• « Judaïsme, Christianisme et Germanisme » : Race germanique et christianisation, sermon de la Saint-Sylvestre 1933 du cardinal Faulhaber (5/5)



    Culture germanique, vérité religieuse et universalité.

  • Cinquième sermon du 31 décembre 1933 (Réveillon de la Saint-Sylvestre) à propos du christianisme et du germanisme donné en la grande église Saint-Michel par Mgr Faulhaber, alors archevêque de Munich. Nous vous envoyons le meilleur pour la fin, ce sermon achevant le livret est le plus sulfureux à cause des sujets qu’il invoque, sans vouloir retirer aux autres parties leur égale importance puisque chacune d’elles forme un tout au final… Retenons que la foi chrétienne est vraiment ce qui a rendu les Germains les plus efficaces en Europe – eux qui ont récupéré le principe impérial après l’effondrement de l’Empire romain tout en s’inspirant de celui-ci – et cela même si l’aboutissement de leur conversion fut tardif par rapport à leurs voisins (et quelle est à refaire de nos jours). Nous vous proposons derechef un article alliant le catholicisme à la défense morale et naturelle des peuples (et en particulier germanique pour le coup, mais c’est la même logique « nationale » qui s’applique pour tout le monde).

    Le titre original du document diffusé en France en 1934 est « Judentum, Christentum, Germanentum »

    Sermons précédents (liens ; Présentation) :
    1. Les valeurs religieuses de l’Ancien Testament.
    2. Les valeurs morales de l’Ancien Testament.
    3. Les valeurs sociales de l’Ancien Testament.
    4. Le Christ, pierre angulaire du judaïsme et du christianisme.

     
    Introduction :
    « Le Rédempteur du monde a légué une inépuisable bénédiction pour tous les peuples et pour tous les temps (…). C’est pourquoi le Christ a donné à son Église la mission d’enseigner à tous les peuples la vérité de la révélation, de baptiser tous les peuples dans les fleuves de grâce de la Rédemption, de rassembler tous les peuples en un vaste Royaume de Dieu sur lequel le soleil ne se couche plus. »
    « Dans ce Royaume chacun des peuples doit conserver ce qui est favorable à son caractère propre, mais d’autre part l’Église ne doit pas perdre son caractère universel et ne doit pas se limiter à un seul peuple. »
    « Dans le peuple allemand, des esprits travaillent à créer, à côté des deux confessions chrétiennes, une religion germano-nordique. L’an dernier, lors d’un congrès à Eisenach, on a réclamé que les droits des sociétés religieuses officielles soient reconnus dans le Troisième Reich à cette troisième confession. Un projet concernant le budget des églises table déjà sur le caractère public de cette religion et sur son égalité de traitement avec les deux confessions chrétiennes. »
    « C’est pourquoi le sermon d’aujourd’hui a pour thème : christianisme et germanisme. (…) Le plus grand recul serait le retour au vieux germanisme païen. Le sermon d’aujourd’hui ne vise pas à accuser ou à attaquer le germanisme, mais à défendre le christianisme. Car j’ai la conviction profonde que défendre le christianisme c’est aussi défendre le germanisme. Ou bien le peuple allemand sera chrétien, ou bien il ne sera pas. »
     
    1) Avant que les Germains ne connaissent la religion chrétienne [L’historien Tacite, ténèbres et lumières] :
    « Il ne serait pas davantage scientifique de louer par dessus tout ce qu’il y a de bon dans l’histoire germaine préchrétienne et de mettre toutes les dégénérescences postérieurs sur le compte du christianisme. Comme la science médicale se défend contre les charlatans, la science historique et archéologique doit se défendre contre les faiseurs de romans et les conteurs de légendes. Par bonheur, nous possédons sur la condition des anciens Germains une source historique, peu abondante mais précieuse, avec le livre de l’historien romain Tacite, Germania, écrit en 98 après J.-C. »
    « Il est connu que les anciens Germains offraient séparément à leurs dieux des sacrifices humains. Des hommes étaient sacrifiés à Ziu (ch. 39), dieu de la guerre, dans une forêt sainte, et les esclaves qui avaient lavé le char d’une déesse insulaire étaient ensuite noyés dans la mer du Nord (ch. 40).
