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Publié le par Florian Rouanet
L'Argentin François zéro, ou le chef de gare romain possédé par le progressisme : un élément cristallisant et accélérateur
Exposé doctrinal, ecclésiologique et historique critique
Le dossier circonciliaire (contraction de cirque et de « concile » !) va se terminer par le dernier « pape conciliaire » trépassé ici-bas. Le reste, concernant Prevost/Léon XIV relèvera du traitement de l’actualité.
Sommaire
- Introduction
- I. Biographie
- II. Hérésies et erreurs doctrinales
- III. Comparatif doctrinal : François vs Tradition (et Benoît XVI)
- IV. Conséquences théologiques et ecclésiologiques
- Conclusion
Jean XXIII — Paul VI — Jean-Paul 1er — Jean-Paul II — Benoît XVI
Sa révolution-suversion synodale — du premier chamelier venu, et au premier chef —, faisait déjà passé “Vatican II” et "Paul VI" pour ringard !
Introduction
Le 13 mars 2013, le cardinal argentin Jorge Mario Bergoglio est élu pape (si l’on veut..) , prenant le nom de François « 1er » en hommage à saint François d’Assise, opérant une rupture dans la lignée des noms « traditionnels ». Premier pontife « non européen » — bien que d’origine italienne —, à savoir sud-américain, depuis des siècles, et premier pape issu de « l’ordre des Jésuites », il fut le sixième et ultime « pape conciliaire » dans la continuité (et l’accélération) de l’esprit relativiste de Vatican II — avant que ne survienne Léon -14.
Son « pontificat » se distingue par un style pastoral très détaché et des réformes à outrance et des prises de position souvent déroutantes du point de vue de la doctrine catholique traditionnelle.Cette étude propose une analyse historique, doctrinale et ecclésiologique de Jorge Mario Bergoglio alias François, dans une perspective catholique traditionaliste sédévacantiste et conclaviste. Il s’agit d’un exposé critique – le dernier d’une série consacrée aux papes conciliaires – visant à démontrer que les enseignements et les actes de François constituent une rupture radicale avec la Tradition bimillénaire de l’Église catholique.
Après une biographie synthétique du personnage, nous examinerons ses principales erreurs théologiques et hérésies manifestes, puis nous comparerons sa doctrine à celle de ses prédécesseurs et au Magistère constant de l’Église. Enfin, nous exposerons les conséquences théologiques de cette situation inédite, concluant à l’impossibilité pour François d’être un vrai pape – ni materialiter ni formaliter – et à l’existence sous son autorité d’une « contrefaçon d’Église » parallèle à la véritable Église catholique.Le ton adopté sera celui d’une apologétique catholique traditionnelle, ferme dans la défense de la foi et de la Tradition, appuyée sur de nombreuses citations commentées de sources fiables. À travers cet exposé structuré, nous entendons démontrer que le pontificat de François, qualifié de « progressiste accélérateur » de l’agenda conciliaire, représente un point culminant de la crise post-conciliaire – en contraste relatif notamment avec son prédécesseur Benoît XVI, le « semi-conservateur ».
I. Biographie
Jorge Mario Bergoglio en 2012, alors archevêque de Buenos Aires, peu avant son élection pontificale en 2013.
Jorge Mario Bergoglio est né à Buenos Aires (Argentine) le 17 décembre 1936, dans une famille modeste d’immigrés italiens. Après des études de chimie, il aurait eu l’appel religieux et entre chez les Jésuites en 1958. Il est ordonné prêtre en 1969 — nouveau rite —, durant la période tumultueuse post-Vatican II. Bergoglio gravit rapidement les échelons au sein de la Compagnie de Jésus, devenant maître des novices puis provincial des Jésuites d’Argentine (1973-1979).
Il adopte alors un style de vie simple et ascétique — le point politique qui le rend moins détestable sur ce point précis —, tout en s’attirant une réputation de modérateur face à la théologie de la libération qui agite l’Amérique latine. En 1992, il est nommé évêque auxiliaire de Buenos Aires par un certain Jean-Paul II, puis archevêque coadjuteur en 1997. Il succède en 1998 comme archevêque de Buenos Aires, primat d’Argentine, charge qu’il assumera jusqu’à son élection pontificale. Créé cardinal en 2001 par Jean-Paul II, le cardinal Bergoglio se fait connaître par ses dépenses non extravagantes (déplacements en transports en commun, visites des bidonvilles) et son accent mis sur la « périphérie » et les pauvres, dans l’esprit de Jean XXIII.Bergoglio participe au conclave de 2005 où, d’après plusieurs sources, il aurait été déjà le principal rival du cardinal Ratzinger. Son profil progressiste plaît déjà à une faction de « cardinaux réformateurs », notamment le fameux groupe de Saint-Gall (cardinaux Danneels, Kasper, Martini, etc.) qui cherchait à promouvoir une nouvelle réforme faisant suite à l’« esprit du Concile ». Benoît XVI étant élu en 2005, ce groupe attendra la décennie suivante pour pousser de nouveau la candidature Bergoglio. Le 11 février 2013, à la surprise générale, Benoît XVI abdique – premier « pape » à démissionner depuis 1415. Le conclave qui s’ensuit, sous l’influence conjuguée des courants libéraux, élit Jorge Mario Bergoglio le 13 mars 2013 au 5e tour de scrutin. Le nouveau pape prend le nom inédit de François, signalant par là son désir d’une Église pauvre, humble et proche des exclus, à l’exemple de saint François d’Assise.
Dès le début, le pape François marque les esprits par un style décontracté et iconoclaste. Renonçant à nombre de symboles protocolaires (il refuse la mozette rouge, loge à la résidence Ste-Marthe plutôt qu’au palais apostolique, etc.), il se montre volontiers proche du « peuple » et multiplie les gestes de simplicité ostentatoire. Cette proximité se double d’un programme de réformes : François entend « faire avancer la Réforme » de l’Église dans un sens résolument moderne/moderniste laportelatine.org. Il confirme rapidement la ligne conciliaire en s’entourant de conseillers très acquis aux nouveautés (par ex. le cardinal Maradiaga, le cardinal Kasper) et en lançant à tour de bras des synodes ouverts à des « débats » jadis impensables (sur la famille, l’Amazonie, la synodalité elle-même, WTF ?). Il met l’accent sur la miséricorde et le dialogue (interreligieux, social), au prix – comme on le verra – d’ambiguïtés doctrinales considérables, graves. Son pontificat sans grande valeur, est marqué par plusieurs documents GPT-compatible majeurs : l’exhortation Evangelii Gaudium (2013) qui constitue son programme, l’encyclique écologique Laudato Si’ (2015), l’exhortation Amoris Laetitia (2016) sur la famille, l’encyclique sociale Fratelli Tutti (2020), sans oublier de nombreux motu proprio et déclarations publiques retentissantes.
Après plus de dix ans de règne, le bilan de François apparaît contrasté. Du point de vue des réformes structurelles, il a décentralisé partiellement le gouvernement de l’Église en renforçant le rôle des synodes et des conférences épiscopales, et entrepris une lutte (inégale) contre les scandales financiers et les abus sexuels. Il a cherché à donner l’image d’une église « hôpital de campagne », accueillante aux pécheurs, refusant le « juridisme » ou le « cléricalisme » — ou comment se tirer une balle dans le pied.
Aux yeux des catholiques antimodernistes, son non-pontificat en réalité, est surtout synonyme de rupture doctrinale aggravée et de confusion sans précédent. Les initiatives de François en matière liturgique (restrictions draconiennes sur les restes de messe tridentine avec Traditionis Custodes en 2021), morale (ouvertures concernant l’accès à la communion des divorcés remariés, tolérance à l’égard des unions homosexuelles) et œcuménique (indifférentisme religieux) suscitent une opposition croissante. Même des prélats ultra-modérés expriment leur trouble : ainsi, « quatre cardinaux » ont adressé dès 2016 des dubia (questions urgentes) restées sans réponse au pape au sujet d’Amoris Laetitia, et plus récemment (2023) « cinq cardinaux » l’avaient de nouveau interrogé sur des points fondamentaux (bénédiction des unions homosexuelles, nature de la synodalité, etc.). L’archevêque Carlo Maria Viganò, ancien nonce apostolique, est allé jusqu’à déclarer publiquement en 2020 que « nous avons un pape qui n’est pas catholique » vaticancatholique.com.
