• Racisme anti-allemand dans l’histoire française et dépassement ?



    Germanophobie de Maurras, auteur Philippe Gautier et SGM

  • Jetons un regard sur la haine anti-allemande : analyse des racines de la germanophobie en France, de ses manifestations politiques et culturelles depuis des siècles, puis des tentatives de rapprochement, ultérieures, ledit couple franco-allemand, malgré une histoire marquée par des conflits guerriers contemporains et la haute représentation de la doctrine maurrassienne dans les rangs nationalistes.

    Nous remarquerons d’entrée que l’animosité des français envers les allemands est largement supérieur à celui de l’allemand envers le français…

    Le sujet est important, d’autant que de nos jours, à travers la détestation de l’Allemand, c’est la détestation de l’homme blanc qui prévaut, car ce dernier est vu, à tort ou à raison, comme le « Blanc absolu ».

    Sommaire

         0. Philippe Gautier : un auteur dans la lignée de Joseph Mérel

    1. Racines idéologiques de la germanophobie
      • Origines historiques et rivalités médiévales
      • Nationalisme maurrassien et républicanisme anti-allemand
    2. Les conflits modernes comme catalyseurs de la haine
      • La guerre franco-prussienne (1870-1871)
      • La « bête immonde » de 1914-1918
      • L’hystérie anti-germanique de 1940
    3. Conséquences de la germanophobie sur les populations allemandes
      • Raids aériens et populations civiles allemandes
      • Stigmatisation internationale des Allemands après 1945
    4. Tentatives de réconciliation : le couple franco-allemand
      • Charles de Gaulle et la réconciliation historique
      • Mythe ou réalité de l’amitié franco-allemande ?
    5. Conclusion : germanophobie, une leçon historique à méditer

    0. Philippe Gautier : un auteur similaire à Joseph Mérel

    Enfant de l’exode de 1940, Philippe Gautier a vécu toute son enfance normande sous les raids aériens anglo-saxons de Caen et du Havre et a toujours été profondément gêné choqué par le manichéisme ancestral anti-allemand. La logique l’a amené à découvrir dans le racisme anti-allemand au XXᵉ siècle, l’une des principales causes de l’abaissement, de la décadence et des malheurs français.

    La germanophobie

    Philippe Gautier, auteur de La Germanophobie (Éditions Déterna, collection « Politiquement incorrect »), livre un essai qui s’inscrit dans une veine polémique, sans concessions, rappelant l’approche incisive et philosophique de Joseph Mérel – à propos de Mit brennender Sorge et autres.

    À travers cet ouvrage, Gautier aborde de manière exhaustive la haine anti-allemande, notamment en France, ses racines historiques, ses prolongements idéologiques et ses conséquences politiques/ravages sur la civilisation et les identités européennes, tout en dénonçant les tabous historiques et les déformations mémorielles d’après-guerre.

    Le racisme antiallemand

    Gautier persiste et signe dans ce nouvel essai historique, similaire et complétant le petit précédent, rédigé avec un extrême souci d’objectivité et émaillé de nombreux textes ou témoignages inédits, encore trop mal connus.

    Contre l’entêtement, l’histoire dénaturée, tronquée ou poussée par des non-dits et des mensonges savamment entretenus concernant le peuple allemand.

    Il s’agit d’une riposte contre tous ceux qui, de droite ou de gauche, aujourd’hui encore comme avant-hier, ont fait du racisme anti-allemand un fond de commerce pour le plus grand malheur de leurs compatriotes, ayant pourtant eux-mêmes des racines germaniques !.

    Au moins on ne parle pas allemand, wallah !

    Le français : gaulois romain et franc – Mgr Bougaud


    Page de présentation du livre La germanophobie :

    « Ceux qui seraient tentés de croire que la germanophobie n’appartient plus qu’à un passé révolu se trompent. Aussi, l’auteur pose en conclusion une question capitale : comment une Allemagne qui crache sur son passé et une France qui renie son identité pourront-elles offrir aux jeunes générations autre chose qu’une Europe honteuse d’elle-même ?