    Il est connu que dans leurs forêts et leurs marrais, les anciens Germains s’adonnaient à de sauvages superstitions – « plus que nul autre peuple » -, cherchaient dans les caractères runes la réponse des dieux, et prétendaient connaître le succès d’une entreprise d’après le vol de l’aigle et du corbeau, même d’après le hennissement du cheval (ch. 10). »
    « Les peuples germaniques se consumaient en luttes fratricides. Il n’est que du « plus noble peuple des Germains », les Chauker, que Tacite puisse rapporter qu’ils affirmaient leurs droits par la justice et non par les guerres (ch. 35). Comme chez tous les peuples primitifs, comme aussi chez le peuple de l’ancienne Bible, la vengeance par le sang était un devoir social. »
    « Il est connu que l’esclavage existait chez les Germains. Sans doute le sort des esclaves était-il en général plus supportable que chez les Romains, mais cependant le meurtre d’un esclave n’était pas non plus punissable chez eux (ch. 25).
    Connue également est la paresse proverbiale des Germains. Les hommes abandonnaient le travail des champs aux esclaves et aux femmes (ch. 14). En temps de paix, lorsqu’ils étaient pas à la chasse, ils restaient étendus sur des peaux d’ours, à dormir à manger et à boire (ch. 15). »
    « Les Germains méritaient cependant un jugement favorable en trois points, sur lesquels Tacite les offrait en exemple à ses compatriotes. Ils étaient exemplaires quant à leur loyauté, en particulier à l’intérieur de la « suite », tant durant la paix que pendant la guerre, lorsqu’ils avaient donné leur parole au chef de la « suite » (ch. 13 ; 24). Ils étaient exemplaires quant à leur hospitalité, qui était exercée par les Germains « mieux que chez aucun autre peuple » (ch. 21). Ils étaient exemplaires dans leur haute conception du mariage et de la fidélité conjugale. « Le mariage, écrit Tacite (ch. 17), est tenu pour sacrée en Germanie et sur ce point les Germains méritent les plus grandes louanges. »
    « Il était sans doute défendu de tuer les enfants puînés (ch. 19), mais en réalité les enfants très indigents ou estropiés pouvaient être chassés. »
    « Par contre, les Germains n’avaient aucune notion parce qu’ils adoraient leurs dieux dans les bois et non dans les temples, et qu’ils vivaient dans des huttes. Il faut et honteux de constater que les première images des Germains ne sont pas dues à des mains germaniques mais aux sculpteurs romains qui représentèrent sur la colonne Trajane à Rome les prisonniers de guerre allemands dans le cortège triomphalement de l’Empereur. »
     
    2) La christianisation chez les Anciens Germains encore païens [Empire romain, saint Boniface, Charlemagne, l’Héliand] :
    « Les premiers missionnaires avaient à accomplir la double tâche du prophète (Jr 1, 10) : arracher et planter, abattre et construire. Arracher la mauvaise herbe du polythéisme, les sacrifices humains, la superstition. La vengeance dans le sang et dans l’esclavage, la paraisse et l’ivrognerie devaient, dans la mesure où ils ne furent pas abattus avec le chêne de Donar, être abattu par un long travail d’éducation et être remplacés par la règle morale chrétienne, – tâche qui aujourd’hui encore n’est pas entièrement accomplie. »
    « Au chapitre 22 de Germania un commentateur fait cette remarque : « Le sommeil prolongé, caractéristique de l’antique paresse allemande, ne disparut que sous l’influence du christianisme et de ses services divins matinaux. »
    « [À 9 ans dans Jérusalem] Lorsque l’Emmanuel priait pour la paix du monde il prierait aussi pour les vieux Germains et l’ordre de mission qu’il a donné aux apôtres les concernait aussi. »
    « La rive gauche du Rhin était une province de l’empire romain et c’est pourquoi les missionnaires chrétiens pouvaient aller si loin planter la Croix sous la protection des légions romaines tandis qu’à Rome même on persécutait encore les chrétiens. »
    « La migration des peuples qui déferla sur l’Europe comme une marée permit à cette mission d’accélérer son action. Les Suèves étaient tout d’abord, comme les Wisigoths, des Ariens, mais devinrent catholiques au VIe siècle. La première tribu païenne qui embrassa la foi catholique sans passer par l’Arianisme, fut celle des Francs. Cette première phase de la mission chrétienne reçut son couronnement par le baptême de Clovis, roi des Francs, en 496. »