Acclamé par les médias du monde pour son progressisme, il apparaît en revanche à de nombreux fidèles comme le fossoyeur des dernières structures traditionnelles. Cette biographie sommaire plantant le décor, passons à l’examen détaillé de ses enseignements problématiques – de véritables hérésies au regard du magistère immuable, non historiciste – et des actions qui s’avèrent incompatibles avec la foi catholique de toujours.
II. Hérésies et erreurs doctrinales
François a multiplié, avant et surtout depuis son élection, les déclarations et initiatives qui heurtent la doctrine. Certaines de ses positions constituent de véritables hérésies manifestes, touchant aussi bien à la morale qu’au dogme :
1. Indifférentisme religieux et relativisme doctrinal
L’une des caractéristiques les plus troublantes de l’anti-magistère bergoglien est sa tendance à mettre sur un pied d’égalité le catholicisme et les autres religions, au mépris du dogme de l’unicité de l’Église et de la nécessité de la foi catholique pour le salut. Plusieurs exemples illustrent ce relativisme religieux:
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Diversité des religions voulue par Dieu ? En février 2019, lors d’une rencontre interreligieuse à Abou Dhabi, François a signé une déclaration commune affirmant que « le pluralisme et les diversités de religion […] sont une sage volonté divine, par laquelle Dieu a créé les êtres humains »misericordedivine.fr. Une telle assertion – malgré les tentatives a posteriori pour l’édulcorer en y voyant une « volonté permissive » de Dieu – équivaut à dire que Dieu veut positivement l’existence de fausses religions, ce que l’Église a toujours condamné. En effet, traditionnellement, on enseigne que Dieu peut permettre le mal (y compris l’erreur religieuse) mais ne peut jamais le vouloir positivement. Mettre sur le même plan la diversité des sexes (volonté créatrice de Dieu) et la diversité des cultes (fruit du péché et de l’égarement humain) revient à nier implicitement que la Révélation chrétienne est la Vérité unique et ultime. Cette phrase d’Abou Dhabi, qualifiée d’« objectivement erronée » par Mgr Athanasius Schneider lui-même (évêque auxiliaire d’Astana), a provoqué un scandale bien compréhensible dans les milieux attachés à la tradition. Elle s’inscrit dans un continuum d’actes et de paroles de François tendant à promouvoir l’œcuménisme absolu et l’humanisme abstrait interreligieux d’inspiration maçonnique dite modérée, au détriment de la mission évangélisatrice.
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« Ne pas convertir » : la fin du missionnaire ? À de multiples reprises, le pape François a critiqué l’attitude consistant à vouloir convertir autrui au catholicisme, assimilant le prosélytisme à une faute. Dès 2013, il a confié à un journaliste choqué que « le prosélytisme est une solennelle bêtise ». En 2016, à l’occasion d’un dialogue œcuménique en Géorgie, il déclara qu’il ne fallait « jamais faire de prosélytisme avec les orthodoxes », qualifiant même le fait de chercher à convertir quelqu’un de « grave péché contre l’œcuménisme »fr.zenit.org. En juin 2018, au retour d’un voyage à Genève pour les 70 ans du Conseil œcuménique des Églises, il a affirmé publiquement que « le prosélytisme » est à rayer du dictionnaire et qu’il faut choisir entre l’esprit œcuménique et l’esprit de conversion. Ces déclarations stupéfiantes laissent entendre que l’Église ne devrait plus chercher à faire de tous les peuples des disciples du Christ (cf. Mt 28,19) – ce qui contredit frontalement l’ordre missionnaire de Jésus et la pratique constante de l’Église missionnaire. En poussant la logique du « dialogue » jusqu’à exclure la conversion, François tombe dans l’indifférentisme, hérésie condamnée notamment par le pape Grégoire XVI (Mirari Vos, 1832) et le bienheureux Pie IX (Syllabus, 1864). On notera que François a même qualifié le désir de convertir autrui de « peste » selon certains propos rapportésvaticancatholique.com, et qu’il a loué des personnes niant des dogmes centraux comme offrant un « vrai témoignage de foi » – par exemple en saluant l’œcuménisme pratique de certains protestants unissant leurs forces malgré des divergences christologiques majeures. Une telle inversion des valeurs (considérer l’esprit missionnaire comme mauvais et l’erreur comme bonne) relève d’une véritable apostasie pratique.
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Éloge implicite de Luther et des hérésies : Dans le sillage de cette indifférence doctrinale, François a posé des gestes très controversés, comme la célébration conjointe de la Réforme protestante à Lund (Suède) en 2016, où il a loué « l’intention de Martin Luther » et participé à une prière commune commémorant les 500 ans de la rupture luthérienne. Des théologiens proches du pape – tel le jésuite Antonio Spadaro, directeur de La Civiltà Cattolica – sont allés jusqu’à écrire que « Luther avait raison » et que l’Église devait réaliser ce qu’il voulait : « une Église sans sacerdoce, sans magistère, sans dogmes, sans interprétation officielle de l’Écriture », bref « une Église synodale » purement horizontale laportelatine.org. François n’a jamais désavoué de telles affirmations publiées sous son pontificat, bien au contraire. On a le sentiment qu’il voit dans la réforme luthérienne un modèle pour « purifier » l’Église catholique de ce qu’il considère à tort comme des rigidités dogmatiques. Cette posture revient, qu’on le veuille ou non, à légitimer l’hérésie même qui fut condamnée au XVIe siècle, et à faire repentance non pas des erreurs de Luther, mais de la fidélité de l’Église d’alors à la saine/sainte doctrine ! Le relativisme de François atteint ici un sommet : les frontières entre vérité et erreur prétendrait s’abolir, au nom d’une unité factice.
En somme, pape François promeut un œcuménisme et un dialogue interreligieux encore plus extrêmes, abandonnant la mission évangélisatrice. Pour un catholique de tradition, cette attitude relève de l’hérésie d’indifférentisme, condamnant implicitement l’évangélisation que tant de missionnaires ont menée au prix de leur sang.
Le contraste est flagrant entre de tels propos et, par exemple, ceux du pape Pie XII rappelant que la principale charité envers les égarés est de leur transmettre la vérité qui sauve. Ici, « l’esprit du monde » relativiste semble avoir pénétré jusqu’au sommet de l’Église, accomplissant l’avertissement de saint Paul : « il viendra un temps où les hommes ne supporteront plus la saine doctrine » (2 Tim 4,3).2. Confusion en morale familiale : Amoris Laetitia et au-delà
Un autre domaine où François a semé la confusion – et commis des entorses graves à l’enseignement constant – est celui de la morale, en particulier la morale sexuelle et familiale. Son exhortation apostolique Amoris Laetitia (2016), issue des synodes sur la famille de 2014-2015, a provoqué l’une des plus sérieuses controverses doctrinales de ces dernières décennies. En effet, ce document contient des ouvertures permettant, sous conditions floues, l’accès aux sacrements (notamment la communion eucharistique) pour des personnes vivant objectivement en situation de péché grave habituel, telles que les divorcés remariés civilement sans conversion de vie.
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Communion pour les divorcés « remariés » : Traditionnellement, l’Église catholique – s’appuyant sur la Parole du Christ sur l’indissolubilité du mariage – a toujours refusé la communion aux fidèles divorcés remariés tant qu’ils demeurent dans une union adultère, sauf engagement à vivre en continence. Ce principe a été réaffirmé vigoureusement par Jean-Paul II (Familiaris Consortio, 1981) et Benoît XVI. Or Amoris Laetitia, au fameux chapitre VIII (et surtout une note de bas de page ambiguë, la note 351), suggère qu’« dans certains cas » une personne divorcée remariée « en situation objective de péché » peut quand même recevoir l’aide des sacrements onepeterfive.com. Plusieurs conférences épiscopales (Allemagne, Malte, Argentine, etc.) – encouragées par François – ont interprété cela comme une permission large de communion pour ces couples, au cas par cas, sans exigence d’abstinence. Quatre non-cardinaux (Brandmüller, Burke, Caffarra, Meisner) ont alors soumis en 2016 cinq dubia (doutes/questions) demandant au pape de clarifier que la doctrine n’avait pas changé. Ils n’ont jamais reçu de réponse officielle. Cette silence a été perçu comme une confirmation tacite de la lecture « permissive ». En 2017, plus de 250 universitaires catholiques ont même adressé une Correctio filialis au pape pour dénoncer sept propositions hérétiques insinuées par Amoris Laetitia, notamment l’idée que les commandements de Dieu pourraient être impossibles à observer dans certains cas, ou que l’adultère pourrait être moralement acceptable en certaines circonstances. Jamais dans l’histoire on n’avait vu un enseignement pontifical susciter une telle accusation publique d’hérésie de la part de clercs et laïcs catholiques.
