• Pour en finir avec le lesquenisme — Pierre Joly



    Marcionite, indifférentisme, “droit” au blasphème, esclavage & Jean Calvin

  • Ce dossier démontre, par confrontations textuelles (Écritures, Pères, Magistère), que les assertions d’Henry de Lesquen sont historiquement contestables, théologiquement fausses — paradoxalement ou non, ses propres prises de position le disqualifient pour prétendre trancher qui est ou n’est pas vraiment catholique.

    Ainsi : ç’en est fini de l’empire tapageur du roi des Libéral et de sa cour de sophistes bourgeois, marcionites, gallicans, jansénistes, hérétiques notoires et ouvertement anticatholique !

    « Nier cette souveraineté de Dieu et refuser de s’y soumettre, ce n’est pas la liberté, c’est abus de la liberté et révolte ; et c’est précisément d’une telle disposition d’âme que se constitue et que naît le vice capital du Libéralisme. » [1]

    Léon XIII

    Monsieur de Lesquen a notamment déclaré que le « sédévacantiste » se mettait « en dehors de l’Église » et qu’il n’était « plus vraiment catholique » (sic). [2] Mais ce partisan du libéralisme est-il vraiment légitime pour dire qui est en dehors de l’Église et qui ne l’est pas ? Pour le savoir, nous allons examiner un certain nombre de ses déclarations pour voir si celles-ci sont en conformité avec l’enseignement de l’Église.

    • Le marcionisme :

    Pour justifier son rejet de l’Ancien Testament, Monsieur de Lesquen tente de démontrer que la Bible serait foncièrement immorale et que le décalogue enseignerait la haine des non-juifs : « Les Dix Commandements ne s’appliquent donc qu’aux Juifs. Mieux encore, le dixième et dernier Commandement nous apprend que le Décalogue ne s’adresse en réalité qu’aux Juifs de sexe masculin et de condition libre, ni aux non-Juifs, donc, ni non plus aux femmes et aux esclaves : “Tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, ni son esclave, mâle ou femelle, ni son bœuf, ni son âne, ni rien de ce qui lui appartient” (XX 17). Le fait que le christianisme ait réinterprété le Décalogue pour en faire un enseignement destiné à tous les hommes ne change rien au sens initial. Le prochain”, dans la Bible hébraïque – l’Ancien Testament –, c’est nécessairement un autre Juif. Un non-Juif n’est pas un prochain. Le Lévitique ne laisse pas de doute sur ce point : “Tu ne garderas pas rancune envers les fils de ton peuple, mais tu aimeras ton prochain comme toi-même” (XIX 17). Le “prochain”, c’est un “fils de ton peuple”, un autre Juif donc. Il faut accepter la vérité sans ambages : prise à la lettre, la Bible hébraïque est foncièrement immorale, étant traversée de part en part par une haine rabique envers les non-Juifs. On y trouve un tissu d’horreurs et d’atrocités qui n’ont pas rebuté les auteurs inspirés. » [3]

    Pourtant, de nombreux passages du Pentateuque contredisent cette assertion…

    Lévitique 19 ; 33-34 : « Si un étranger habite en votre terre, et s’il demeure parmi vous, ne lui faites point de reproches ; mais qu’il soit parmi vous comme un indigène ; et vous l’aimerez comme vous-mêmes ; car vous avez été, vous aussi, étranger dans la terre d’Égypte. » [4]

    Deutéronome 23 ; 7-8 : « Tu n’auras point l’Iduméen en abomination, parce qu’il est ton frère ; ni l’Égyptien, parce que tu as été étranger dans sa terre. Ceux qui seront nés d’eux, à la troisième génération, entreront dans l’assemblée du Seigneur. » [5]

    Malheureusement, le moins que l’on puisse dire, c’est que Monsieur de Lesquen interprète les dix commandements exactement de la même manière que les pharisiens.

    Saint Alphonse de Liguori : « Dans le même Livre sacré, il est dit encore : “Vous ne haïrez point votre frère en votre cœur, vous aimerez votre ami comme vous-même” (Lévitique 19 ; 17-18) ; d’où les Pharisiens tiraient cette fausse conséquence, ainsi que nous le lisons dans Saint Matthieu : “Et vous haïrez votre ennemi” (Matthieu 5 ; 43) ; en se basant sur ce raisonnement vicieux : le Seigneur nous commande d’aimer nos amis, donc nous devons haïr nos ennemis. Voilà pourquoi les Juifs modernes se croient autorisés à haïr les chrétiens et tous ceux qui ne sont pas Juifs. Le rabbin Lévi-Ben-Gersom a osé enseigner que leur nation doit faire aux étrangers tout le mal possible ; et de fait, on a vu les effets de cette doctrine dans la conjuration tramée par les Juifs, du temps de l’empereur Trajan, comme le rapporte Eusèbe (Hist. 1.4. c. 2). La prière ordinaire qu’ils font pour tous ceux qui ne sont pas Juifs, est celle-ci : Périssent tous les sectaires ! Telle était, nous dit Saint Augustin, la justice des Pharisiens. Mais Jésus-Christ nous adresse, à nous ses disciples, cet avertissement : “Je vous déclare que si votre justice n’est pas plus parfaite que celle des Scribes et des Pharisiens, vous n’entrerez point dans le royaume des cieux.” (Matthieu 5 ; 20). » [6]