    « Au VIIIe siècle, saint Boniface, le véritable apôtre des Allemands, coordonna et consolida le travail sporadique des premiers envoyés qui n’avaient pas su établir de liaison entre eux, par la création d’une organisation ecclésiastique, par la fondation de sept épiscopats, par la réunion des synodes. Saint Boniface, finalement archevêque de Mayence, ramena, de ses trois voyages à Rome, la mission ecclésiastique de Gouverneur du Christ. En l’an 724, il abattit à Geismar le chêne de Donar, dont il utilisa le bois à la construction d’une église vouée à saint Pierre. Semblable au sacrifice d’Élie sur le Carmel, la chute du chêne de Donar devait apparaître comme un jugement de Dieu qui montrait à ces êtres primitifs de quel côté se trouvait le vrai Dieu. Le 5 juin 754, saint Boniface subit le martyre, l’Évangile entre les mains. Le sol allemand venait d’être abreuvé du sang des martyrs, maintenant la semence de Dieu pouvait croître. »
    « L’Empereur Charlemagne, en même temps qu’il entreprit la soumission politique des Saxons, entreprit leur conversion au christianisme, parfois par la force, parce qu’il savait que sans unité religieuse aucune unité politique de ces tribus n’était possible. Aujourd’hui une haine aveugle s’élève contre Charlemagne parce qu’il donna le coup de grâce au paganisme dans le peuple allemand. Mais on ne devrait pas oublier qu’avant Charlemagne un travail de mission de cinq cent ans, sans le secours d’aucun moyen violent, avait été entrepris. »
    « Par le christianisme, les Germains devinrent une nation. Tacite ne comptait pas moins de cinquante peuplades germaniques qui s’épuisaient sans cesse en luttes fratricides. (..) Il est non moins certain qu’un retour de ce peuple au paganisme germanique entraînerait avec la même certitude la désagrégation du peuple. »
    « Les moines de saint Benoît enseignèrent à nos ancêtres la culture de la terre et les métiers, ils leur apprirent à mettre les beaux-arts au service de la liturgie. Dans les temps païens, alors que les Germains couchaient sur les peaux d’ours, il n’y avait parmi eux aucune vie intellectuelle et ce ne fut que par leur conversion au christianisme qu’ils sentirent s’éveiller en eux tout à coup de nouvelles forces créatrices de civilisation. Nous voyons alors un véritable printemps de vie intellectuelle, une floraison de littérature en ancien haut-allemand, qui s’exprima d’abord dans les chants héroïques du huitième siècle et dans les poèmes spirituels du IXe siècle, pour atteindre son apogée dans l’Héliand. L’Héliand, la première version allemande de l’Évangile, père de la littérature universelle, revendique pour le Sauveur du christianisme à qui il donne le rôle d’un chef de ban qui appelle sa suite, le vieil idéal germain de loyauté virile. L’Héliand est la réconciliation et le mariage du christianisme et du germanisme.
    L’Héliand, chef-d’œuvre d’un poète saxon, écrit une génération après le baptême de Widukind et de ses Saxons, prouve en même temps que la conversion des Saxons n’était pas une conversion de pure forme. »
    « Et par là, les missionnaires amenaient les Germains à cette conception que l’amour de l’ennemi exige aussi de l’héroïsme moral, qu’il y a même plus d’héroïsme à remporter une victoire morale qu’à exécuter une vengeance sanglante, que l’Héliand, germaniquement parlant, n’avait pas perdu son bouclier, que bien au contraire c’était par ses souffrances et sa mort sans défense, qu’Il avait pu terrasser la mort et Satan, et que par sa Résurrection, il avait remporté la plus grande victoire de l’histoire du monde. Ainsi le christianisme n’a pas seulement renouvelé la face du monde germanique, il a aussi recréé le cœur des Germains.
    3) Christianisme et racisme germanique :
    « Du point de vue de l’Église, une étude et une culture honnêtes de la race ne soulèvent point d’objection. De même, rien ne saurait faire réprouver un effort qui tend à conserver aussi pure que possible l’originalité d’un peuple et à développer le sens de la communauté sociale en exaltant la communauté de sang.
    1) L’amour de sa propre race ne doit jamais avoir pour revers la haine des autres peuples.