François, loin de apaiser la controverse, l’a attisée par des gestes et paroles ultérieurs. Il a écrit aux évêques argentins en 2016 que leur interprétation très large de Amoris Laetitia (ouvrant la communion aux divorcés remariés sans exigence de continence) était « la seule possible ». Il a intégré cette lettre dans les Acta Apostolicae Sedis, lui conférant un statut quasi-officiel. De plus, dans des interviews, il a relativisé l’importance des normes morales objectives, insistant sur le discernement individuel et l’« accompagnement » pastoral, même au prix de déroger à la règle. Cette approche situationniste s’oppose à la doctrine catholique classique, selon laquelle certains actes sont intrinsèquement mauvais (mal in se) quelles que soient les circonstances (Jean-Paul II l’avait rappelé dans Veritatis Splendor, 1993). On voit ici poindre l’influence de la « morale de la gradualité » ou de la « théologie morale proportionnaliste », condamnées même par un Jean-Paul II. Au final, pour beaucoup de théologiens, Amoris Laetitia a introduit une brèche majeure dans l’édifice moral de l’Église, frayant la voie à une sorte de laxisme pastoral où la loi de Dieu serait modulée selon les cas particuliers – ce qui sape l’universalité des Commandements divins.
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Tolérance envers l’homosexualité et les unions contre-nature : Sur la question de l’homosexualité, le pontificat de François a également posé de graves problèmes. Certes, d’ordinaire, le Catéchisme (que François n’a pas abrogé sur ce point) continue d’enseigner que les actes homosexuels sont intrinsèquement désordonnés. Mais par de multiples signaux, le pape a encouragé une évolution permissive. Dès juillet 2013, il lance sa célèbre formule « Qui suis-je pour juger ? » à propos d’un prêtre homosexuel repenti, ce qui fut interprété comme un changement de ton révolutionnaire. En 2020, dans un documentaire (Francesco), il déclare approuver les unions civiles pour couples homosexuels, affirmant : « Les homosexuels ont le droit d’être en famille. […] Ce qu’il faut c’est une loi d’union civile ; de cette façon ils sont légalement couverts. » Cette prise de position contredit directement le document pourtant conciliaire-moderniste de 2003 de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi (sous le cardinal Ratzinger) qui jugeait « immoral » de reconnaître légalement les unions homosexuelles.
Plus récemment, en 2023, François a franchi un pas de plus en ouvrant la porte aux bénédictions de couples homosexuels. En réponse à un dubium de cinq cardinaux qui lui demandaient en substance si l’Église pouvait bénir des unions contraires à la loi de Dieu, il a laissé entendre qu’on pourrait envisager, à titre exceptionnel — méthode du voleur chinois ! —, des formes de bénédiction pour des personnes de même sexe, à condition d’éviter toute confusion avec le mariage cath.ch. Le Vatican a publié sa réponse « nuancée » caca-prout, où François réaffirme que le mariage est l’union d’un homme et d’une femme, mais ajoute qu’une bénédiction pastorale privée n’implique pas nécessairement l’approbation objective du comportementcath.ch. C’est là, concrètement, un « oui » prudent aux bénédictions homosexuelles – renversement total par rapport à la position de l’Église jusque-là. Rappelons qu’en mars 2021, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, avec l’aval de François, avait encore répondu négativement à la possibilité de bénir ces unions, déclarant qu’on « ne peut pas bénir le péché ».
Deux ans plus tard, le pontife lui-même invalide pratiquement ce refus. Pour les catholiques fidèles à l’Écriture (qui condamne sans ambiguïté les actes homosexuels, cf. Rom 1,24-28) et à la Tradition, c’est une trahison flagrante de l’enseignement moral. On ne peut à la fois affirmer que ces actes sont gravement contraires à la loi de Dieu et trouver opportun de bénir ceux qui les posent. Si François cherche à « accompagner » pastoralement les p****, il le fait au prix de taire la nécessité de la chasteté et de la conversion, validant de fait des comportements objectivement désordonnés. Certains de ses proches conseillers, comme son camarade jésuite James Martin, militent ouvertement pour une normalisation LGBT dans l’Église, sans être désavoués.-
Remise en cause de l’enfer et du jugement divin : Un dernier aspect doctrinal crucial touché par François concerne les « fins dernières » (eschatologie). Plusieurs déclarations et gestes laissent planer un doute sur la foi du pape concernant l’enfer ou la perdition éternelle des âmes. L’incident le plus notoire est l’entretien informel rapporté par Eugenio Scalfari (journaliste athée, ami du pape) en mars 2018. Selon Scalfari, le pape lui aurait affirmé que « l’enfer n’existe pas ; ce qui existe, c’est la disparition des âmes pécheresses »reinformation.tv. Autrement dit, les âmes qui ne se repentent pas ne seraient pas éternellement tourmentées, mais anéanties (thèse de l’anéantissement). Cette proposition contredit 2000 ans d’enseignement chrétien sur l’existence d’un enfer éternel pour les damnés. Face à l’émoi provoqué, la Salle de Presse du Vatican publia un communiqué ambigu, indiquant que ce qui était rapporté par Scalfari était le fruit d’une reconstruction journalistique et non des citations littérales du pape. Cependant, jamais le Vatican n’a redit nettement « Oui, l’enfer existe et il est éternel ». Cette absence de clarification de la part du Souverain Pontife sur un point aussi fondamental a été jugée extrêmement grave. Même s’il s’agissait d’un propos off, le fait que Scalfari l’ait publié sans que le pape corrige publiquement a semé le trouble – d’autant plus que Scalfari a réitéré par la suite d’autres « confidences » du pape niant des dogmes (il prétend que François ne croirait pas en la divinité du Christ, etc., allégations non confirmées mais jamais totalement démenties non plus).
En outre, François parle très peu de l’enfer dans ses prédications officielles, et insiste quasiment uniquement sur la miséricorde Bisounours de Dieu, au point de donner l’impression que pour lui la damnation éternelle est vide ou purement théorique. Il a canonisé en 2018 le pape Paul VI qui avait pourtant enseigné « l’existence de l’enfer », mais dans ses homélies de canonisation il n’est guère question des sujets eschatologiques. Cette minimisation pratique de l’enfer s’accorde avec sa vision qu’il ne faut pas « faire peur » aux gens ou « menacer de châtiments », vision pastorale discutable car Jésus lui-même dans l’Évangile mentionne souvent la géhenne. Ici encore, on touche à l’intégrité de la foi : occulter ou nier une vérité révélée (l’enfer, châtiment des pécheurs impénitents) constitue une hérésie ou du moins favorise l’apostasie tacite des fidèles, prenant à la légère le sérieux du salut.
3. Révolution synodale et culte de Pachamama : actions contre la Tradition
Au-delà des textes et paroles, le pape François a posé des actes concrets qui ont scandalisé les catholiques attachés à la Tradition, parce qu’ils entérinent une véritable révolution dans la gouvernance et le culte du Vatican moderniste.
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Gouvernance synodale « démocratique » : François promeut avec vigueur l’idée de synodalité, au point d’avoir consacré en 2021-2024 un Synode sur la Synodalité (sic, on se réunis pour parler réunion) pour repenser le fonctionnement de l’Église. Sous son impulsion, le Synode des évêques (institution créée par Paul VI) a pris un poids inédit : il n’est plus un simple organe consultatif, mais devient l’instrument par lequel des changements majeurs sont introduits. Lors du Synode sur l’Amazonie (2019), François a encouragé la participation élargie de laïcs (y compris des femmes) avec droit de vote synodal, brouillant la distinction entre clercs et laïcs dans le gouvernement de « l’Église ».