    Du reste, Monsieur de Lesquen se dit également choqué par les oracles contre les nations : « Les “oracles contre les nations”, c’est-à-dire contre les non-Juifs, proférés par Jérémie (XXV et XLVII à LI) et Ezéchiel (XXV à XXXII) appellent à l’anéantissement de dizaines de peuples : “Non, vous ne serez pas épargnés, car j’appelle moi-même l’épée contre tous les habitants de la terre, oracle de Yahvé des armées” (Jérémie, XXV 29). Ces cris de haine attribués à Dieu lui-même laissent pantois. » [7]

    Or, les oracles contre les nations ne concernent pas exclusivement les non-juifs, mais également tous les habitants de la terre (ce qui inclut évidemment les juifs). Et pour cause, puisque la prophétie de Jérémie citée par Monsieur de Lesquen fait précisément allusion au jugement dernier.

    Jérémie 25 ; 29-33 : « Parce que voilà que dans la cité dans laquelle mon nom a été invoqué, moi je commencerai à affliger, et vous, vous serez comme des innocents et exempts de châtiment ? Vous n’en serez pas exempts, car moi j’appelle le glaive sur tous les habitants de la terre, dit le Seigneur des armées. Et toi, lu leur prophétiseras toutes ces choses et tu leur diras : Le Seigneur d’en haut rugira, et de son habitacle saint il fera entendre sa voix : rugissant il rugira contre le lieu même de sa gloire, et un cri, comme les cris de ceux qui foulent le pressoir, retentira contre tous les habitants de la terre. Le bruit en est parvenu jusqu’aux extrémités de la terre, parce que le Seigneur entre en jugement avec toutes les nations ; il est lui-même en contestation avec toute chair : j’ai livré les impies au glaive, dit le Seigneur. Voici ce que dit le Seigneur des armées : Voilà que l’affliction passera d’une nation sur une nation, et une grande tempête sortira des extrémités de la terre. Et les tués par le Seigneur seront en ce jour-là d’un bout de la terre à son autre bout ; ils ne seront pas pleurés, et ils ne seront pas recueillis, ni ensevelis, mais comme un fumier sur la face de la terre, ils seront étendus. » [8]

    Abbé Louis-Claude Fillon : « Si la nation théocratique [Israël] n’a pas été épargnée, combien moins le seront les peuples païens ! [C’est] le jugement divin sur la terre entière. » [9]

    De surcroît, Monsieur de Lesquen semble aussi sous-entendre que le Dieu du Nouveau Testament ne serait pas le même que celui de l’Ancien : « En premier lieu, les chrétiens croient que Dieu est infiniment bon, comme l’est Ahura Mazda, alors que Yahvé est un Dieu cruel et que l’Ancien Testament égrène les horreurs qui sont perpétrées en son nom ou selon ses ordres. Autant il n’est pas difficile de voir dans Ahura Mazda une préfiguration du Dieu du Nouveau Testament, autant il faut faire un effort pour admettre que le Dieu des chrétiens est le même que celui des Juifs. C’est une difficulté théologique majeure. L’hérésiarque Marcion, pour qui la Bible hébraïque était l’œuvre de Satan, avait des circonstances atténuantes. » [10]

    Malheureusement, Monsieur de Lesquen ne précise pas de quel type de juifs il parle. S’il voulait dire par là que le Dieu des chrétiens n’est pas le même que celui des juifs qui ont rejeté le Christ, alors sa réflexion ne serait pas fausse.