    « 2) L’individu ne doit pas se croire dispensé du devoir moral d’élever son âme par de constants efforts, au moyen des grâces qu’il puise dans son Église. (…)
    3) La conservation de la race ne doit pas donner le prétexte à la formation d’un front contre le christianisme. »
    « La race et le christianisme ne sauraient s’opposer car ils sont d’ordre différents. La race est de l’ordre naturel, le christianisme est Révélation, c’est-à-dire d’un ordre surnaturel : la race est l’union avec la nation, le christianisme est l’union avec Dieu. La race est union et distinction nationale, le christianisme est universel message de salut à toutes les nations. »
    « Le Christ a établi une différence aussi rigoureuse entre ce qui a été révélé par la chair et le sang et ce qui a été révélé par le Père du Ciel (Mt 16, 17). »
    « Chez aucun autre peuple plus que chez les Israélites de l’Ancienne Alliance, ne fut soulignée l’importance du sang et de la race. Mais dans l’accomplissement des temps, le dogme de la race a été remplacé par le dogme de la foi. »
    « Il n’est pas interdit au chrétien de défendre la race dont il est issu ainsi que les droits de celle-ci, lorsqu’il respecte les conditions que nous  avons énoncées tout à l’heure. On peut donc, sans être en proie à des luttes intérieures, être à la fois un bon Allemand et un bon Chrétien. Aussi n’avons-nous aucune raison de répudier le christianisme et de fonder une religion germano-nordique pour donner une confession à notre peuple. »
    4) Christianisme et rites populaires germaniques :
    « L’étude des traditions populaires peut rendre d’excellents services pour le développement de la connaissance et de l’amour de la patrie. Mais nous devons nous garder de vouloir créer, par ignorance et manque d’esprit critique, des filiations impossibles, et de tenir pour sacré ce qui n’est qu’abus et excès. »
    « On ne peut à la fois prétendre que l’arbre de Noël est un usage répandu seulement depuis le 17e siècle et qu’il remonte cependant aux rites hivernaux des vieux Germains. »
    « Il est vrai également que, d’après Tacite, les cours de justice des Germains se tenaient à la pleine ou à la nouvelle lune (ch. 11), mais on ne peut arguer de ce récit pour prétendre que cette vieille costume a donné naissance à toutes les cérémonies qui ont lieu à la nouvelle lune. On pourrait à plus juste titre chercher l’origine de celles-ci dans les rites israélites de l’Ancien Testament qui célébraient dans leur liturgie le jour où le soleil des nuits grossissait à nouveau. »
    « Beaucoup de ces coutumes ont leur origine dans la liturgie de l’Église, ainsi la bénédiction des palmes, des herbes et autres bénédictions ecclésiastiques, qui ne sont ni des superstitions, ni des reproductions de traditions populaires. L’œuf de Pâques est un symbole de la vie nouvelle au jour de la Résurrection du Christ ; les petits pains des âmes sont originairement un pain des pauvres, qui, à la Fête des Trépassés, était et est encore en usage avec la prière pour les morts. »
    « Il est certainement d’un très grand effet éducateur d’instruire la jeunesse allemande de la préhistoire de son peuple. Mais il ne faut pas seulement lui parler de ses premiers ancêtres mais aussi du printemps chrétien de la vie intellectuelle, des temps de l’Héliand, du Krist et des autres poésies spirituelles, cela afin que cette jeunesse allemande ne connaisse pas seulement le côté païen mais aussi le côté chrétien de la civilisation de son pays. »
    « Nous n’avons pas honte de nos prénoms chrétiens qui sont gravés sur les pierres tombales de nos pères et qui rappellent à notre souvenir ceux qui doivent nous servir d’exemple, ceux qui intercèdent pour nous auprès de Dieu. La grâce de Dieu ne nous a pas préservés du paganisme russe pour que nous nous jetions maintenant dans un paganisme germain. »
    « Nous ne laisserons pas prononcer son nom avec mépris, nous ne laisserons pas planter le chêne de Donar là où s’élève la Croix. Nous jurons à l’Héliand de notre peuple, de toute notre vieille loyauté allemande, la fidélité à sa suite.