    Collection « Politiquement incorrect », dirigée par Philippe Randa. »


    Commentaires sur l’ouvrage :

    « [L’auteur] donne aujourd’hui un essai sur la germanophobie. Pour la dénoncer. (…) Connaître le bilan des principaux raids aériens de terreur alliée sur les populations civiles allemandes pendant la dernière Guerre permet par exemple de relativiser la notion de “crime de guerre” trop souvent employée à sens unique. Sans parler de la notion de “crime contre l’humanité”. »
    François Berger, Présent, septembre 1997.

    « Comment explique-t-on la germanophobie, ce sentiment qui fit plus de victimes que l’antisémitisme, mais que nul n’a eu l’idée de condamner ? À cette tâche redoutable s’est attelé avec bonheur un homme dont on connaissait les talents de romancier, mais qui, ici, fait la preuve d’une vraie plume de polémiste ».
    André Chelain, L’Autre Histoire, octobre 1997.

    « Sous une forme parfois polémique, [l’auteur] a réuni un impressionnant dossier sur les origines, la persistance et les conséquences de la germanophobie. Cette forme de xénophobie est beaucoup moins étudiée que d’autres, malgré ses effets pervers de frein à la réconciliation franco-allemande ».
    Enquête sur l’Histoire, décembre 1997.

    « La recherche universitaire et des livres sérieux distillent des antidotes, par exemple, l’étude de Philippe Gautier sur “la germanophobie” ».
    Jean-Paul Picaper, Le Figaro, octobre 1999.

    « Un livre torrentiel (…), mais un livre d’Histoire, bourré de citations. Des chiffres, des faits, des cartes, des rappels qui font mal, de tous les côtés… ».
    Marcel Signac, Rivarol, octobre 1999.

    « Un livre dérangeant, mais nécessaire… Un véritable manuel contre les artisans de la haine ».
    Jean Mabire, National Hebdo, mai 2000.

    I. Racines idéologiques de la germanophobie

    Origines historiques et rivalités médiévales
    Depuis l’étendue de la période médiévale, les relations franco-allemandes sont marquées par une origine commune (francs, Charlemagne, etc.) en même temps qu’une rivalité durable, que ce soit autour de l’héritage carolingien ou des tensions entre les rois de France et l’Empire germanique (François 1er, gallicanisme). La formation des identités nationales à partir du XVIIIe siècle exacerbe ces antagonismes, chacun se construisant en opposition à l’autre.

    Ultramontains : origine et évolution, contre le gallicanisme

    Nationalisme maurrassien et républicanisme anti-allemand
    Au tournant du XXe siècle, Charles Maurras et l’Action française diffusent une germanophobie idéologique teintée de catholicisme. Dans une France encore marquée par la défaite de 1870, l’Allemagne est vue comme l’incarnation du « protestantisme pangermaniste », une menace contre la latinité française.

    À l’inverse, les républicains usent également une rhétorique anti-allemande, en insistant sur la supériorité morale et démocratique de la France face à l’autoritarisme prussien, ce qui donne en acte, une pleine communion des deux pans mentionnés, malgré leurs différences et oppositions effectives.

    • Dans « L’Allemagne et nous » (1943) :

      « En 1943, devant les sentinelles allemandes aux fusils braqués sur nos ponts, je disais à mes concitoyens : — Voilà réalisé le cauchemar de mon existence. J’ai toujours redouté qu’ils ne viennent en Provence, jusqu’à Martigues. L’antagonisme des Français et des Allemands a dominé ma jeunesse. »

    • Dans « Devant l’Allemagne éternelle » (1937) :

      « L’Allemagne est l’ennemie séculaire de la France, une nation de brute force et d’innate savagery, opposée à notre civilisation classique et rationnelle. »

    + Histoire en citations

    « Frédéric Mistral, du félibre national-catholique au combat méridional » (en citations)

    Le rejet épidermique du boche était si développé dans l’Action français d’après-guerre que la revue Aspects de la France croyait volontiers à la barbarie germanique version shoahtique !