Cette évolution vers une sorte de « conciliarité permanente » rappelle la vieille hérésie du conciliarisme (primauté de l’assemblée sur le pape) et l’ecclésiologie d’inspiration protestante où l’autorité vient « du bas ». Mgr Antonio Livi notait que l’objectif de l’entourage de François était d’aboutir à « une Église synodale, où prêtres, évêques, papes, ne sont pas des expressions du Sacré, mais de la politique, de la communauté qui élit », autrement dit une Église dé-sacralisée et démocratiquelaportelatine.org. Le pape lui-même a parlé de “décentraliser” et de “cheminer ensemble” en laissant plus d’autonomie aux Églises locales, y compris doctrinale. Cela a conduit certains évêques à revendiquer des changements de doctrine au niveau national (cf. l’Allemande Synodaler Weg). Bien que François ait parfois freiné les excès, il maintient la direction générale d’une Église « du peuple de Dieu » aux dépens du principe hiérarchique/monarchique divinement institué.
Cette révolution silencieuse dans la gouvernance crée une confusion ecclésiologique profonde : qui parle au nom de l’Église universelle ? le pape seul, le collège des évêques, les synodes régionaux, ou les gonzesses diacres en jean ? Le risque d’une fragmentation est réel – ce que l’on constate déjà sur la question allemande. En somme, la synodalité version François apparaît comme le cheval de Troie d’une protestantisation accrue, en rupture avec la monarchie pontificale définie dogmatiquement au Concile du Vatican. -
Culte idolâtrique de la Pachamama : Le Synode sur l’Amazonie en octobre 2019 a donné lieu à un événement stupéfiant, sans précédent dans « l’histoire pontificale récente » : l’introduction en plein Vatican de rituels païens. Lors de la cérémonie d’ouverture dans les jardins du Vatican (4 octobre 2019), en présence du pape, des membres de populations amazoniennes ont procédé à un rite indigène autour de statuettes représentant la Pachamama (déesse-mère terre de la fertilité dans certaines cultures andines). Des personnes se sont prosternées face à ces figurines posées sur un tapis rituel, offrant une sorte d’adoration symbolique à la « Terre Mère », tandis que François observait la scène silencieusementfsspx.news. Les statuettes de la Pachamama ont ensuite été placées dans une église près du Vatican (Santa Maria in Traspontina) où se tenaient des cérémonies parallèles durant le Synode. Ce scandale d’idolâtrie a provoqué l’indignation des catholiques du monde entier : pour la première fois, semblait-il, un successeur de Pierre laissait introduire un culte païen au cœur même de Rome. Deux courageux laïcs sont allés retirer discrètement les statuettes pour les jeter dans le Tibre, geste applaudi par les fidèles traditionnels. La réaction du pape François a été sidérante : au lieu de condamner l’idolâtrie, il a présenté des excuses… pour le fait que les statuettes aient été enlevées et jetées au fleuve ! Il a publiquement appelé ces objets par le nom de « Pachamama », confirmant qu’il était parfaitement conscient de ce qu’ils représentaient ! Par la suite, dans une démarche de minimisation, le Vatican a prétendu qu’il n’y avait pas d’intentions idolâtriques et que ces statuettes symbolisaient seulement la fertilité ou la vie. Mais cette défense ne convainc pas : l’image de personnes en cercle, prosternées face à une effigie de terre-mère, sous le regard du pape, demeure un tableau choquant d’apostasie.
Cérémonie dans les jardins du Vatican le 4 octobre 2019 : le pape François (assis au centre, en blanc) assiste pendant que des représentants amazoniens rendent hommage à une statuette de la Pachamama (idole de la « Terre-Mère ») au milieu d’un rituel de plantation d’arbre.
Des évêques et cardinaux ont élevé la voix après cet épisode pour dénoncer une dérive idolâtre. Mgr Viganò a parlé d’un « acte d’idolâtrie » publiquement accompli et a relié cela à l’esprit de Vatican II qui a ouvert la voie à de telles abominations. « Mgr » Athanasius Schneider a exhorté le pape à faire un acte de réparation pour ce scandale. En vain. Le Synode amazonnien lui-même, dans son document final, a proposé des choses inquiétantes (comme l’étude d’un diaconat féminin et l’ordination d’hommes mariés – les viri probati – pour les régions isolées).
François, dans l’exhortation Querida Amazonia (2020), n’a pas entériné formellement ces points, mais il a encouragé à « inculturer » la liturgie et la théologie avec des symboles locaux, ce qui aux yeux de beaucoup légitimait indirectement l’affaire Pachamama. Il faut mesurer la gravité de ce qui s’est passé : c’est la première fois depuis l’Ancien Testament (roi d’Israël infidèle) qu’une autorité présentée comme détenteur du vrai culte encourage un culte idolâtrique, proprement païen. La colère de Dieu dans l’Écriture s’abattait contre de tels syncrétismes (cf. le veau d’or, Ex 32). Ici, on a l’impression que Rome est devenue, selon l’expression de l’Apocalypse, « Babylone la Grande, mère des impudiques et des abominations de la terre » (Ap 17,5). Le fait que ce soit au nom de l’écologie intégrale n’excuse rien : remplacer la théologie de la Création (où Dieu seul est adoré, et la nature respectée mais non divinisée) par une sorte de panthéisme autochtone est un blasphème. Pourtant, François encourage une mystique écologique globalisante, parlant de la terre comme « notre mère » qui « crie » à cause des maux écologiques (Laudato Si’). La Pachamama n’a fait qu’incarner visiblement cette confusion entre Créateur et création.-
Nominations et promotions de prélats hétérodoxes : Un dernier volet des actions de François contraires à la Tradition réside dans ses choix de personnes aux postes d’influence. Jamais peut-être un pape n’avait promu à ce point des individus notoirement progressistes, voire hérétiques, à des charges éminentes. Parmi tant d’exemples, citons : le cardinal Jean-Claude Hollerich, rapporteur du Synode sur la Synodalité, qui a publiquement qualifié d’« erroné » le dogme de l’Église sur l’homosexualité (il estime que les interdits bibliques n’ont plus valeur scientifique) – non seulement il n’a pas été sanctionné, mais il a la confiance du pape pour piloter la réforme de l’Église. Le cardinal Blase Cupich à Chicago et le cardinal Kevin Farrell à Rome, très libéraux, ont été placés à des postes-clés (liturgie pour Cupich, dicastère pour les laïcs et la famille pour Farrell). Le cas du nouvel archevêque de Buenos Aires, Mgr Víctor Fernández (2023), est emblématique : « théologien » (auteur d’un ouvrage étonnant sur la « saveur du baiser »), il a été nommé par François Préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi – c’est-à-dire gardien de l’orthodoxie – alors même qu’il a tenu des positions ambiguës sur l’infaillibilité et sur la morale sexuelle. Le résultat est qu’aujourd’hui, des personnes qui ne croient pas à des pans entiers de la doctrine catholique occupent la haute hiérarchie. L’Académie pontificale pour la Vie, autrefois bastion pro-vie, est désormais peuplée de membres favorables à la contraception, voire ouverts à l’avortement dans certains cas (sous la houlette de Mgr Paglia, nommé par François). De même, François s’est entouré comme conseillers de théologiens très contestés, tels le Père Arturo Sosa (Préposé général des Jésuites) qui a relativisé des paroles de l’Évangile en suggérant qu’on ne savait pas si Jésus les avait réellement dites, ou le dominicain radical Timothy Radcliffe invité à prêcher aux évêques en 2023. Ces nominations hétérodoxes créent une atmosphère générale d’erreur au sommet. Ce n’est pas une surprise alors si la doctrine transmise au peuple de Dieu devient floue : les bergers choisis sont des « loups » en habit de brebis.
