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Publié le par Florian Rouanet
Héritage des saints évêques face à la crise arienne et la vacance du Siège apostolique.
⁂ 𝔄rène *du quadrilatère
ℭher lecteur, en ce temps d’incertitude et de confusion, il nous faut ici regarder en arrière, vers les grandes figures de notre Histoire, pour comprendre la voie étroite sur laquelle l’Église doit s’engager aujourd’hui.
L’Église visible, réduite à une poignée réduite de fidèles et de clercs dans le monde, à l’époque de la crise arienne, fit face à une crise d’une ampleur inouïe, où la vérité de la Trinité semblait « effacée » sous les vents mauvais de l’hérésie.
Pourtant, c’est dans ce moment de minorité apparente, que l’orthodoxie fut conservée et sauvée par les saints théologiens et évêques agissants de l’époque. Ils prouvèrent que la fidélité à la Foi ne se mesure pas à la quantité, ni même à l’architecture à disposition, mais à la solidité de l’engagement et à la clarté des vérités proclamées. La foi vaut plus que les bâtiments ; que l’Église reste fidèle à la bonne doctrine même si le monde entier s’en éloigne !
🏟 En effet, après le combat des sacres présumés en Pierre — pour la survie des sacrements entre autres —, en cas de doute sur un pape, ou de vacance prolongée, il est encore ce combat à connaître, celui de la barque de Pierre au milieu de la tempête.
Ni Ecclesia déiste, ni Jean-sede impedita et tutti quanti... !

🎙️ Antenna I.O. Vox Frequencia : « Hérésies, Siège occupé, vraie Foi : leçons antiques pour l’Église catholique d’aujourd’hui ! »
📽️ 𝔇ocumentation audiovisuelle
☧ 𝔏exique de cogneur
Vacance du Siège apostolique : Période où le Siège de Pierre, vicaire du Christ sur Terre, reste vacant. Historiquement, la vacance a mis l’Église face à de grandes épreuves, comme pendant le Grand Schisme d’Occident. Ces périodes ont vu des initiatives courageuses, comme des consécrations épiscopales « sans mandat romain », légitimées par la nécessité de sauver les âmes, en temps d’absence de Pontife légitime élu.
Arianisme : Hérésie développée par l’évêque Arius, qui niait la divinité du Christ, affirmant que le Fils était inférieur au Père. Cette doctrine fut condamnée par le Concile de Nicée en 325, mais persista longtemps, entraînant une fracture profonde au sein du bassin méditerranéen.
ᛟ 𝔄ncienne école éprouvée
📜Mantras d’autorité, empreints d’une sagesse antique, éprouvée par les siècles et héritée des docteurs de l’âme :
« … « Croyez aux œuvres » : car ce ne sont pas, comme pour une créature, des œuvres du Père manifestées par Moi, mais les œuvres propres du Père en Moi. »
— Saint Athanase d’Alexandrie, Discours contre les Ariens, III, 23 (trad. J. H. Newman – A. Robertson, NPNF, 2ᵉ série, vol. IV), s. d. (Nouvelle Aventure)
« Jean vous crie, d’une voix perçante : “Il était la vraie lumière” (Jn 1,9) ; et vous n’avez ni oreilles pour entendre ni cœur pour comprendre. »
— Saint Basile de Césarée, Contre Eunome (I–II), II, 31 (trad. M. DelCogliano – A. Radde-Gallwitz, Washington, The Catholic University of America Press, 2011, p. 92-93). https://archive.org/download/basil-of-caesarea-against-eunomius/Basil%20of%20Caesarea%20Against%20Eunomius.pdf« Il était : il n’y eut jamais de temps où Il ne fût pas. »
— Saint Grégoire de Nazianze, Deuxième Discours théologique (Or. 29), § 14 (trad. NPNF, 2ᵉ série, vol. VII), s. d. https://www.newadvent.org/fathers/310229.htm (Nouvelle Aventure)« Le Seigneur Jésus-Christ ne fut pas “déifié” pour quelque cause : Il naquit Dieu, Dieu par origine ; non promu à la divinité après Sa naissance, mais Fils ; et de même nature que Dieu parce qu’Il est engendré de Lui. »
— Saint Hilaire de Poitiers, De Trinitate, XI, 19 (trad. NPNF, 2ᵉ série, vol. IX), s. d.