    Saint Jean Chrysostome disait à ce propos : « Mais ils [les juifs] prétendent adorer, eux aussi, le Seigneur. Loin de nous un pareil langage : non, nul d’entre les juifs n’adore Dieu. Qui l’affirme ? Le Fils de Dieu. “Si vous aviez connu mon Père, leur disait-il, vous m’auriez connu moi-même. Or, vous n’avez connu ni mon Père, ni moi. (Jean 8 ; 19). Quel témoignage plus respectable pourrais-je invoquer ? S’ils ont méconnu le Père, s’ils ont crucifié le Fils, s’ils ont repoussé l’assistance de l’Esprit, qui osera soutenir que leur synagogue n’est pas l’habitacle des démons ? Non, Dieu n’y est pas adoré ; gardez-vous de le croire. » [11]

    En revanche, si Monsieur de Lesquen voulait dire par là que le Dieu des chrétiens n’est pas le même que celui des juifs de l’Ancienne Alliance, alors il aurait tort de le croire ; car le Christ a dit aux saducéens : « Et touchant la résurrection des morts, n’avez-vous point lu la parole qui vous a été dite par Dieu : Je suis le Dieu d’Abraham, et le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob (Exode 3 ; 6) ? Or, Dieu n’est point le Dieu des morts, mais des vivants. » (Matthieu 22 ; 31-32).

    C’est pourquoi Saint Pierre a aussi déclaré aux juifs : « Le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob, le Dieu de nos pères a glorifié son Fils Jésus, que vous avez, vous, livré et renié devant Pilate, quand il jugeait lui-même de le renvoyer. » (Actes 3 ; 13).

    De plus, Jésus-Christ a également déclaré à la Samaritaine : « Femme, croyez-moi, vient une heure où vous n’adorerez le Père ni sur cette montagne ni à Jérusalem. Vous adorez, vous, ce que vous ne connaissez point ; nous, nous adorons ce que nous connaissons, parce que le salut vient des Juifs. » (Jean 4 ; 21-22).

    Saint Jean Chrysostome commentera ces paroles du Christ en ces termes : « Les Samaritains, en effet, adoraient ce qu’ils ne connaissaient point, croyant à un Dieu localisé dans un pays et particularisé à un peuple, n’ayant pas sur lui une autre opinion que sur les idoles, mêlant ainsi le culte de la divinité avec celui des démons. Les Juifs avaient été arrachés à cette erreur, connaissant le Dieu créateur de l’univers, et c’est pour cela que le Sauveur put dire : “Nous adorons ce que nous connaissons.” Il se met du nombre des juifs d’après la manière de penser de cette femme qui le considérait comme un prophète de cette nation. C’est en ce sens qu’il dit : “Nous adorons”, et il reste évident qu’il est même celui qui est adoré par tous. Par ces mots : “Car le salut vient des juifs”, il n’exprime pas autre chose que ceci : c’est de là que vinrent tous les doctrines pures et salutaires qui se répandirent sur l’univers entier. La connaissance de Dieu, l’horreur pour les idoles et les autres vérités eurent là leur principe. Le principe même de notre culte vient de chez eux. C’est aussi sa présence sur la terre qu’il appelle le salut, et elle vient des juifs d’après cette parole de l’Apôtre [Paul] : “Eux de qui vient le Christ selon la chair.” [Romains 9 ; 5]. Voyez comme il applaudit l’Ancien Testament en le désignant comme la source de tous les biens, montrant en toute circonstance qu’il n’est pas contraire à la loi. » [12]

    Tout ceci montre bien que le Dieu qui a révélé le Nouveau Testament est exactement le même que celui qui a révélé l’Ancien.

    D’où cette sentence du pape Anastase Ier : « Si quelqu’un croit qu’autre est le Dieu de la Loi ancienne, autre celui des Évangiles, qu’il soit anathème. » [13]

    Quant au prétendues « circonstances atténuantes » de Marcion, rappelons tout de même que Saint Polycarpe de Smyrne ne partageait pas l’avis de Monsieur de Lesquen. Et pour cause, car ce disciple de Saint Jean considérait Marcion comme « le premier-né de Satan » [14] (sic).

    Par ailleurs, Monsieur de Lesquen rappelle à juste titre que le patriarche Jacob fut un escroc : « N’oublions pas non plus que l’acte fondateur du peuple juif fut une escroquerie : celle commise, avec la complicité de sa mère Rébecca, par Jacob, qui a dupé son père Isaac pour spolier son frère Esaü (Genèse, XXVII 5-29). La captation du droit d’aînesse pour un plat de lentilles n’était déjà pas glorieuse (Genèse, XXV 29-34), mais, là, la malhonnêteté a été à son comble, puisqu’elle visait son propre père. Il faut appeler un chat un chat et Jacob un fripon. Et que dire de l’étrange combat de Jacob contre Dieu, au XXXIIe chapitre de la Genèse, combat qui lui a valu de changer de nom pour s’appeler désormais Israël – Jacob-Israël étant l’ancêtre éponyme des Israélites ? Le nom “Israël” vient de isra”, “il combat” en hébreu, et de “El”, “Dieu” ; il signifie : Celui qui se bat contre Dieu”… Tout un programme, si l’on ose dire ! Ici, à notre humble avis, l’interprétation littérale s’impose, aussi désagréable qu’elle puisse paraître, d’autant qu’on n’a jamais avancé un sens figuré qui fût crédible. Force est donc d’admettre que, selon la Bible, Jacob-Israël et les Israélites sont ceux qui se battent contre Dieu. La bénédiction que Celui-ci a accepté de donner à Jacob et l’élection qu’Il a conférée aux Israélites dans l’attente de la venue du Christ furent la manifestation de sa miséricorde infinie. Dieu a voulu sauver même ceux qui se dressaient contre Lui. » [15]