En résumé de cette section, le pape François a accumulé les faits qui, constituent autant de trahisons : trahison de la foi unique en encourageant l’indifférentisme, trahison de la morale immuable en ouvrant la porte à la laxité (concernant l’adultère, l’homosexualité, etc.), trahison du culte pur de Dieu en tolérant l’idolâtrie, trahison de la sainteté de l’Église en promouvant des enseignants de l’erreur. Tout cela remplit les conditions d’une apostasíe manifeste de la part de François – apostasie pratique dans sa « gouvernance » aussi. D’aucuns ont pu parler de lui comme de l’« hérésie au pouvoir » laportelatine.org. Pour autant, certains continuent de le considérer comme le Pape légitime, arguant que rien n’a été proclamé ex cathedra. Cependant, comme nous allons le voir, la comparaison doctrinale avec les enseignements constants de l’Église révèle un abîme entre François et ses prédécesseurs – y compris conciliaires – et cela conduit logiquement à s’interroger sur la validité même de son pontificat.
III. Comparatif doctrinal : François vs Tradition (et vs Benoît XVI)
Le pape François se pose fréquemment en agent de changement par rapport au passé. Il revendique un style nouveau, une “Église en sortie”, en rupture avec le “carcan” doctrinal et disciplinaire d’autrefois. Pour bien prendre la mesure de cette rupture, il est éclairant de comparer la doctrine et l’attitude de François, d’une part avec la Tradition multimillénaire de l’Église (enseignements des conciles et papes préconciliaires), et d’autre part avec son prédécesseur immédiat Benoît XVI, souvent qualifié de “conservateur” modéré du Concile. Ce comparatif fera ressortir l’ampleur de la déviation introduite par François – au point qu’il apparaît comme un accélérateur progressiste sans précédent.
1. Face au magistère traditionnel immuable
Plusieurs antithèses frappantes peuvent être dressées entre les positions de François et le magistère catholique traditionnel :
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Salut et mission : Là où l’Église a toujours enseigné « Hors de l’Église, point de salut » (extra Ecclesiam nulla salus, vérité définie notamment par Boniface VIII et le Concile de Florence) – bien sûr en entendant que toute âme sauvée l’est par le Christ et l’incorporation, même mystique, à l’Église –, le pape François insiste au contraire sur l’idée que toutes les religions seraient voulues par Dieu et que convertir quelqu’un serait une erreur. Cette contradiction est frontale. Jamais un pape n’avait semblé relativiser à ce point l’unicité du Christ sauveur. Les papes du XIXe siècle, par exemple, condamnaient fermement l’idée qu’« on peut obtenir le salut éternel dans la profession de n’importe quelle religion » (Pie IX, Syllabus proposition 16). François, par ses déclarations, laisse entendre exactement cela, en valorisant le « pluralisme religieux »misericordedivine.fr. On ne peut donc pas concilier cette approche avec la Tradition : c’est une rupture.
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Doctrine morale : Sur l’indissolubilité du mariage et la nécessité de l’état de grâce pour communier, tous les papes ont été unanimes, et le Concile de Trente notamment (sur la nécessité de la confession avant la communion en cas de péché grave) ; même Jean-Paul II/Benoît XVI rappelait qu’aucune circonstance ne peut rendre licite un acte intrinsèquement mauvais (contraception, adultère, etc.).
François, lui, dans Amoris Laetitia, propose une approche “au cas par cas” qui revient à dire que la loi morale peut connaître des exceptions selon les personnes – ce qui était précisément condamné par Veritatis Splendor. De plus, il a autorisé ce que ses prédécesseurs immédiats avaient formellement refusé (communion des divorcés remariés). On a donc un changement substantiel de pratique sacramentelle et, implicitement, de doctrine sur le mariage et l’Eucharistie. Même si cela n’est pas formulé en dogme, c’est une contradiction flagrante avec l’enseignement antérieur, donc impossible à justifier par un développement homogène de la doctrine (au sens de Newman). On est plutôt dans l’« évolution » au sens moderniste condamné par saint Pie X. -
Peine de mort et continuité doctrinale : Un exemple souvent cité de rupture doctrinale est la question de la peine de mort. L’Église a toujours reconnu la licéité en principe de la peine capitale, dans la tradition scripturaire (Genèse 9,6, Romains 13,4) et magistérielle (Pie XII, etc.). Or François a modifié le Catéchisme en 2018 pour juger la peine de mort “inadmissible” désormais, allant jusqu’à affirmer qu’elle est « contraire à l’Évangile ». Il a ainsi laissé entendre que l’Église se serait trompée dans le passé en approuvant une pratique “contraire à l’Évangile”. Cette notion est « théologiquement explosive », subversive, car si l’Église a pu errer sur un point aussi grave touchant à la morale et à la foi (puisque légitimité des pouvoirs publics vient de Dieu), qu’est-ce qui garantit son infaillibilité ? La continuité est ici brisée : on est passé d’un enseignement conditionnel (la peine de mort peut être légitime dans certains cas graves) à une invalidation absolue. Certes, la peine de mort n’est pas un dogme, mais cette contradiction alimente l’idée d’une Église qui “change sa doctrine”, justifiant du même coup ceux qui voudraient changer d’autres doctrines dites “disciplinaires” ou morales (comme l’interdiction des actes homosexuels, qui demain pourraient être déclarés “non conformes à l’Évangile” par un claquement de doigts). Cela crée un précédent hautement dangereux.
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Liturgie et sacré : La Tradition catholique, particulièrement exprimée par saint Pie V (bulle Quo Primum, 1570), voulait que le rite de la Messe transmis à travers les siècles demeure inchangé, tant il est parfait et vénérable. Longtemps après Vatican II, Ratzinguer avait reconnu la « valeur de l’ancien rite et l’avait libéralisé » (Summorum Pontificum, 2007), affirmant qu’il ne pouvait être abrogé car sacré pour tant de générations. François, à l’inverse, a entrepris une persécution de la liturgie traditionnelle, renouant avec les racines d’origine : en juillet 2021, son motu proprio Traditionis Custodes déclare la messe tridentine obsolète et cherche à la faire disparaître complètement, rompant de fait le principe de “paix liturgique” établi par son prédécesseur. Il exige l’uniformisation dans le rite moderne de Paul VI, allant jusqu’à interdire aux communautés Ecclesia Dei (qui célèbrent l’ancienne Messe) d’annoncer leurs messes dans les paroisses, etc. Cette hostilité envers l’expression multimillénaire de la foi est incompréhensible à la lumière de la tradition. Un pape est censé être le gardien de la liturgie, non son fossoyeur. Ici, François contredit les siècles éprouvés. En traitant l’usus antiquior comme un corps étranger à éliminer, il confirme aux yeux des traditionalistes qu’il est l’homme de la rupture hérétique radicale.
En somme, François se situe doctrinalement en porte-à-faux avec l’héritage catholique sur de nombreux points. De la liberté religieuse (qu’il pousse jusqu’au relativisme) à la morale (qu’il adapte au détriment des absolus), en passant par le rapport au sacré (où il introduit le profane et le païen), il apparaît comme l’antithèse vivante de ce qu’un Saint Pie X ou un Pie XII enseignaient. Cette situation rend largement légitime, du point de vue sédévacantiste, l’idée que François n’est pas un vrai pape catholique mais un intrus occupant le siège de Pierre pour le détruire de l’intérieur.
2. Face à Benoît XVI : rupture de style et de gouvernance
Il est également instructif de comparer François avec son « prédécesseur immédiat », Benoît XVI (Joseph Ratzinger), pourtant lui-même homme du Concile Vatican II et tenant de ladite Nouvelle théologie. Cette comparaison met en lumière une différence de tempérament et d’agenda qui frise l’opposition de deux visions, malgré une base conciliaire commune.
