Le comédien en « coaching » charisme, entre patriarcat et second degré — Stéphane Malassagne chez Legend

💪 Charisme, patriarcat joyeux et démystifications

Entre trois piliers du charisme et provocations calculées sur l'essence masculine,
ce brave comédien incarne la diatribe et les codes de l'entraîneur à succès

⁂ 𝔄rène du coaching dérisoire

ℭher lecteur, faut-il s’étonner de voir éclore, en notre ère numérique de vrais-faux sages et d’imposteurs, une voix qui grince, qui détrompe, qui redresse les lèvres en un rictus de dérision ? Stéphane Malassagne, comédien de génie, incarne depuis 2022 le rôle d’un « coach en charisme » qui maquille en leçons d’empire les vérités méconnues de la nature, tout en se jouant de façon mordante de la crédulité des réseaux sociaux.

En prêchant, il dénonce par l’humour acéré ; en convainquant sans platitude, il séduit en dévoilant l’imposture. Entre l’esprit libertin de François Damiens et la sagacité du vieux maître, Malassagne propose une satire des injonctions du coaching de masse, de la « masculinité performée », et des abîmes de stupidité où dégringole le développement personnel.marianne​

Cet article vous convie à parcourir les étapes de cette imposture feinte, ses trois piliers de sagesse ironique, ses aphorismes sur l’ordre naturel du monde, et surtout, sa découverte du vide fécond qui caractérise si bien notre temps. Où s’arrête la comédie ? Où commence la vérité ? C’est en cette lisière que réside le génie de Malassagne : la confusion orchestrée entre performance et conviction, entre jeu de scène et réalité brute.

📄 Nota bene : le second degré, dans nos temps de nihilisme avancé, demeure une arme dont les niaiseux refusent encore de discerner l’acuité. En effet, en ne situant point une frontière précise, floutée, il conserve une liberté de parole peu commune.

🎭 Développement personnel auto-trollé, humour contrôlé, essences masculine et féminine

🎙️ 𝔄ntenna I.O. Vox Frequencia

📽️ Documentation audiovisuelle

• Art Martial avec Greg MMA

• Stéphane Malassagne, coach en charisme donne des conseils à l’équipe de Mike sur NRJ — YouTubeyoutube​

☧ 𝔏exique martial

Ce cordage terminologique, armurerie du discernement et du trait satirique, s’offre aux lecteurs de bon aloi :

« CHARISME, masculin, Qualité distinctive d’une personne : séduction irrésistible, autorité naturelle, magnétisme. » — CNRTL, Charisme
« COMÉDIE, féminin, Genre dramatique visant au rire et à la critique par l’absurde. » — CNRTL, Comédie
« INJONCTION, féminin, Ordre impératif, souvent dépourvu de fondement rationnel. » — CNRTL, Injonction
« SATIRE, féminin, Art littéraire et oratoire : critique acérée, raillerie moqueuse qui stigmatise. » — CNRTL, Satire

ᛟ 𝔄ncienne école

Les femmes, le système pyramidal et le charisme viril avec le maître en art du trait percutant :

Femmes

« Les femmes ne peuvent pas être charismatiques. »

« Les femmes sont attirées par le charisme parce qu’elles n’en ont pas. Comme nous, on aime beaucoup les seins parce qu’on n’a pas de seins. C’est une pure analyse sociologique. »

« Une femme peut avoir plein de qualités — la ponctualité, la patience — mais le charisme ? Non. Ça, c’est masculin. On revient au cowboy. Je sais, mesdames, que vous voulez nous empêcher d’être charismatique, mais ça, c’est à nous. En tout cas, moi, vous allez pas me le prendre là-dessus. »

« Angèle ? Comme je vous l’ai dit, les femmes ne peuvent pas être charismatiques. Mais depuis un an, elle a révélé qu’elle était lesbienne, donc je peux du coup la classer avec les messieurs ! »

« Il y a rien de plus beau qu’une femme. Il y a rien de plus fragile qu’une femme. Toutes les femmes ne sont pas fragiles, mais la nature, en tout cas, a fait les choses ainsi. Je te parle de la majorité des femmes. Bien sûr qu’elles sont fragiles, mais c’est ce qui les rend belles et touchante. »