    Effectivement, il est vrai que Jacob a péché en supplantant son frère Esaü. Mais il est utile de rappeler que Jacob a réparé le mal qu’il a fait en se réconciliant avec lui (Genèse 33 ; 1-15). Si donc même Esaü a pardonné à Jacob, alors pourquoi Dieu n’aurait-Il pas fait de même ?

    Romains 9 ; 13-16 : « L’aîné servira sous le plus jeune, selon qu’il est écrit : “J’ai aimé Jacob, et j’ai haï Esaü” (Genèse 25 ; 23). Que dirons-nous donc ? Y a-t-il en Dieu de l’injustice ? Nullement. Car il dit à Moïse : “J’aurai pitié de qui j’ai pitié, et je ferai miséricorde à qui je ferai miséricorde” (Exode 33 ; 19). Cela ne dépend donc ni de celui qui veut, ni de celui qui court, mais de Dieu, qui fait miséricorde. » [16]

    Père Fulcran Vigouroux : « Dans l’Écriture, le mot haïr signifie souvent aimer moins. Ainsi, l’apôtre veut dire que Jacob a été préféré à Esaü, mais il veut montrer en même temps contre les Juifs, que par cette préférence donnée au plus jeune sur l’aîné. Dieu n’est lié envers aucune nation particulière dans la distribution de ses grâces. » [17]

    Du reste, il est également vrai que le combat de Jacob contre Dieu préfigurait le rejet du Messie par le peuple juif. Mais il est aussi certain que – quand les juifs se convertiront comme Jacob – Dieu leur pardonnera aussi ce péché…

    Romains 11 ; 25-26 : « Car je ne veux pas, mes frères, que vous ignoriez ce mystère (afin que vous ne soyez pas sages à vos propres yeux), qu’une partie d’Israël est tombée dans l’aveuglement, jusqu’à ce que la plénitude des gentils soit entrée ; et qu’ainsi tout Israël soit sauvé, selon qu’il est écrit : “Il viendra de Sion celui qui doit délivrer, et qui doit bannir l’impiété de Jacob. Et ce sera là mon alliance avec eux quand j’aurai effacé leurs péchés.” (Isaïe 49 ; 20). » [18]

    Notons d’ailleurs que Jésus-Christ nous a révélé que Jacob était au paradis…

    Matthieu 8 ; 11 : « Aussi, je vous dis que beaucoup viendront de l’Orient et de l’Occident et auront place dans le royaume des cieux avec Abraham, Isaac et Jacob ; tandis que les enfants du royaume seront jetés dans les ténèbres extérieures ; là sera le pleur et le grincement de dents. » [19]

    Monsieur de Lesquen soutient aussi que le massacre des Amalécites n’a pas été ordonné par Dieu : « On ne peut croire, par exemple, que le Dieu d’amour ait vraiment ordonné aux Juifs l’extermination des Amalécites, “y compris les enfants à la mamelle”, comme nous l’avons vu (I Samuel, XV 3). On est tenu d’en déduire que c’est un mensonge qui illustre la perversité et l’hypocrisie des auteurs de ce populicide. Ici, comme dans de nombreux passages de la Bible hébraïque, les Juifs ont osé prétendre que leur crime leur avait été ordonné par Dieu, odieux blasphème qui mettait un comble à leur faute. » [20]

    Mais outre le fait qu’il n’existe aucune preuve que Dieu aurait condamné l’extermination des Amalécites, il convient de noter que ce massacre n’était qu’un acte de représailles. Car « le Seigneur des armées » a dit : « J’ai passé en revue tout ce qu’a fait Amalec à Israël, comment il lui résista dans le chemin, lorsqu’il montait de l’Égypte. » (1 Rois 15 ; 2). C’est pourquoi – avant de tuer le Roi Agag – Samuel lui dira : « Comme ton glaive a privé des femmes de leurs enfants, ainsi ta mère sera sans enfants parmi les femmes » (1 Rois 15 ; 33).