Benoît XVI, ce « semi-conservateur » : acceptait l’essentiel des réformes conciliaires, il cherchait à les interpréter prétendument dans le sens de la continuité avec la Tradition. Son fameux discours sur l’« herméneutique de la réforme dans la continuité » (2005) montrait sa volonté de ralentir les dérives et de renouer avec des aspects traditionnels perdus. Concrètement, Benoît XVI a posé des gestes d’ouverture : libéralisation de la messe tridentine (Summorum Pontificum), levée des excommunications des évêques traditionalistes de la FSSPX (dont Mgr Williamson) en 2009, revalorisation du chant grégorien et de la liturgie plus « digne », tentative de réhabilitation de certains enseignements (il a insisté sur la continuité lunaire de Vatican II avec Vatican I, etc.). Sur le plan doctrinal et moral, Benoît XVI a maintenu fermement la condamnation du relativisme (rappelons qu’il dénonçait « la dictature du relativisme » juste avant son élection en 2005) et il n’a pas cédé sur les principes (il a par exemple réaffirmé l’impossibilité absolue d’ordonner des femmes, l’inadmissibilité des unions homosexuelles, etc.). Bien sûr, du point de vue sédévacantiste, Benoît restait un « pape conciliaire » avec ses erreurs (il a participé à Assise 2011, il a béatifié Jean-Paul II, etc.), mais on doit reconnaître qu’il incarnait un courant plus modéré dans l’application de l’aggiornamento.
François, en revanche, est dès le départ perçu comme le chef de file des « progressistes » impatients. Le cardinal Danneels (libéral belge) s’est vanté d’avoir fait partie de la “mafia” de Saint-Gall qui a œuvré pour évincer Ratzinger et installer Bergoglio. On a ainsi un pape François qui se présente comme l’anti-Benoît XVI sur beaucoup d’aspects :
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Style personnel : Benoît XVI, intellectuel réservé, s’exprimait avec prudence (d’une communication moins charismatique). François privilégie un style spontané, brouillon, n’hésitant pas à plaisanter ou à parler familièrement. Cela le rend populaire, mais cause aussi bien des ambiguïtés (ses fameuses interviews improvisées dans l’avion ont souvent créé des polémiques doctrinales, ce que Benoît évitait soigneusement). Là où Benoît pesait ses mots, François multiplie les formules choc (du type « obsédé par les règles », « chrétiens aux visages de piment au vinaigre », etc.) pour fustiger les “rigides”. Il y a clairement une différence de tempérament : l’un professoral, l’autre populiste. Mais ce n’est pas qu’une question de personnalité – cela reflète un agenda différent.
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Liturgie et Tradition : Benoît XVI cherchait à réconcilier l’Église avec son héritage liturgique, pensant que la réforme liturgique postconciliaire avait été trop brutale. Sur le plan doctrinal, Benoît avait essayé d’interpréter certaines nouveautés conciliaires en continuité (par ex., la fameuse formule « subsistit in » de Lumen Gentium sur l’Église, Benoît l’a clarifiée en disant qu’elle n’abolit pas l’identité de l’Église de Christ et de l’Église catholique). François s’embarrasse peu de ces détails. Ainsi, face à des questions comme l’intercommunion avec les protestants (que Benoît rejetait a priori), François a semblé ouvert (cas en Allemagne d’époux protestants de catholiques admis à la communion). Il y a donc une relative rupture d’approche : Benoît colmatait les brèches, François les élargit.
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Attitude envers la Tradition et les traditionalistes : Benoît XVI, tout en étant conciliaire, respectait la bonne foi des traditionalistes, qu’il voyait comme des personnes aimant l’Église “d’avant” peut-être à l’excès, mais dignes d’être intégrées. François a au contraire une sévérité particulière envers les “catholiques attachés à l’ancienne école”. Il les a qualifiés de pharisiens, d’idolâtres du passé, et a dit qu’il préfère une Église “accidentée” en sortant qu’“un petit troupeau de purs”. Cette rhétorique traduit un clivage ultra-progressiste : François veut finir le travail de la “réforme” conciliaire en marginalisant définitivement ladite Tradition. Là où Benoît laissait un espace, François le referme.
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Gouvernance et centralisation : Il est paradoxal de noter que, malgré son discours sur la synodalité et la décentralisation, François exerce un pouvoir très personnel, parfois autoritaire, plus fort encore que Benoît. Ce dernier se reposait sur la Curie, sur le droit canon, et n’a guère usé de sanctions. François, lui, gouverne souvent par décisions unilatérales : il n’hésite pas à destituer un évêque (cas de Mgr Rey mis sous contrainte, ou du cardinal Burke évincé de la Signature apostolique), à intervenir dans des ordres religieux (il a dissous les Franciscains de l’Immaculée qui étaient trop traditionnels), à passer outre les procédures canoniques.
Un exemple parlant, outre avec les « vaccins » covid : François a supprimé l’ordre de Malte de fait et en a réécrit la constitution unilatéralement en 2022, acte que Benoît n’aurait jamais osé poser tant c’est une ingérence. Cette tension entre discours collégial et pratique autoritaire rend la situation très confuse.
En définitive, François et Benoît XVI représentent deux visages du post-concile. L’un (Benoît) relativement conciliant ; l’autre (François) impatient de concrétiser toutes les “promesses” du fameux/fumeux Concile en bousculant tout frein conservateur. L’abdication de Benoît en 2013 apparaît rétrospectivement comme le retrait du “katechon” (le frein, cf. 2 Thess 2,7) qui retenait l’esprit de la révolution conciliaire. Avec François, la révolution s’emballe : ce qu’on tolérait du bout des lèvres hier (liturgie traditionnelle, enseignements moral intangibles) est aujourd’hui traité en ennemi à abattre. C’est pourquoi on peut dire que François est un “progressiste accélérateur” – il a accéléré le mouvement moderniste dans l’Église à un rythme effréné.
Cette accélération est telle que même ceux qui acceptaient Vatican II commencent à s’en effrayer : Mgr Viganò, ancien collaborateur de Benoît, a opéré un revirement complet en 2020 en dénonçant Vatican II comme le début d’une “fausse Église” parallèleonepeterfive.com. Il a explicitement affirmé que « à partir de Vatican II, une Église parallèle a été construite, superposée à l’Église du Christ, et diamétralement opposée à elle »onepeterfive.com. Cette phrase de Mgr Viganò (qui fut pourtant longtemps un prélat conciliaire docile) est significative : elle reconnaît que l’illusion d’une herméneutique de continuité a échoué, et que François montre le vrai visage subversif de l’esprit conciliaire, poussant jusqu’au bout la logique de rupture.
En résumé du comparatif, le pontificat de François se démarque par une volonté assumée de rupture avec tout ce qui reste de traditionnel dans l’Église, là où même des papes conciliaires précédents ménageaient encore certains « équilibres ».
Mais, comme avec ses prédécesseurs conciliaires, peut-on encore considérer comme pape légitime quelqu’un qui, par ses actes et enseignements, s’oppose à tant de points de la foi reçue de ses prédécesseurs ? C’est ce que nous abordons en dernière partie.IV. Conséquences théologiques et ecclésiologiques
Face au constat accablant des erreurs et hérésies de François, la question se pose inéluctablement : quelles conséquences pour sa qualité de pape et pour l’Église elle-même ? L’ecclésiologie catholique traditionnelle enseigne que l’Église est indéfectible dans sa foi et que le pape, assisté par l’Esprit-Saint, ne peut enseigner l’erreur ex cathedra. Or nous avons sous les yeux un « pontife » qui diffuse constamment erreurs et confusions. Cela remet en cause soit l’indéfectibilité de l’Église (impossible), soit la légitimité du pontife en question.
La perspective sédévacantiste – adoptée ici – tranche en faveur de la seconde option : François n’est pas un vrai pape, mais un intrus régnant sur une structure distincte de la véritable Église catholique. Examinons les justifications théologiques de cette conclusion, ainsi que la notion de contrefaçon d’Église (Église « conciliaire ») qui en découle.1. Un hérétique notoire ne peut être pape
Le principe fondamental invoqué est le suivant : un hérétique manifeste ne peut pas détenir une autorité dans l’Église, a fortiori l’autorité suprême. Ce principe s’appuie sur la Tradition canonique et théologique tiré du Droit canon de 1917, stipulant qu’une élection pontificale serait nulle si le sujet élu s’était déjà écarté de la foi catholique par apostasie ou hérésie. Plus tard, des docteurs de l’Église comme saint Robert Bellarmin ont enseigné qu’un pape qui sombrerait en hérésie manifeste cesserait de lui-même d’être pape, car il ne serait plus membre de l’Église (l’hérésie coupe de l’unité de la foi) et ne pourrait donc pas en être la tête.