https://www.newadvent.org/fathers/330211.htm (Nouvelle Aventure)« … nous ne divisons pas, dans les Personnes, l’unité de leur substance. »
— Saint Grégoire de Nysse, Qu’il n’y a pas trois Dieux (réponse à Ablabios), § 3 (trad. NPNF, 2ᵉ série, vol. V), s. d. https://www.newadvent.org/fathers/2904.htm (Nouvelle Aventure)« Pour moi, ne suivant nul chef sinon le Christ, je suis en communion avec Votre Béatitude, c’est-à-dire avec la chaire de Pierre ; je sais que sur cette pierre l’Église est édifiée. »
— Saint Jérôme, Lettre 15 à Damase, § 2 (trad. NPNF, 2ᵉ série, vol. VI), s. d.
https://www.newadvent.org/fathers/3001015.htm (Nouvelle Aventure)« Le Très-Haut le sait, et Son Fils unique, ineffablement né de Lui — qui, pour notre salut, Dieu de vertu éternelle, revêtit l’homme parfait… »
— Saint Eusèbe de Verceil, Epistola II. Ad presbyteros et plebem Italiae, § V (texte latin, PL 12), s. d.
https://la.wikisource.org/wiki/Epistolae_(Eusebius) (la.wikisource.org)« … il donne à bien des choses le nom d’“Églises” — ou plutôt, pour dire vrai, des idoles d’églises — et il soulève ceux qu’il a persuadés à se séparer du Christ. »
— Saint Amphiloque d’Iconium (attrib.), Contre les hérétiques (Contra haereticos), § 8 (trad. A. S. Jacobs, d’après CCG 3), 1978/éd. en ligne.
https://andrewjacobs.org/translations/asceticism.html (andrewjacobs.org)Σ Plan d’attaque par manche
I. ⚔️ La crise arienne : un test de foi
II. 🔥 Les saints évêques et leur fidélité à la vérité
III. 🕊️ Les consécrations « sans mandat » et la préservation du Salut
IV. ⛪ La vacance du Siège : un test de l’Église visible
V. 🌿 Le rôle de l’Église universelle dans les crises de foi⚔️ Lutte pour l'orthodoxie dans un monde divisé de brebis égarées ⚔️
I. ⚔️ La crise arienne : un test de foi
Au IVᵉ siècle, l’Église fut secouée par une mauvaise herbe sauvage majoritaire, l’arianisme, qui se propagea comme un poison en dehors et contre le Corps mystique du Christ. L’hérésie, niant la divinité du Christ, menaça de détruire l’édifice de la foi chrétienne.
La bataille se tint sur plusieurs fronts : théologique, ecclésial et militant. Les saints théologiens se levèrent, n’hésitant pas à affronter la déferlante hérétique qui semblait gagner tout l’Empire romain… Mais plus que tout, ces saints furent les défenseurs de la consubstantialité du Christ avec le Père, doctrine essentielle qui seule garantit la rédemption des âmes.
La crise arienne fut un champ de bataille où la divinité du Christ et l’essence de l’Église furent mises à l’épreuve. Cette lutte fut menée par des catholiques qui n’hésitèrent pas à se dresser contre les forces dévastatrices de l’hérésie, tout comme les bons prêtres se dressent aujourd’hui contre l’envahissement des erreurs modernes.