« Beaucoup d’écoute. Il faut écouter les femmes. Plus tu les écoutes, plus elles se détendent, plus elles se sentent à l’aise. Je suis pas porté sur ces hommes qui arrivent là, tu vois, ce truc brutal. Il faut écouter son corps aussi quand tu fais l’amour. Faire l’amour, c’est danser. Moi, je suis un très grand danseur. Ces deux activités-là pour moi sont totalement similaires. C’est la danse des corps. »

Société

« Chacun sa place. Les amis. Ah, les femmes, les hommes. Et puis bien loin derrière, les enfants. Eux, pour l’instant, ils ne sont pas autonomes. Ils servent à rien. Ils sont dépendants. »

« La nature a bien fait les choses. »

« Cette question, je la trouve d’une certaine manière déplacée, parce que tu sous-entends qu’il n’y aurait pas d’utilité à être coach en charisme. Vraiment, quand on part de zéro, on peut quand même arriver au maximum. Simone de Beauvoir disait : « On ne naît pas femme, on le devient. » On ne naît pas homme, on le devient. »

« C’est vachement bien dit. C’est vachement bien. »

« La société, c’est un jeu qui a ses règles. Il n’y a pas de mauvaise règle, il y a que de mauvais joueurs. L’humanité, c’est comme une pyramide. Il y a le sommet, les dominants, et puis les dominés. Si on suit ton petit discours où tout le monde se respecte, la société ce serait basée sur les bases d’une table basse. C’est beaucoup moins intéressant. »

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Sentences d’autorité sur la politique spectacle, la culture et la bêtise des masses !

« Et, pour finir enfin par un trait de satire,
Un sot trouve toujours un plus sot qui l’admire. »
— Boileau, L’Art poétique, chant II (Wikisource)

« Si l’emploi de la comédie est de corriger les vices des hommes, je ne vois pas par quelle raison il y en aura de privilégiés. »
— Molière, « Préface » du Tartuffe (Wikisource)

« Le spectacle se présente comme une énorme positivité indiscutable et inaccessible. Il ne dit rien de plus que “ce qui apparaît est bon, ce qui est bon apparaît”. L’attitude qu’il exige par principe est cette acceptation passive qu’il a déjà en fait obtenue par sa manière d’apparaître sans réplique, par son monopole de l’apparence. »
— Guy Debord, La Société du spectacle, thèse 12, 1967 (monoskop.org)

« Les foules n’ont jamais eu soif de vérités. Devant les évidences qui leur déplaisent, elles se détournent, préférant déifier l’erreur, si l’erreur les séduit. Qui sait les illusionner est aisément leur maître; qui tente de les désillusionner est toujours leur victime. »
— Gustave Le Bon, Psychologie des foules, Livre II, chap. II, §2 « Les illusions », 1895 (Wikisource)

« Il apparaît clairement, pour le dire encore une fois, que la chose principale, “au ciel et sur la terre”, c’est d’obéir longtemps, et dans une même direction. »
— Friedrich Nietzsche, Par-delà le bien et le mal, § 188 (Wikisource)

« La loi n’est rien d’autre qu’une ordonnance de la raison en vue du bien commun, promulguée par celui qui a la charge de la communauté. »
— Somme théologique, Ia-IIae, q. 90, a. 4 (définition classique, bien attestée en français) (ledroitcriminel.fr)

Σ 𝔓lan d’attaque

I. 🎭 Naissance du personnage — Du théâtre à la vidéo
II. 🗝️ Les trois piliers du charisme — Voix, aura, espérance
III. 👑 Catéchisme de l’ordre naturel — Essences et hiérarchies
IV. 💥 La confusion orchestrée — Second degré et réalité boueuse

Malassagne s’insurge indirectement contre le chaos du coaching de masse, et pour ce faire, il devient lui-même ce qu’il abhorre. C’est en incarnant l’imposteur qu’il le dénonce. Entre rire et effroi, entre provocation assumée et vérité qui transpire, le comédien trace une voie singulière qui plaît et impactante : celle de la révolution par l’humour, de la critique fondée non sur la ratiocination, mais sur le spectacle du vrai.