    En effet, du temps où la loi de Moïse était encore en vigueur, Dieu a permis aux juifs – à cause de la dureté de leurs cœurs (Matthieu 19 ; 8) – de faire la guerre selon la loi du Talion : « âme pour âme, œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied, brûlure pour brûlure, plaie pour plaie, meurtrissure pour meurtrissure » (Exode 21 ; 23-25).

    Mais cette loi fut abrogée par Notre Seigneur lorsqu’Il déclara : « Vous avez entendu qu’il a été dit : œil pour œil et dent pour dent, et moi je vous dis de ne point résister aux mauvais traitements… » (Matthieu 5 ; 38-39).

    Notons en outre que Dieu ne s’est pas uniquement servi des Israélites pour châtier ses ennemis. Le roi David prophétisât à ce sujet : « Souvenez-vous, Seigneur, des fils d’Edom au jour de Jérusalem, disant : Réduisez à néant, réduisez à néant en elle jusqu’aux fondements. Fille malheureuse de Babylone, bienheureux celui qui te rendra la rétribution de ce que tu nous as fait ! Bienheureux celui qui saisira et brisera tes petits enfants contre la pierre ! » (Psaume 136 ; 8-9).

    Cette prophétie s’est accomplie au moment où les Mèdes (un peuple provenant d’Iran) exterminèrent les habitants de Babylone : « Quiconque sera trouvé sera tué, et quiconque se présentera, tombera sous le glaive. Leurs enfants seront écrasés sous leurs yeux, leurs maisons seront pillées, et leurs femmes seront violées. Et voilà que moi je susciterai contre eux les Mèdes, qui ne chercheront pas d’argent et qui ne voudront pas d’or. Mais de leurs flèches ils tueront les petits enfants, et ils n’auront pas pitié des seins qui allaitent, et les fils, leur œil ne les épargnera pas. Et cette Babylone, glorieuse parmi les royaumes, illustre orgueil des Chaldéens, sera renversée, comme le Seigneur renversa Sodome et Gomorrhe. Elle ne sera jamais habitée ; et elle ne sera pas rétablie dans la suite des générations, et l’Arabe n’y dressera pas ses tentes, et les pasteurs n’y reposeront point. » (Isaïe 13 ; 15-20).

    Le Père Fulcran Vigouroux commentera ce passage en écrivant : « Les inscriptions assyriennes mentionnent expressément ce traitement barbare, infligé aux enfants des vaincus. Babylone sera punie de sa cruauté par un traitement semblable. » [21]

    En outre, Monsieur de Lesquen prétend que Saint Paul aurait discrédité Moïse : « Dans la deuxième épître aux Corinthiens, au chapitre III, déjà cité, opposant la Nouvelle Alliance, qui est le ministère de l’esprit”, à l’Ancienne, qui est leministère de la lettre”, et qu’il qualifie deministère de la mort”, deministère de la condamnation”, car “la lettre tue, et l’esprit donne la vie”, l’apôtre saint Paul n’hésite pas à discréditer Moïse lui-même, et les Israélites avec lui :Nous ne faisons pas comme Moïse, qui se mettait un voile sur le visage, marquant par-là que les enfants d’Israël ne pourraient souffrir la lumière Et ainsi leurs esprits sont demeurés endurcis et aveuglés. Car jusqu’aujourd’hui même, lorsqu’ils lisent le vieux Testament, ce voile demeure toujours sur leur cœur…” (5-14). » [22]

    Or, loin de discréditer Moïse, Saint Paul expliquait au contraire que son ministère a été glorieux.

    2 Corinthiens 3 ; 7-16 : « Que si le ministère de la mort, gravé en lettre sur des pierres, a été environné d’une gloire telle, que les enfants d’Israël ne pouvaient regarder la face de Moïse, à cause de la gloire de son visage, laquelle devait s’évanouir ; comment le ministère de l’Esprit ne serait-il pas plus glorieux ? Car si le ministère de la condamnation est glorieux, le ministère de la justice est beaucoup plus abondant en gloire. Et même ce qu’il y a eu d’éclatant dans le premier, n’a pas été véritablement glorieux à cause de la gloire éminente du second. Car si ce qui disparaît a de la gloire, ce qui demeure en a bien davantage. Ayant donc une telle espérance, nous usons d’une grande liberté ; et non comme Moïse, qui mettait un voile sur son visage, pour que les enfants ne regardent pas sur sa face ce qui devait disparaître ; aussi leurs esprits se sont hébétés. Car jusqu’à ce jour le même voile demeure sans être levé lorsqu’ils lisent l’Ancien Testament (parce que c’est par le Christ qu’il s’enlève). Ainsi, jusqu’à ce jour, lorsqu’ils lisent Moïse, ils ont un voile posé sur le cœur. Mais lorsque Israël se sera converti au Seigneur, le voile sera enlevé. » [23]