II. 🔥 Les saints évêques et leur fidélité à la vérité
Des figures telles que les saints Athanase d’Alexandrie (Contre les Ariens), Basile de Césarée (De Spiritu Sancto), Grégoire de Nazianze, et Hilaire de Poitiers firent face, avec une conviction inébranlable, à ceux qui tentaient de détruire le dogme de la Trinité.
Ces héros de la Foi n’avaient que la vérité pour arme. Ils se dressèrent contre les empereurs, les « synodes hérétiques » et les puissants de ce monde, prêts à sacrifier leurs vies plutôt que de céder à l’erreur, à la mort de l’âme. Ils rappelaient sans cesse que l’Église n’est pas une construction humaine, mais d’essence divine, tirée du Corps du Christ, qui ne peut être modifié sans apostasier.
L’Église et les catholiques romains sont parfois réduits à une minorité (ce qui est le cas aujourd’hui), mais eux seuls restent légitimes pour agir au nom de l’Église, surtout dans ceux qui tiennent de l’ordre apostolique (similaire aux apôtres) : lequel réside dans les évêques fidèles réunis ensemble.
III. 🕊️ Les consécrations « sans mandat » et la préservation du Salut
Mais que dire lorsque l’Église, dans sa visible faiblesse, se trouve privée de ses chefs ? Que faire lorsque le Siège apostolique devient vacant, ou douteusement occupé ?
Cette situation, bien que douloureuse, n’était pas sans précédent à certains égards. Entre 1268 et 1271, durant cette longue vacance du Siège de Pierre, des évêques furent consacrés « sans mandat romain », mais ces sacres furent présumés en Pierre puis validés/ratifiés par le Pape Grégoire X. Cette période démontre qu’en cas de nécessité, la loi ecclésiastique ne saurait primer sur le Salut des âmes.
La fidélité à la tradition et à la vérité est, au moins en dernière instance, ce qui préserve l’intégrité de l’Église. Les saints clercs de l’époque comprirent que la foi et la pastorale ne sauraient être suspendues par des formalités humaines lorsqu’une crise majeure frappe. C’est la doctrine qui prime, et non les apparences, et c’est la foi qu’il faut sauver, en assumant l’autorité.
IV. ⛪ La vacance du Siège : un test de l’Église visible
L’Église, actuellement réduite à une infime partie de son ancienne grandeur, fait face là tout de suite à une situation similaire à celle de ces premiers siècles.
La crise arienne, la crise généralisée de la foi, la vacance ou l’occupation totalement illégitime du Siège, ne sont que des épreuves qui montrent que l’Église n’est jamais aussi forte que lorsqu’elle est fidèle à son essence divine, au-delà de toute apparence temporelle.
La lutte pour la pureté de la doctrine (foi, espérance, mœurs, vrai), mais aussi de la pratique (charité), ne cesse jamais, car c’est là que réside l’essence, les grâces, la victoire.
V. 🌿 Le rôle de l’Église universelle dans les crises de foi
Le rôle des saints dans la défense de la foi et de l’autorité est un modèle pour tous les temps. Ils ont prouvé que, même dans les moments de plus grande tribulation, l’Église, fidèle à sa mission divine, peut/doit triompher des hérésies, des fausses doctrines, et des attaques des puissants.
Ces grands théologiens ont su, à l’image de saint Grégoire de Nysse ou de saint Jérôme, offrir leur intelligence et leur vie à la vérité divine, même au prix du sacrifice.
« Que Dieu vous console. Je sais, en outre, que ce n’est pas seulement cela qui vous attriste ; ce qui vous attriste aussi, c’est que d’autres ont obtenu les églises par la violence, tandis que vous, pendant ce temps, vous êtes chassés de vos lieux. Eux tiennent les lieux, mais vous tenez la Foi apostolique. Eux, il est vrai, sont dans les lieux, mais hors de la vraie Foi ; tandis que vous êtes, certes, hors des lieux, mais la Foi demeure en vous.