    II. Les conflits modernes comme catalyseurs de la haine

    La guerre franco-prussienne (1870-1871)
    La défaite française dans la guerre de 1870 laisse une cicatrice profonde dans l’âme collective française.

    L’occupation de l’Alsace-Lorraine par l’Empire allemand est perçue comme une humiliation nationale, alimentant un désir fort de revanche. La presse, les manuels scolaires et les élites intellectuelles participent activement à forger une éducation en ce sens, ainsi qu’une image déshumanisante de l’Allemand en tant qu’ »envahisseur éternel ».

    La « bête immonde » de 1914-1918
    Pendant la Première Guerre mondiale, la propagande française exacerbe la haine anti-allemande en qualifiant l’ennemi de « boche » ou de « barbare teutonique ».

    Les atrocités, supposées, comme les massacres en Belgique ou l’utilisation des gaz, servent à diaboliser l’Allemagne. Ce discours, atteint son paroxysme avec la victoire française de 1918, qui impose des réparations écrasantes à l’Allemagne (Traité de Versailles), approfondissant les ressentiments entre les deux nations.

    Voici un exemple révélateur tiré d’un journal officiel français pendant la guerre :

    « Les Allemands sont des êtres qui obéissent davantage à leurs instincts qu’à leur raison. Leur cerveau est lourd et mal formé, semblable à celui des bêtes. Une telle horde ne saurait égaler la grandeur de l’esprit latin. »

    (Le Matin, octobre 1915)

    De même, des ouvrages et articles académiques tentaient de légitimer ces discours :

    Paul Topinard, par exemple, un anthropologue français influent, avait développé des théories sur les différences « raciales » entre Européens, instrumentalisées par ce même patriotisme exacerbé.

    Tandis que pendant la guerre, certains médecins publiaient des « études » prétendant prouver l’instinct destructeur et bestial des Allemands à travers l’analyse de comportements de guerre.

    L’hystérie anti-germanique de 1940
    Durant la Seconde Guerre mondiale, la germanophobie se teinte d’un caractère apocalyptique. Cela allait en plus se mélanger avec la crainte de la révolution nationale-socialiste.

    L’invasion allemande de 1940 est perçue comme la récurrence d’un « mal allemand », quasi métaphysique.

    La collaboration relative de l’État français de Pétain à Vichy n’efface en rien la haine populaire envers l’occupant. Et dans l’après-guerre, la germanophobie est réactivée par les procès de Nuremberg, qui focalisent l’attention sur les crimes nazis tout en stigmatisant l’ensemble du peuple allemand.

    1943 : lettre incendiaire de l’Allemagne nationale-socialiste adressée au Maréchal Pétain

    Nuremberg ou la Terre Promise : la tricherie – Augustin

    Certains comprendront, plus ou moins pacifistes, également à gauche, de la destruction intra-européenne en cours : Jacques Doriot (1898-1945), Marcel Déat (1894-1955), Fernand de Brinon (1885-1947), Alphonse de Châteaubriant (1877-1951), Philippe Henriot (1889-1944) et Joseph Darnand (1897-1945)…

    Là aussi un dossier est à venir à ce sujet.


    III. Conséquences de la germanophobie sur les populations allemandes

    Raids aériens et populations civiles allemandes
    Les bombardements massifs menés par les Alliés sur les villes allemandes, notamment à Dresde, causent des centaines de milliers de morts parmi les civils. Si ces raids sont souvent justifiés comme une vengeance légitime, ils témoignent aussi d’un mépris pour les vies allemandes, enraciné dans des décennies de germanophobie exacerbée.

    Et nous ne traiterons même pas de l’animalité soviétique à leur encontre. Ceci nous en ferons un dossier référencé plus tard !