Bellarmin écrit notamment : « ce serait la condition la plus misérable de l’Église, si elle était obligée de reconnaître un loup manifeste pour pasteur »vaticancatholique.com.
Or François, par ses prédications et actes, s’est comporté en loup ravisseur au milieu du troupeau : il enseigne de fait un autre évangile (centré sur l’homme, la terre, l’immédiat, et non sur le Christ, le ciel et le salut éternel) et scandalise les petits. Par conséquent, appliquer à François le principe de Bellarmin n’est pas un acte téméraire, c’est au contraire nécessaire pour préserver l’honneur de l’Épouse du Christ. Car si l’on acceptait qu’un tel homme soit le représentant du Christ, l’Église tomberait dans la contradiction et perdrait toute crédibilité. Comme l’analysent certains auteurs, « l’autorité du Christ ne conduit pas les gens en enfer »vaticancatholique.com; si un prétendu pasteur y conduit les âmes par ses erreurs, c’est la preuve qu’il ne possède pas l’autorité du Christ.
Certains objectent : Qui êtes-vous pour juger qu’il est hérétique manifeste ? En réalité, ce ne sont pas de simples fidèles isolés qui le jugent : ce sont ses propres actes publics et le Magistère qui le montrent. Quand un pape en arrive à être dénoncé par d’éminents prélats (cardinaux, évêques) pour ses erreurs contre la foi, quand « même les gens simples […] comprennent que nous avons un pape qui n’est pas catholique »vaticancatholique.com, alors la notoriété de l’hérésie est avérée. François lui-même, en refusant obstinément de corriger ses erreurs malgré de multiples avertissements (les dubia, la Correctio, les lettres ouvertes), manifeste une pertinacité dans l’erreur – critère requis pour l’hérésie formelle. Dès lors, selon la théologie et le droit canon traditionnel (cf. canon 188 §4 du Code de 1917), il a perdu toute fonction. En clair, François est déchu de l’office pontifical (s’il l’a jamais validement possédé) du fait même de son hérésie. Cette thèse sédévacantiste, longtemps marginalisée, gagne du terrain à mesure que la crise s’aggrave. Même un clerc comme Mgr Viganò, admet qu’il “promeut une nouvelle religion”. La conclusion, c’est que François est un faux pape, un usurpateur, ce que les sédévacantistes affirment avant même son élection (et même avant pour ses prédécesseurs conciliaires). Mgr Viganò lui-même finit par dire : « la secte de Vatican II n’est pas la véritable Église, laquelle existe toujours en parallèle ». Une telle déclaration implique que l’autorité se trouve en dehors de cette secte, donc que le pape de la secte (François) n’est pas le pape de l’Église. Ainsi, convergent la position « sédévacantiste formelle » et l’intuition de plus en plus de clercs : un non-catholique ne peut être pape vaticancatholique.com, et un pape qui détruit l’Église n’est pas un vrai pape.
2. Materialiter vs formaliter : rejet de la thèse “Papa materialiter”
Il convient ici d’évoquer la théorie dite du “pape materialiter sed non formaliter” (pape matériellement mais pas formellement), élaborée par Mgr Guérard des Lauriers dans les années 1980 et soutenue par certains (notamment l’IMBC – Institut Mater Boni Consilii).
Cette thèse soutient que les papes conciliaires, bien qu’ayant l’apparence juridique d’élus valides (materialiter), n’auraient pas reçu la forme de l’autorité pontificale (formaliter) en raison d’un empêchement (leur intention hérétique). Autrement dit, il y aurait un pape “matériel” occupant le trône de Pierre, mais qui n’est pas pape “formel” tant qu’il reste moderniste – il le deviendrait éventuellement s’il abjurait les erreurs. Cette théorie se voulait une explication nuancée à la crise, reconnaissant une certaine légitimité matérielle à l’occupant du Siège (pour éviter l’idée d’une succession interrompue), mais niant son autorité réelle, au moins avec Paul VI.Or, face au cas extrême de François, cette thèse montre d’autant plus ses limites. En effet, Bergoglio ne remplit même plus les conditions minimales pour être considéré comme papabile materialiter. On peut sérieusement douter que son élection de 2013 ait été validement acquise sans intrigues illicites (le lobbying de Saint-Gall pourrait entacher sa validité), mais surtout – plus important – dès avant son élection, et a fortiori après, il a démontré qu’il ne professe pas la foi catholique intégralement. Comme on l’a vu, bien des points de doctrine de base sont niés ou mis en doute par lui (en privé ou en public).
Saint Bellarmin et d’autres docteurs enseignent qu’un hérétique manifeste n’est même plus membre de l’Église. Comment alors pourrait-il être “pape matériellement” d’une Église à laquelle il n’appartient pas ? La logique sédévacantiste stricte conclut que depuis la mort de Pie XII (dernier pape non-contesté), les successeurs conciliaires ne sont ni papes formels ni même papes matériels légitimes aux yeux de Dieu.
Dans le cas de François, parler de “pape matériel” devient d’ailleurs dangereux, car cela conduirait certains à lui obéir malgré tout.
Ainsi, l’option conclaviste (élection d’un autre pape par les évêques fidèles) prend racine précisément dans le refus de reconnaître même matériellement l’usurpateur. Certains conclavistes ont déjà tenté de désigner un pape, sans succès effectif. Mais l’idée conclaviste fondamentale est qu’en cas de vacance prolongée, les vrais catholiques peuvent (ou doivent) pourvoir à l’élection d’un pape légitime.
Mais retenons que François ne peut être pape ni materialiter, ni formaliter : ce n’est pas un pape valide en sursis de recevoir l’autorité, c’est un non-pape tout court. Le Siège apostolique est donc vacant (occupation illégitime) depuis des décennies.3. L’« Église de François » : une contrefaçon de l’Église catholique
Si François n’est pas pape réel et que les autorités issues de Vatican II forment une hiérarchie illégitime, qu’en est-il de l’entité sur laquelle ils règnent ? Il faut avoir le courage de l’affirmer : cette “église” conciliaire ou bergoglienne n’est pas l’Église catholique, mais une contrefaçon habile, camouflée sous les apparences catholiques. Mgr Lefebvre parlait déjà en 1976 d’« Église conciliaire » opposée à l’Église catholique traditionnelle. Aujourd’hui, le fossé est tellement béant qu’un observateur honnête voit bien deux “Églises” coexister (ce qui est impossible encore) : l’une moderniste, majoritaire, officielle (avec il y a peu François comme figure de proue) ; l’autre fidèle à la Tradition, minoritaire, persécutée (communautés traditionalistes, sédévacantistes, etc.).
Cette situation rappelle la crise arienne du IVe siècle, lorsque la quasi-totalité de la hiérarchie était tombée dans l’hérésie, ne laissant qu’un « petit troupeau » fidèle (comme saint Athanase) représentant la vraie Église. De même aujourd’hui, la véritable Église subsiste dans ceux qui gardent intègre le dépôt de la foi, en union avec les papes d’avant Vatican II – même s’ils sont réduits à l’état de diaspora ou de catacombes. Ce n’est pas schismatique de dire cela : c’est au contraire refuser le schisme imposé par les modernistes. Car ce sont eux qui ont rompu l’unité de la foi.Pourquoi pas, l’« Église » de François accumule les caractères de la fausse église prophétisée (par exemple à La Salette : “Rome perdra la foi et deviendra le siège de l’Antéchrist”). Elle prêche un évangile humaniste, fait alliance avec le monde, promeut un syncrétisme mondial (cf. son soutien appuyé au Document d’Humanité fraternelle, à la Maison d’Abraham interreligieuse à Abu Dhabi, etc.), et persécute les vrais fidèles. On peut légitimement y voir la réalisation de la “Babylone” apocalyptique, ou de la « Prostituée » infidèlevaticancatholique.com. Ce conglomérat conciliaire est une contre-Église sans valeur intrinsèque, une usurpation diabolique visant à « éclipser » la véritable Épouse du Christ.