    Au cours de l’année qui vient, notre compatriote le frère Konrad von Altötting sera canonisé. Jamais encore, au cours de l’histoire de l’Église, un si grand nombre d’hommes et de femmes allemands n’ont été sous un même pontificat, canonisé ou déclaré bienheureux comme sous le pontificat de notre Saint-Père Pie XI : la bienheureuse Irmengard, saint Pierre Canisius, qui prêcha dans la chaire de cette église, saint Albert le Grand, ces deux derniers éminents théologiens, la bienheureuse Stilla et maintenant le Frère Konrad von Altötting. Que ces saints allemands intercèdent pour nous auprès du trône de Dieu afin que notre cher peuple allemand conserve la foi chrétienne et la morale chrétienne. »
    Ce petit ouvrage contenant les sermons de l’Avent de 1933 délivré par le futur cardinal Michael Faulhaber prépare Mit brennender Sorge et précise mieux encore la doctrine sociale de l’Église !

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    […] Introduction : « Le Rédempteur du monde a légué une inépuisable bénédiction pour tous les peuples et pour tous les temps (…). C’est pourquoi le Christ a donné à son Église la mission d’enseigner à tous les peuples la vérité de la révélation, de baptiser tous les peuples dans les fleuves de grâce de la Rédemption, de rassembler tous les peuples en un vaste Royaume de Dieu sur lequel le soleil ne se couche plus. » « Dans ce Royaume chacun des peuples doit conserver ce qui est favorable à son caractère propre, mais d’autre part l’Église ne doit pas perdre son caractère universel et ne doit pas se limiter à un seul peuple. » « Dans le peuple allemand, des esprits travaillent à créer, à côté des deux confessions chrétiennes, une religion germano-nordique. L’an dernier, lors d’un congrès à Eisenach, on a réclamé que les droits des sociétés religieuses officielles soient reconnus dans le Troisième Reich à cette troisième confession. Un projet concernant le budget des églises table déjà sur le caractère public de cette religion et sur son égalité de traitement avec les deux confessions chrétiennes. » « C’est pourquoi le sermon d’aujourd’hui a pour thème : christianisme et germanisme. (…) Le plus grand recul serait le retour au vieux germanisme païen. Le sermon d’aujourd’hui ne vise pas à accuser ou à attaquer le germanisme, mais à défendre le christianisme. Car j’ai la conviction profonde que défendre le christianisme c’est aussi défendre le germanisme. Ou bien le peuple allemand sera chrétien, ou bien il ne sera pas. » 1) Avant que les Germains ne connaissent la religion chrétienne [L’historien Tacite, ténèbres et lumières] : « Il ne serait pas davantage scientifique de louer par dessus tout ce qu’il y a de bon dans l’histoire germaine préchrétienne et de mettre toutes les dégénérescences postérieurs sur le compte du christianisme. Comme la science médicale se défend contre les charlatans, la science historique et archéologique doit se défendre contre les faiseurs de romans et les conteurs de légendes. Par bonheur, nous possédons sur la condition des anciens Germains une source historique, peu abondante mais précieuse, avec le livre de l’historien romain Tacite, Germania, écrit en 98 après J.-C. » « Il est connu que les anciens Germains offraient séparément à leurs dieux des sacrifices humains. Des hommes étaient sacrifiés à Ziu (ch. 39), dieu de la guerre, dans une forêt sainte, et les esclaves qui avaient lavé le char d’une déesse insulaire étaient ensuite noyés dans la mer du Nord (ch. 40). Il est connu que dans leurs forêts et leurs marrais, les anciens Germains s’adonnaient à de sauvages superstitions – « plus que nul autre peuple » -, cherchaient dans les caractères runes la réponse des dieux, et prétendaient connaître le succès d’une entreprise d’après le vol de l’aigle et du corbeau, même d’après le hennissement du cheval (ch. 10). » « Les peuples germaniques se consumaient en luttes fratricides. Il n’est que du « plus noble peuple des Germains », les Chauker, que Tacite puisse rapporter qu’ils affirmaient leurs droits par la justice et non par les guerres (ch. 35). Comme chez tous les peuples primitifs, comme aussi chez le peuple de l’ancienne Bible, la vengeance par le sang était un devoir social. » « Il est connu que l’esclavage existait chez les Germains. Sans doute le sort des esclaves était-il en général plus supportable que chez les Romains, mais cependant le meurtre d’un esclave n’était pas non plus punissable chez eux (ch. 