    « La tempête de feu avait atteint une telle intensité qu’elle échappait désormais à tout contrôle humain ; la ville entière était en flammes, un vaste chaudron de feu bouillonnant et irradiant. »

    The Destruction of Dresden, David Irving, publié en 1963.

    Stigmatisation internationale des Allemands après 1945
    Après la capitulation de 1945, les Allemands font l’objet d’une suspicion générale, assimilés en bloc à des monstres et bestiaux « NAZIS ». Les expulsions massives de populations allemandes des Sudètes ou de Pologne sont passées sous silence à l’époque, tant la haine anti-allemande domine les discours publics, malgré les 14 millions d’âmes souffrantes et mortes…


    IV. Tentatives de réconciliation : le couple franco-allemand

    Commençons par deux citations émanant d’hommes « contrastés », mais allant paradoxalement ou non vers une même marche (excepté dans leurs contextes respectivement nationaliste ou démocratique) :

    Dans Le Cri du peuple, son journal qui doit servir à attirer la classe ouvrière en profitant de l’absence de L’Humanité, Jacques Doriot écrit en mai 1941 :

    « J’ai trois raisons de poursuivre la politique de collaboration : comme Français, j’évite le pire à mon pays ; comme Européen, j’ai à unifier le continent ; comme révolutionnaire, je pousse la France dans la voie de la Révolution nationale et sociale, la seule qui puisse lui redonner son unité. »

    « L’idée d’Europe est à la mode.
    Moins de trois années après la fin de la guerre, le thème de l’Europe, qui a joué un tel rôle dans la propagande hitlérienne, reparait dans la propagande des Nations unies. Je ne vois là d’ailleurs aucun scandale, même quand ce sont les mêmes hommes – ce qui peut arriver – qui traitaient il y a quelques années le thème et qui le traitent à nouveau aujourd’hui. Après tout, c’est peut-être une manière de rendre hommage à une nécessité historique inéluctable. »

    Raymond Aron, « L’idée d’Europe », La Fédération, juin 1948.

    Charles de Gaulle et la « réconciliation » (mais pas dans l’égalité !) historique
    Personnage diabolique que nous rejettons certes au premier chef, et ce, pour moult raisons (laïcité, communisme, maçonnerie, libéralisme catholique, empire français, épuration soi-disant).

    Toutefois, malgré cette longue histoire anti-allemande, Charles de Gaulle marque un tournant dans les relations entre les deux pays. Avec le traité de l’Élysée signé en 1963 avec Konrad Adenauer, il pose les bases du « couple franco-allemand », symbole de réconciliation et de coopération européenne, dans des cadres « souverains ».

    Laïcité et communisme avec le retour de Charles de Gaulle

    Le rétablissement de la Franc-Maçonnerie par de Gaulle

    Rencontres : De Gaulle et non-papes Jean XXIII/Paul VI

    Mythe ou réalité de l’amitié franco-allemande ?

    Toutefois, cette amitié reste encore un mythe politique. Les ressentiments historiques, les différences culturelles et les désaccords géopolitiques ne disparaissent pas d’un simple traité. De plus, le souvenir des guerres reste vivace à cette époque, notamment dans les mémoires populaires.


    V. Conclusion : germanophobie, une leçon historique à méditer

    La germanophobie, bien que nourrie par des réalités historiques tragiques, relève aussi d’une construction émotionnelle et idéologique, allant souvent contre le Bien commun universel. Aujourd’hui, cet univers n’a plus lieu et il nous faudrait garder un héritage apaisé et lucide. Pour dépasser cette haine ancestrale, il est essentiel, dès deux côtés, d’éduquer nos jeunes générations respectives dans une charité et une complétude réciproque, sans détruire nos héritages nationaux respectifs ; du reste comme avec d’autres voisins, politiquement moins puissants !

    Connaissance élémentaire du libéralisme (non) catholique – AFS


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