Considérons donc ce qui est le plus grand, du lieu ou de la Foi. Évidemment, la vraie Foi. Qui a perdu davantage, qui possède davantage : celui qui tient le lieu, ou celui qui tient la Foi ? Le lieu est bon, sans doute, quand on y prêche la Foi apostolique ; il est saint si le Saint y habite. […] Mais vous êtes bienheureux, vous qui, par la foi, êtes dans l’Église, vous qui demeurez sur les fondements de la Foi et jouissez de la pleine assurance, de ce degré éminent de foi qui demeure inébranlable parmi vous. Car elle vous est parvenue de la Tradition apostolique, et bien des fois une envie maudite a voulu l’ébranler, mais n’y a point réussi. Au contraire, eux ont plutôt été retranchés par leurs tentatives.
C’est, en effet, ce qui est écrit : “Tu es le Fils du Dieu vivant”, Pierre le confessant par révélation du Père, et recevant : “Tu es bienheureux, Simon, fils de Jonas…”. Personne, jamais, ne prévaudra sur votre Foi, frères bien-aimés. Et si jamais Dieu nous rend les églises (et nous pensons qu’Il le fera), sans même cette restitution, la Foi nous suffit.
Et pour que je ne paraisse point parler trop fortement sans l’Écriture, rappelons ce témoignage de l’Écriture : le Temple était bien à Jérusalem ; il n’était pas désert ; mais des étrangers l’avaient envahi ; de là, quoique le Temple fût à Jérusalem, les exilés descendirent à Babylone par le jugement de Dieu qui les éprouvait, ou plutôt les corrigeait, leur manifestant, dans leur ignorance, un châtiment par des ennemis sanguinaires. Des étrangers tenaient le Lieu, mais ils ne connaissaient pas le Seigneur du Lieu ; et puisqu’Il ne répondait ni ne parlait, ils étaient délaissés par la vérité. Quel profit donc leur vient du Lieu ?
Voyez : ceux qui tiennent le Lieu sont accusés, par ceux qui aiment Dieu, d’en avoir fait une caverne de voleurs, d’avoir follement fait du Lieu saint une maison de trafic et un prétoire pour leurs affaires, à eux à qui il n’était pas permis d’y entrer. C’est là — et pire que cela encore — ce que nous avons entendu, très chers, de la part de ceux qui en sont revenus. Ainsi donc, plus ils paraissent tenir l’église, plus véritablement ils en sont expulsés. Ils s’estiment dans la vérité, mais sont en exil et en captivité, sans avantage à tirer de la seule possession de l’Église. Car le jugement se fait sur la vérité des choses… »
— Saint Athanase d’Alexandrie, « Lettre… à ses enfants » (fragment), NPNF, 2e série, vol. IV, p. 551-552 (ccel.org, Internet Sacred Text Archive, Catholicapedia)
☩ 𝔖entence par KO
C’est en restant fidèles à la Tradition que l’Église restera toujours la lumière du monde.
La crise arienne nous enseigne que l’Église, dans sa fidélité à la vérité révélée, est plus forte in fine que toute hérésie, plus vivante que tout Siège dit empêché ou que toute communauté ralliée aux modernistes ennemis.
Les saints évêques du IVᵉ siècle n’ont pas seulement défendu une idée : ils ont gardé et sauvé l’âme de l’Église. Nous devons leur rendre hommage, mais aussi suivre leur exemple dans les épreuves qui nous concernent.
🛎 Gong final, retour au vestiaire, notre mission est claire : défendre l’amour du vrai. Dans un monde qui se répand en confusions, il est de notre devoir de rester fermes dans la foi, à l’instar de ces grands évêques qui ont traversé le tumulte des siècles avec la clarté de la Vérité divine.
Maintenons le cap : le combat ne fait que commencer !
📚 Pour approfondir
- Contre les Ariens, saint Athanase d’Alexandrie
- De Spiritu Sancto, saint Basile de Césarée
- Traité sur la Trinité, saint Hilary de Poitiers
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