25). Connue également est la paresse proverbiale des Germains. Les hommes abandonnaient le travail des champs aux esclaves et aux femmes (ch. 14). En temps de paix, lorsqu’ils étaient pas à la chasse, ils restaient étendus sur des peaux d’ours, à dormir à manger et à boire (ch. 15). » « Les Germains méritaient cependant un jugement favorable en trois points, sur lesquels Tacite les offrait en exemple à ses compatriotes. Ils étaient exemplaires quant à leur loyauté, en particulier à l’intérieur de la « suite », tant durant la paix que pendant la guerre, lorsqu’ils avaient donné leur parole au chef de la « suite » (ch. 13 ; 24). Ils étaient exemplaires quant à leur hospitalité, qui était exercée par les Germains « mieux que chez aucun autre peuple » (ch. 21). Ils étaient exemplaires dans leur haute conception du mariage et de la fidélité conjugale. « Le mariage, écrit Tacite (ch. 17), est tenu pour sacrée en Germanie et sur ce point les Germains méritent les plus grandes louanges. » « Il était sans doute défendu de tuer les enfants puînés (ch. 19), mais en réalité les enfants très indigents ou estropiés pouvaient être chassés. » « Par contre, les Germains n’avaient aucune notion parce qu’ils adoraient leurs dieux dans les bois et non dans les temples, et qu’ils vivaient dans des huttes. Il faut et honteux de constater que les première images des Germains ne sont pas dues à des mains germaniques mais aux sculpteurs romains qui représentèrent sur la colonne Trajane à Rome les prisonniers de guerre allemands dans le cortège triomphalement de l’Empereur. » 2) La christianisation chez les Anciens Germains encore païens [Empire romain, saint Boniface, Charlemagne, l’Héliand] : « Les premiers missionnaires avaient à accomplir la double tâche du prophète (Jr 1, 10) : arracher et planter, abattre et construire. Arracher la mauvaise herbe du polythéisme, les sacrifices humains, la superstition. La vengeance dans le sang et dans l’esclavage, la paraisse et l’ivrognerie devaient, dans la mesure où ils ne furent pas abattus avec le chêne de Donar, être abattu par un long travail d’éducation et être remplacés par la règle morale chrétienne, – tâche qui aujourd’hui encore n’est pas entièrement accomplie. » « Au chapitre 22 de Germania un commentateur fait cette remarque : « Le sommeil prolongé, caractéristique de l’antique paresse allemande, ne disparut que sous l’influence du christianisme et de ses services divins matinaux. » « [À 9 ans dans Jérusalem] Lorsque l’Emmanuel priait pour la paix du monde il prierait aussi pour les vieux Germains et l’ordre de mission qu’il a donné aux apôtres les concernait aussi. » « La rive gauche du Rhin était une province de l’empire romain et c’est pourquoi les missionnaires chrétiens pouvaient aller si loin planter la Croix sous la protection des légions romaines tandis qu’à Rome même on persécutait encore les chrétiens. » « La migration des peuples qui déferla sur l’Europe comme une marée permit à cette mission d’accélérer son action. Les Suèves étaient tout d’abord, comme les Wisigoths, des Ariens, mais devinrent catholiques au VIe siècle. La première tribu païenne qui embrassa la foi catholique sans passer par l’Arianisme, fut celle des Francs. Cette première phase de la mission chrétienne reçut son couronnement par le baptême de Clovis, roi des Francs, en 496. » « Au VIIIe siècle, saint Boniface, le véritable apôtre des Allemands, coordonna et consolida le travail sporadique des premiers envoyés qui n’avaient pas su établir de liaison entre eux, par la création d’une organisation ecclésiastique, par la fondation de sept épiscopats, par la réunion des synodes. Saint Boniface, finalement archevêque de Mayence, ramena, de ses trois voyages à Rome, la mission ecclésiastique de Gouverneur du Christ. En l’an 724, il abattit à Geismar le chêne de Donar, dont il utilisa le bois à la construction d’une église vouée à saint Pierre. Semblable au sacrifice d’Élie sur le Carmel, la chute du chêne de Donar devait apparaître comme un jugement de Dieu qui montrait à ces êtres primitifs de quel côté se trouvait le vrai Dieu. Le 5 juin 754, saint Boniface subit le martyre, l’Évangile entre les mains. Le sol allemand venait d’être abreuvé du sang des martyrs, maintenant la semence de Dieu pouvait croître. » « L’Empereur Charlemagne, en même temps qu’il entreprit la soumission politique des Saxons, entreprit leur conversion au christianisme, parfois par la force, parce qu’il