecornu de la censure — Rivarol

Le Missel dans la poche : la révolution numérique du catholicisme traditionnel reste à venir ?

Ledit Big Bang catholique à l’ère contemporaine : ou l’univers divin sorti scientifiquement de la soutane !

Jean-Eudes Gannat, seul contre tous — ou l’imposture \ »patriote diversitaire\ » faisant illusion

Le chevalier chrétien dépouillé — The Legend of Zelda entre héritage occidental et censure éditoriale…

Co-nationalisme continental, paix civile universelle et familles blanches européennes

Le cas Eric Zemmour – Quentin Douté (MNC)


2 commentaires
Réagissez à cet article !