Quel soulagement alors de comprendre que François n’est pas le Pape de l’Église catholique ! Cela sauve l’honneur du siège de Pierre : on n’accuse pas un vrai pape de conduire l’Église à l’apostasie, on constate simplement qu’un imposteur occupe la place. Dès lors, les fidèles de Tradition ne sont pas des rebelles, mais au contraire les vrais enfants obéissants de l’Église, fidèles aux authentiques papes et au magistère constant. L’« église » post-François, quant à elle, poursuit sa route dans l’erreur et l’autodemolition, et – osons l’espérer – elle finira par s’écrouler sous le poids de son imposture, lorsque Dieu le permettra.
En attendant, la conséquence pratique pour les catholiques traditionalistes est de refuser toute obéissance à cette hiérarchie dévoyée. On ne peut suivre les enseignements d’un faux prophète sans devenir complice. Saint Vincent de Lérins au Ve siècle donnait la règle de s’accrocher à la Tradition quand tout semble chavirer. C’est exactement ce que font les « sédévacantistes et conclavistes » : tenir bon la foi de toujours en faisant abstraction de ces “autorités” illégitimes. L’extrémisme vient de l’autre camp : qui aurait imaginé il y a 60 ans un “pape” qui doute de l’enfer ou fait vénérer une idole païenne au Vatican ? La situation unique justifie des mesures hors normes. Dans l’histoire de l’Église, en cas de papes défaillants, Dieu a suscité des résistances (pensons à sainte Catherine de Sienne admonestant des évêques, etc.), mais ici la défaillance est totale, il s’agit d’une fausse autorité. Donc Dieu suscite un reste fidèle qui maintient la succession de la foi (sinon de la juridiction).
La théologie nous enseigne que l’Église étant assistée du Saint-Esprit, elle ne peut manquer de chef légitime très longtemps – c’est la question délicate du futur : comment sortir de cette crise ? Les conclavistes pensent qu’il faudrait qu’un groupe d’évêques restés catholiques (par ex. les évêques sédévacantistes ou traditionalistes) se réunisse pour élire un pape valide et restaurer la hiérarchie catholique.
Les totalistes ou apocalyptiques estiment que c’est à Dieu d’intervenir directement (par un miracle, ou à la Parousie du Christ). Quoi qu’il en soit, reconnaître que François n’est pas pape remet l’Église en état de vacance apparente du siège, comme dans les interrègnes du passé – à ceci près que l’usurpateur continue à occuper les lieux.
L’Église vivante existe toujours, même si elle est réduite et persécutée. L’assistance de Dieu se manifeste d’ailleurs par la conservation miraculeuse de la foi chez ceux qui humainement auraient pu succomber à la pression du faux magistère. Contre toute attente, il y a encore des prêtres, des évêques (même en dehors des structures officielles) qui tiennent bon la Tradition. La promesse du Christ « les portes de l’enfer ne prévaudront pas » s’accomplit dans ce reste, non dans l’institution vaticane actuelle qui, elle, est infestée par les portes de l’enfer jusqu’au sommet.Conclusion
Au terme de cette étude, la conclusion s’impose avec une force tragique : Jorge Mario Bergoglio, alias le pape François, ne peut être le Vicaire du Christ, ni de près ni de loin — sinon de Pachamama. Ni materialiter (même pas en tant que pape désigné sans autorité), ni formaliter (avec l’autorité effective) – il n’est en réalité pas pape du tout. Il est le chef d’une église de totues les hérésies, contrefaite issue de la révolution conciliaire, une église qui usurpe le nom catholique mais qui n’en a plus l’âme. Tout son pontificat, qu’on pourrait qualifier de pontificat de rupture, l’atteste.
François personnifie l’aboutissement d’une longue dérive moderniste : ses erreurs théologiques flagrantes, ses hérésies – qu’il s’agisse de l’indifférentisme religieux, de la négation pratique de dogmes (enfer, unicité du salut, etc.), de l’inversion morale sur des questions graves, ou de la profanation du sacré – tout cela démontre qu’il n’enseigne plus la foi catholique.
Cette rupture de François n’est pas un accident de parcours : c’est l’achèvement logique de l’esprit du Concile Vatican II, lequel a vu s’ériger progressivement, au sein même de Rome, une non “Église parallèle” modernisteonepeterfive.com. Avec François, le masque est tombé : la fausse Église montre son vrai visage – celui d’une religion humanitariste, mondialiste, panthéiste, relativiste – diamétralement opposée à la véritable Église de Notre-Seigneur Jésus-Christ.Dès lors, le catholique de Tradition doit choisir son camp : suivre François ou suivre la Tradition immuable. Il ne peut faire les deux, car nul ne peut servir deux maîtres, surtout quand l’un conduit à l’erreur. En conscience informée, et s’appuyant sur l’autorité des saints et docteurs, nous choisissons la Tradition. Nous ne reconnaissons pas l’autorité de celui qui s’en est exclu par l’hérésie. Ce n’est pas schisme, c’est au contraire rester dans l’unité de l’Église de toujours, tandis que François et son église conciliaire s’en sont séparés.
Il est bien sûr douloureux d’en arriver à déclarer qu’un homme si universellement acclamé comme “pape” ne l’est en réalité pas. Mais l’histoire de l’Église a connu une quarantaine d’antipapes – pourquoi François n’en serait-il pas un de plus, en moderniste, peut-être le plus néfaste de tous ?
François restera probablement dans les annales comme le fossoyeur final de la révolution conciliaire, celui qui aura brisé les derniers liens (même apparents) avec la Tradition. Les conséquences théologiques de la non-papauté de François sont immenses, mais salutaires : cela signifie que l’Église catholique, pure et immaculée dans sa foi, existe toujours, préservée mystiquement du naufrage, tandis qu’à côté l’institution conciliaire sombre. Pour l’heure, l’Église authentique est éclipsée, réduite à un reste ; mais nous gardons l’espérance qu’après cette Passion de l’Église viendra la Résurrection, c’est-à-dire la restauration d’un pontife catholique authentique. En attendant, il nous faut persévérer, en union avec le Ciel et les saints, pour conserver le trésor de la foi.
En guise de conclusion, qu’il nous soit permis de paraphraser saint Athanase s’adressant aux fidèles restés catholiques alors que presque tout l’empire était arien : « Ils (les modernistes pour nous) ont les églises, nous avons la foi. » Nous choisissons la foi catholique de toujours, plutôt que les églises occupées par François et ses acolytes. Car cette foi, reçue des Apôtres et transmise par les vrais papes pendant vingt siècles, personne – fût-il assis sur le trône de Pierre – ne peut nous en priver.
François n’est pas Pierre, c’est un autre Caïphe à la limite, et l’Église fidèle attend patiemment qu’un véritable Pierre vienne confirmer ses frères dans la foi. D’ici là, nous dénonçons et rejetons le faux prophète François et sa fausse église, priant Dieu de préserver le peuple élu de cette imposture et d’abréger ces jours d’épreuve pour l’avènement triomphal du Cœur du Christ-Roi et du Cœur Immaculé de Marie dans l’Église restaurée.Que Dieu nous garde dans la Tradition catholique, hors de laquelle il n’y a ni unité vraie, ni salut. Saint Pie X, priez pour nous. Saint Pierre, délivrez le Saint Siège de l’occupant indigne. Notre-Dame, Secours des chrétiens, protégez et guidez le petit troupeau fidèle dans la tempête présente, jusqu’à l’aube d’un nouveau jour pour l’Église. Amen.
Sources citées : VaticanCatholique.comvaticancatholique.comvaticancatholique.comvaticancatholique.comvaticancatholique.com; La Porte Latinelaportelatine.orglaportelatine.org; Reinformation.tvreinformation.tvreinformation.tv; Cath.chcath.ch; Catholic News Agencyfsspx.news; OnePeterFiveonepeterfive.com; Zenitfr.zenit.org; MisericordeDivine.frmisericordedivine.frmisericordedivine.frmisericordedivine.fr; La Croix (communiqués divers); Mgr Schneider, Mgr Viganò (entretiens et lettres) etc. Toutes ces références confirment, chacune dans leur ordre, les faits et analyses présentés dans cet exposé critique.
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