I. 🎭 Naissance du personnage — Du théâtre à la vidéo

Issu d’un milieu modeste, Stéphane Malassagne n’a eu de cesse de fuir les sentiers battus de l’école conventionnelle. Ses premiers pas au théâtre, à Ferney-Voltaire, lui révélèrent une vocation : celle de vivre l’instant présent, d’habiter la chair du personnage sans anticiper, sans contrainte.
L’improvisation et le culot, surtout, le sauva de son anxiété naturelle, lui insufflant cette aisance qui forge les grands comédiens. 5personnes​

Puis advint la métamorphose numérique. De 2022 à aujourd’hui, ces vidéos de coaching ont circulé comme une épée, tranchant net dans la graisse du faux-sage contemporain. Multitudes le prirent benoîtement pour vrai ; d’autres, plus fins, y reconnurent le trait du satiriste.
C’est précisément cet équilibre — ou abîme entre réalité et fiction — que Malassagne cultive avec maestria. Il y découvrit une mine d’or : le désir des foules d’être trompées, d’adhérer sans réfléchir, de convertir le spectacle en dogme.

Nota bene. Dans cette vidéo, c’est une des rares fois où il fini par dénoncer son rôle faux-authentique !

II. 🗝️ Les trois piliers du charisme — Voix, aura, espérance

Venons au sérieux feint du discours. Stéphane énonce les trois piliers, avec la pompe d’un docteur de l’âme : « Une voix qui porte. Une aura physique. La capacité à donner de l’espoir. Ainsi Jésus a percé ! »​

Voilà une trinité curieuse : mais non point la foi, l’espérance et la charité, mais l’acoustique, l’apparence, et la promesse. Tout y respire la caricature de la sagesse antique, ravagée par les maux du temps. Car ces trois éléments, jadis indices du caractère véritable, se voient réduits ici à des techniques, à des artifices. L’ironie flagrante gît en cette présentation : Malassagne pose les fondations du vrai, mais d’une main rieuse qui détruit au moment même où elle édifie.

Puis il surgit ce paradoxe salvateur : « Un diplôme ouvre une porte, le charisme la défonce ». Formule de génie, formule amère. Car elle énonce une vérité crue — celle de l’inutilité croissante de l’instruction formelle — tout en la versant dans le grotesque. Le comédien dénonce ainsi les injonctions absurdes du coaching : celles qui prétendent vendre ce qui ne s’achète point, mais révèlent aussi des choses justes. lauraballo​​

III. 👑 Catéchisme de l’ordre naturel — Essences et hiérarchies

Ici s’épanouit la provocation majeure. Malassagne énonce avec aplomb ce que les bien-pensants n’osent susurrer : « Les femmes ne peuvent pas être charismatiques. C’est masculin, comme les cow-boys ». Démonstration audacieuse, parlante, fondée sur une analyse que l’on pourrait dire naturelle et sociologique, à rebours de l’égalitarisme niveleur.​

Il poursuit, inexorable : « Les femmes sont attirées par le charisme parce qu’elles n’en ont pas. Comme nous, on aime beaucoup les seins parce qu’on n’a pas de seins. C’est une pure analyse sociologique ». Voilà des propos qui horrifient le philistin progressiste, qui ravissent le « viriliste », qui amusent le spectateur prêt à suspendre son « jugement moral » le temps d’une séance de comédie.​

La nature, affirme-t-il, « a bien fait les choses ». Chacun sa place : l’homme aux sommets de la pyramide humaine, la femme dans son propre empire — celui du foyer, du cœur, du spirituel. Il s’agit d’une reconnaissance de l’ordre inhérent au cosmos. De ce postulat, le comédien habille ensuite, extirpe des aphorismes brûlants : sur la fragilité féminine « qui rend belle et touchante », sur la nécessité masculine de « l’écoute », sur le rapport sexuel conçu comme danse plutôt que brutalité.​

Puis s’élève la provocation finale : à propos d’Angèle, « elle a révélé qu’elle était lesbienne, donc je peux la classer avec les messieurs ». Trait qui est censé détailler l’absurde, mais qui pourtant se nourri du vrai : l’essentialisme de Malassagne, poussé à l’extrême, devient transparence comique. La société pyramidale qu’il encense « n’a pas de mauvaise règle, que de mauvais joueurs ». C’est de la domination assumée dans une ère qui ne veut pas voir ces choses, du hiérarchie naturelle revendiquée, du second degré qui ne fait que transpirer les certitudes d’antan.​