savait que sans unité religieuse aucune unité politique de ces tribus n’était possible. Aujourd’hui une haine aveugle s’élève contre Charlemagne parce qu’il donna le coup de grâce au paganisme dans le peuple allemand. Mais on ne devrait pas oublier qu’avant Charlemagne un travail de mission de cinq cent ans, sans le secours d’aucun moyen violent, avait été entrepris. » « Par le christianisme, les Germains devinrent une nation. Tacite ne comptait pas moins de cinquante peuplades germaniques qui s’épuisaient sans cesse en luttes fratricides. (..) Il est non moins certain qu’un retour de ce peuple au paganisme germanique entraînerait avec la même certitude la désagrégation du peuple. » « Les moines de saint Benoît enseignèrent à nos ancêtres la culture de la terre et les métiers, ils leur apprirent à mettre les beaux-arts au service de la liturgie. Dans les temps païens, alors que les Germains couchaient sur les peaux d’ours, il n’y avait parmi eux aucune vie intellectuelle et ce ne fut que par leur conversion au christianisme qu’ils sentirent s’éveiller en eux tout à coup de nouvelles forces créatrices de civilisation. Nous voyons alors un véritable printemps de vie intellectuelle, une floraison de littérature en ancien haut-allemand, qui s’exprima d’abord dans les chants héroïques du huitième siècle et dans les poèmes spirituels du IXe siècle, pour atteindre son apogée dans l’Héliand. L’Héliand, la première version allemande de l’Évangile, père de la littérature universelle, revendique pour le Sauveur du christianisme à qui il donne le rôle d’un chef de ban qui appelle sa suite, le vieil idéal germain de loyauté virile. L’Héliand est la réconciliation et le mariage du christianisme et du germanisme. L’Héliand, chef-d’œuvre d’un poète saxon, écrit une génération après le baptême de Widukind et de ses Saxons, prouve en même temps que la conversion des Saxons n’était pas une conversion de pure forme. » « Et par là, les missionnaires amenaient les Germains à cette conception que l’amour de l’ennemi exige aussi de l’héroïsme moral, qu’il y a même plus d’héroïsme à remporter une victoire morale qu’à exécuter une vengeance sanglante, que l’Héliand, germaniquement parlant, n’avait pas perdu son bouclier, que bien au contraire c’était par ses souffrances et sa mort sans défense, qu’Il avait pu terrasser la mort et Satan, et que par sa Résurrection, il avait remporté la plus grande victoire de l’histoire du monde. Ainsi le christianisme n’a pas seulement renouvelé la face du monde germanique, il a aussi recréé le cœur des Germains. 3) Christianisme et racisme germanique : « Du point de vue de l’Église, une étude et une culture honnêtes de la race ne soulèvent point d’objection. De même, rien ne saurait faire réprouver un effort qui tend à conserver aussi pure que possible l’originalité d’un peuple et à développer le sens de la communauté sociale en exaltant la communauté de sang. 1) L’amour de sa propre race ne doit jamais avoir pour revers la haine des autres peuples. « 2) L’individu ne doit pas se croire dispensé du devoir moral d’élever son âme par de constants efforts, au moyen des grâces qu’il puise dans son Église. (…) 3) La conservation de la race ne doit pas donner le prétexte à la formation d’un front contre le christianisme. » « La race et le christianisme ne sauraient s’opposer car ils sont d’ordre différents. La race est de l’ordre naturel, le christianisme est Révélation, c’est-à-dire d’un ordre surnaturel : la race est l’union avec la nation, le christianisme est l’union avec Dieu. La race est union et distinction nationale, le christianisme est universel message de salut à toutes les nations. » « Le Christ a établi une différence aussi rigoureuse entre ce qui a été révélé par la chair et le sang et ce qui a été révélé par le Père du Ciel (Mt 16, 17). » « Chez aucun autre peuple plus que chez les Israélites de l’Ancienne Alliance, ne fut soulignée l’importance du sang et de la race. Mais dans l’accomplissement des temps, le dogme de la race a été remplacé par le dogme de la foi. » « Il n’est pas interdit au chrétien de défendre la race dont il est issu ainsi que les droits de celle-ci, lorsqu’il respecte les conditions que nous  avons énoncées tout à l’heure. On peut donc, sans être en proie à des luttes intérieures, être à la fois un bon Allemand et un bon Chrétien. Aussi n’avons-nous aucune raison de répudier le christianisme et de fonder une religion germano-nordique