    Notons aussi que – dans ce texte – Saint Paul faisait explicitement allusion au miracle qui s’est produit lorsque la face de Moïse était devenue rayonnante de lumière quand il est descendu du mont Sinaï…

    Exode 34 ; 27-29 : « Le Seigneur dit encore à Moïse : Écris pour toi ces paroles par lesquelles j’ai fait alliance avec toi et avec Israël. Il fut donc là avec le Seigneur quarante jours et quarante nuits : il ne mangea point de pain et il ne but point d’eau, et il écrivit sur les tables les dix paroles de l’alliance. Et lorsque Moïse descendit de la montagne de Sinaï, il tenait les deux tables du témoignage, et il ignorait que sa face était rayonnante de lumière, depuis l’entretien du Seigneur avec lui. » [24]

    C’est d’ailleurs pour cette raison que Moïse avait mis un voile sur sa face…

    Exode 34 ; 33-35 : « Il mit un voile sur sa face. Entré auprès du Seigneur, et parlant avec lui, il ôtait ce voile jusqu’à ce qu’il en sortît, et c’est alors qu’il disait aux enfants d’Israël toutes les choses qui lui avaient été commandées. Ceux-ci voyaient que la face de Moïse rayonnait, lorsqu’il sortait, mais lui la voilait de nouveau, s’il avait à leur parler. » [25]

    Précisons également que, si Saint Paul désignait en effet l’Ancien Testament comme le ministère de la mort et de la condamnation, ce n’était pas pour réprouver l’Ancienne loi, mais plutôt pour louer sa sévérité…

    Hébreux 10 ; 28-29 : « Celui qui viole la loi de Moïse, meurt sans aucune miséricorde, sur la déposition de deux ou trois témoins. Combien donc pensez-vous que mérite de plus affreux supplices celui qui aura foulé aux pieds le Fils de Dieu, tenu pour profane le sang de l’alliance, par lequel il a été sanctifié, et fait outrage à l’esprit de la grâce ? » [26]

    Aussi, Monsieur de Lesquen affirme que le christianisme rejetterait la notion de peuple élu : « Le christianisme a répudié la notion raciste de peuple élu, étant une religion universaliste qui s’adresse à tous les hommes, au même titre que le zoroastrisme. L’attachement des chrétiens à “l’histoire sainte”, récit des tribulations du peuple juif – récit au demeurant dépourvu de valeur historique –, ne doit pas faire illusion, puisque l’Ancien Testament prend un sens nouveau avec le Christ : la foi chrétienne est revenue aux principes du zoroastrisme en s’affranchissant du judaïsme. » [27]

    Mais en réalité, la religion chrétienne n’a fait que reprendre à son compte cette notion de peuple élu, conformément à l’enseignement de l’Apôtre Saint Pierre…

    1 Pierre 2 ; 9-10 : « Mais vous êtes, vous, une race choisie, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple conquis ; afin que vous annonciez les grandeurs de celui qui des ténèbres vous a appelés à son admirable lumière : vous, qui autrefois n’étiez point son peuple, mais qui êtes maintenant le peuple de Dieu ; vous qui n’aviez point obtenu miséricorde, mais qui maintenant avez obtenu miséricorde. » [28]

    C’est pourquoi Pie XI s’adressait aux évêques en leur disant : « Rappelez par ailleurs à l’attention des fidèles que c’est en travaillant, dans des œuvres d’apostolat privé et public, sous votre direction et celle de votre clergé, à développer la connaissance de Jésus-Christ et à faire régner son amour, qu’ils mériteront le titre magnifique de race élue, sacerdoce royal, nation sainte, peuple racheté (1 Pierre 2 ; 9). » [29]

    Quant au récit des tribulations du peuple juif, qui – selon Monsieur de Lesquen – serait dépourvu de valeur historique, le magistère de l’Église lui confère au contraire une grande autorité…

     

    Léon XIII : « Rappelons-nous ce que nos saints livres nous disent de la nation des juifs : Tant qu’ils n’ont pas péché contre leur Dieu leur sort a été prospère ; car Dieu hait l’iniquité. Mais quand ils se sont écartés de la voie que Dieu leur avait tracée, ils ont été vaincus dans les combats par un grand nombre de peuples. Or, la nation des juifs était comme une ébauche du peuple chrétien et les vicissitudes de leur ancienne histoire ont souvent été l’image prophétique de ce qui devait arriver plus tard, avec cette différence que la bonté divine nous a enrichis et comblés de bienfaits plus considérables, et que les péchés des chrétiens sont marqués au cachet d’une plus coupable ingratitude. » [30]