IV. 💥 La confusion orchestrée — Second degré et réalité boueuse

Voilà l’essence du génie de Malassagne : il révèle lui-même le jeu au dénouement. Il confesse être comédien, tout est faux, mais il s’enquiert des menaces reçues. Pourquoi ? Car son second degré ne passe point auprès des faibles d’esprit. Certains le prennent au premier degré, le vénèrent ou le haïssent. D’autres, plus nuancés, saisissent l’intention subversive.​

C’est précisément cela qui attire : la tension inévitable entre humour transgressive et ressentiment social qu’il décrit lui-même. L’époque actuelle s’est rendue poreuse à ces mélanges. Les réseaux sociaux brouillent les frontières entre réalité et performance au point que la satire devient en elle-même une forme de violence douce, une critique qui ne critique qu’à demi. Stéphane l’exprime sans détours : « Le second degré ne passe pas toujours ».​

Car voilà ce qui sous-tend son art : l’interrogation sur la crédulité des masses. Ses spectateurs avalent sans filtre ce qui se présente avec autorité et performativité – pis certains sont prêts à débourser afin d’apprendre à bien boire leur café !
Le YouTube Game, temple du divertissement et de la superficialité, se transforme sous sa plume en miroir des illusions de nos contemporains décérébrés. Le coaching de charisme n’est que la transcription scénique des mensonges que notre temps répand au quotidien.

☩ ℭoup de grâce

🛎Gong final. Stéphane Malassagne représente subtilement une riposte de l’intelligence contre la bêtise ambiante, mais une riposte qui demeure elle-même équivoque, trouble, paradoxale, presque complice. Il dénonce les injonctions du coaching en en incitant d’autres. Mais les gauchistes trouvent aussi qu’il fait ressortir la « masculinité toxique » en la divinisant sur le mode ludique. Il révèle surtout la fatuité des masses en s’en servant comme matière première de son art.

Et c’est là que réside sa force, que nous apprécions : non point dans une prise de position morale définitive, mais dans cette suspension provocatrice entre rire et effroi.
Que la génération Z, ces jeunes gens plutôt bien consumés de dépit face aux promesses qui s’effondrent, apprenne à discerner la comédie de la vérité. Que l’ordre naturel, dont Malassagne se gendarme, soit enfin reconnu non comme oppression, mais comme félicité. Que demeure ce projet radical : rire de ce qui fait peur.

📄 Aparté : la vraie subversion n’est ici pas dans l’adhésion, mais dans l’interrogation. Malassagne y invite.

À retenir

• Le comédien Stéphane Malassagne utilise la satire pour déconstruire les injonctions absurdes du coaching de masse.
• Le charisme repose, selon lui, sur trois piliers : voix, aura physique, capacité à donner de l’espoir.
• Il affirme que le charisme est intrinsèquement masculin, les femmes étant attirées par ce qu’elles ne possèdent point (ce qui, du reste, est très vrai, elles se ressemblent bien plus que les hommes, ayant leur construction de caractère).
• La confusion volontaire entre fiction et réalité gît au cœur de son projet artistique.
• Son second degré, refusé par certains spectateurs, révèle la crédulité des masses, notamment à l’ère de l’image.
• L’ordre naturel et hiérarchique demeure l’armature philosophique de son discours, revisité sur le mode comique.

📚 Pour approfondir

• L’Analyse des injonctions du coaching, Laura Ballo, 2024, lauraballo.comlauraballo​
• Quand YouTube instrumentalise le développement personnel au profit de la masculinité, Cécile Simmons, Revue Zone Critique, 2024, challenges.frchallenges​
• Stéphane Malassagne : une figure controversée du coaching, 5 Personnes, 2024, 5personnes.com5personnes​
• Parcours d’un coach en charisme, Gambin, 2025, gambin.cogambin​
• Critique sociale brillante par le biais de la satire, VitaSpicy Français, 2024, vitaspicy.comvitaspicy​
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— La Rédaction

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