pour donner une confession à notre peuple. » 4) Christianisme et rites populaires germaniques : « L’étude des traditions populaires peut rendre d’excellents services pour le développement de la connaissance et de l’amour de la patrie. Mais nous devons nous garder de vouloir créer, par ignorance et manque d’esprit critique, des filiations impossibles, et de tenir pour sacré ce qui n’est qu’abus et excès. » « On ne peut à la fois prétendre que l’arbre de Noël est un usage répandu seulement depuis le 17e siècle et qu’il remonte cependant aux rites hivernaux des vieux Germains. » « Il est vrai également que, d’après Tacite, les cours de justice des Germains se tenaient à la pleine ou à la nouvelle lune (ch. 11), mais on ne peut arguer de ce récit pour prétendre que cette vieille costume a donné naissance à toutes les cérémonies qui ont lieu à la nouvelle lune. On pourrait à plus juste titre chercher l’origine de celles-ci dans les rites israélites de l’Ancien Testament qui célébraient dans leur liturgie le jour où le soleil des nuits grossissait à nouveau. » « Beaucoup de ces coutumes ont leur origine dans la liturgie de l’Église, ainsi la bénédiction des palmes, des herbes et autres bénédictions ecclésiastiques, qui ne sont ni des superstitions, ni des reproductions de traditions populaires. L’œuf de Pâques est un symbole de la vie nouvelle au jour de la Résurrection du Christ ; les petits pains des âmes sont originairement un pain des pauvres, qui, à la Fête des Trépassés, était et est encore en usage avec la prière pour les morts. » « Il est certainement d’un très grand effet éducateur d’instruire la jeunesse allemande de la préhistoire de son peuple. Mais il ne faut pas seulement lui parler de ses premiers ancêtres mais aussi du printemps chrétien de la vie intellectuelle, des temps de l’Héliand, du Krist et des autres poésies spirituelles, cela afin que cette jeunesse allemande ne connaisse pas seulement le côté païen mais aussi le côté chrétien de la civilisation de son pays. » « Nous n’avons pas honte de nos prénoms chrétiens qui sont gravés sur les pierres tombales de nos pères et qui rappellent à notre souvenir ceux qui doivent nous servir d’exemple, ceux qui intercèdent pour nous auprès de Dieu. La grâce de Dieu ne nous a pas préservés du paganisme russe pour que nous nous jetions maintenant dans un paganisme germain. » « Nous ne laisserons pas prononcer son nom avec mépris, nous ne laisserons pas planter le chêne de Donar là où s’élève la Croix. Nous jurons à l’Héliand de notre peuple, de toute notre vieille loyauté allemande, la fidélité à sa suite. Au cours de l’année qui vient, notre compatriote le frère Konrad von Altötting sera canonisé. Jamais encore, au cours de l’histoire de l’Église, un si grand nombre d’hommes et de femmes allemands n’ont été sous un même pontificat, canonisé ou déclaré bienheureux comme sous le pontificat de notre Saint-Père Pie XI : la bienheureuse Irmengard, saint Pierre Canisius, qui prêcha dans la chaire de cette église, saint Albert le Grand, ces deux derniers éminents théologiens, la bienheureuse Stilla et maintenant le Frère Konrad von Altötting. Que ces saints allemands intercèdent pour nous auprès du trône de Dieu afin que notre cher peuple allemand conserve la foi chrétienne et la morale chrétienne. » Source : Intégralisme Organique […]


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    […] Cardinal Faulhaber in. Sermon de la Saint-Sylvestre du 31 décembre 1933 sur le thème : « Le chris… […]


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    […] de Vérité qui transcende l’ordre naturel et les communautés, toutefois sans les nier. Et même l’Ancien Testament, qui contient nombre de valeurs tribales, contient pareillement des valeurs uni…. De plus, l’helléno-christianisme est une réalité que soulignait notamment Pie XII auprès de […]


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    […] ; crise de l’esprit européen par Paul Valéry ; Humanisme et Théologie de Werner Jaegger ; « Judaïsme, Christianisme et Germanisme » du cardinal Faulhaber, Itinéraire philosophique sur Pic de la Mirandole, Souvenirs & Pensées de Dom Lou, […]


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    […] L’analyse la plus concise et précise, sur laquelle on peut se former avec diligence, est ce document du cardinal Faulhaber sur le germanisme, le judaïsme et le christianisme. […]


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