    Pie XI : « Les livres sacrés de l’Ancien Testament sont entièrement Parole de Dieu et forment une partie substantielle de Sa Révélation. En harmonie avec le développement graduel de la Révélation plane sur eux une lumière encore voilée, celle des temps qui ont préparé le plein jour de la Rédemption. Comme il ne saurait en être autrement dans des livres historiques et didactiques, ils reflètent, dans plus d’un détail, l’humaine imperfection, la faiblesse et le péché. À côté d’innombrables traits de grandeur et de noblesse, ils nous décrivent aussi le peuple choisi, porteur de la Révélation et de la Promesse, s’égarant sans cesse loin de son Dieu pour se tourner vers le monde. Pour les yeux qui ne sont pas aveuglés par le préjugé ou par la passion resplendit cependant d’autant plus lumineusement, dans cette humaine prévarication, telle que l’histoire biblique nous la rapporte, la lumière divine du plan sauveur qui triomphe finalement de toutes les fautes et de tous les péchés. C’est précisément sur ce fond souvent obscur que ressort dans de plus frappantes perspectives la pédagogie de salut de l’Éternel, tour à tour avertissant, admonestant, frappant, relevant et béatifiant ses élus. Seuls l’aveuglement et l’orgueil peuvent fermer les yeux devant les trésors d’enseignement sauveur que recèle l’Ancien Testament. Qui veut voir bannies de l’Église et de l’école l’histoire biblique et la sagesse des doctrines de l’Ancien Testament blasphème le Nom de Dieu, blasphème le plan de salut du Tout-Puissant, érige une pensée humaine étroite et limitée en juge des desseins divins sur l’histoire du monde. Il renie la foi au Christ véritable, tel qu’il est apparu dans la chair, au Christ qui a reçu son humaine nature d’un peuple qui devait le crucifier. Il demeure sans rien y comprendre devant le drame universel du Fils de Dieu, qui opposait au sacrilège de ses bourreaux la divine action sacerdotale de sa mort rédemptrice, donnant ainsi, dans la nouvelle alliance, son accomplissement, son terme et son couronnement à l’ancienne. » [31]

    Enfin, Monsieur de Lesquen prétend que sa critique de l’Ancien Testament serait conforme à l’enseignement de l’Église : « On pourrait être tenté de nous taxer de semi-marcionisme, vu les critiques sévères, parfois acerbes, que nous nous sommes cru autorisé à faire à l’Ancien Testament, pris du moins dans son sens littéral. Osera-t-on en dire autant de l’apôtre saint Paul – s’il nous est permis de nous comparer à lui –, qui a défini l’Ancienne Alliance, on ne le répétera jamais assez, comme le ministère de la mort”, “le ministère de la condamnation (II Corinthiens, III 7, 9) ? Aussi inattendues, voire provocantes ou irrévérencieuses, que puissent paraître parfois nos analyses, elles sont fondées sur des données avérées ou sur des hypothèses vraisemblables et s’appuient sur l’autorité des savants considérables que nous avons cités… tout en bénéficiant du sauf-conduit délivré par deux Pères de l’Église, saint Justin martyr et Clément d’Alexandrie. Nous croyons qu’elles ne sont en rien contraires au Magistère de l’Église catholique, qui s’impose à nous comme à tout autre fidèle. À notre humble avis, on tombe plutôt dans l’hérésie, et même dans le blasphème, en faisant une lecture littérale des passages de l’Ancien Testament qui imputent à Dieu la responsabilité de crimes commis par les Juifs, oubliant ce principe cardinal : “La lettre tue et l’esprit donne la vie (ibidem, 6). » [32]

    Mais, à notre connaissance, ni Saint Paul, ni Saint Justin de Rome, ni Clément d’Alexandrie, n’ont osé écrire que la Bible était foncièrement immorale. Quant au magistère de l’Église, celui-ci n’a jamais enseigné que le simple fait de croire que Dieu a exterminé ou ordonné l’extermination de certains peuples relevait de l’hérésie ou du blasphème. Bien au contraire, l’Église nous enseigne même implicitement qu’une telle croyance ne s’oppose point à la vérité divinement révélée…

    Clément XI, Constitution Unigenitus Dei Filius (8 septembre 1713), Erreurs jansénistes de Pasquier Quesnel, proposition n°70 : « Dieu n’afflige jamais des innocents, et les afflictions servent toujours, soit à punir le péché, soit à purifier le pécheur. [Censure] : Nous déclarons, condamnons et réprouvons les propositions qui précèdent comme étant, selon le cas, fausses, captieuses, malsonnantes, offensantes aux oreilles pies, scandaleuses, pernicieuses, téméraires, injurieuses à l’Église et à ses usages, outrageantes, non seulement pour elle, mais pour les puissances séculières, séditieuses, impies, blasphématoires, suspectes d’hérésie, sentant l’hérésie, favorables aux hérétiques et aux hérésies, et même à un schisme, erronées, proches de l’hérésie, et souvent condamnées, enfin comme hérétiques et renouvelant diverses hérésies, principalement celles qui sont contenues dans les fameuses propositions de Jansénius, prises dans le sens dans lequel elles ont été condamnées. » [33]

    Il est vrai que les afflictions servent parfois à punir le péché et à purifier le pécheur, car comme l’a si bien écrit le Révérend Père Johann-Michael Kroust : « Les afflictions et les maux soufferts avec résignation servent d’expiation à nos péchés. » [34] Mais cela n’est pas toujours le cas.

    Que Dieu afflige parfois des innocents est une vérité que l’Apôtre Saint Jean nous rappelle en ces termes : « Et comme il passait, Jésus vit un homme aveugle de naissance ; et ses disciples l’interrogèrent : Maître, qui a péché, celui-ci ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? Jésus répondit : Ni celui-ci n’a péché, ni ses parents, mais c’est pour que les œuvres de Dieu soient manifestées en lui. […] Lorsqu’il eut dit cela, il cracha à terre, fit de la boue avec sa salive, et frotta de cette boue les yeux de l’aveugle, et il lui dit : Va, lave-toi dans la piscine de Siloé. Il s’en alla donc, se lava, et revint voyant clair. » (Jean 9 ; 1-7).

    Néanmoins, l’affliction des innocents ne signifie pas nécessairement leur damnation. L’Écriture Sainte nous raconte d’ailleurs que, quand Dieu a donné la mort au fils adultérin du roi David, ce monarque a quand-même gardé l’espoir de rejoindre son enfant dans l’au-delà…

    2 Rois 12 ; 13-23 : « Et David dit à Nathan : J’ai péché contre le Seigneur. Et Nathan répondit à David : Le Seigneur aussi a transféré votre péché ; vous ne mourrez point. Cependant, parce que vous avez fait blasphémer les ennemis du Seigneur, à cause de cette action, le fils qui vous est né mourra de mort. Ensuite, Nathan retourna en sa maison. Le Seigneur frappa aussi le petit enfant qu’avait enfanté la femme d’Urie à David, et il fut désespéré. Et David pria le Seigneur pour le petit enfant, et David jeûna entièrement, et, étant entré à part, il demeura couché sur la terre. […] Alors ses serviteurs lui de mandèrent : Qu’est-ce que vous avez fait ? à cause de l’enfant, vous avez jeûné et vous pleuriez, lorsqu’il vivait encore, mais, l’enfant mort, vous vous êtes levé, et vous avez mangé du pain. David répondit : à cause de l’enfant, pendant qu’il vivait encore, j’ai jeûné et j’ai pleuré ; car je disais : qui sait si le Seigneur ne me le donnera point, et si l’enfant ne vivra point ? Mais maintenant qu’il est mort, pourquoi jeûnerais-je ? Est-ce que je pourrai encore le faire revenir ? Moi j’irai plutôt à lui ; mais lui ne reviendra pas à moi. » [35]

    Cet exemple montre clairement que Dieu, loin d’être injuste, choisit simplement d’affliger certains innocents dans le but de les préserver, soit du péché, soit d’une vie encore plus misérable. Quoi qu’il en soit, bien que les voix du Seigneur restent impénétrables (Romains 11 ; 33), il nous semble utile de rappeler que, comme le montre l’exemple du déluge ou celui de la destruction de Sodome et Gomorrhe (Luc 17 ; 26-30), Dieu a le droit de faire périr autant de personnes qu’Il le souhaite, et personne n’a le pouvoir de contester sa volonté. À vrai dire, Dieu pourrait même exterminer tous les habitants de la terre s’Il le voulait. Mais « l’Éternel est lent à la colère » (Nahum 1 ; 3).

     

    • L’indifférence en matière de religion :

    Selon Monsieur de Lesquen, l’hindouisme, le bouddhisme et l’islamisme seraient des « grandes religions » qui pourraient « contribuer au salut des hommes » (sic) : « On peut hiérarchiser les quatre grandes religions d’après la profondeur de leur pensée et la beauté de leurs créations : (1) christianisme (2) hindouisme (3) bouddhisme (4) islamisme. Pour moi, seul le christianisme est entièrement vrai (selon le magistère de l’Église), mais les trois autres grandes religions détiennent aussi une part de vérité et peuvent contribuer au salut des hommes. » [36]

    Or, de nombreux textes du magistère de l’Église nous apprennent au contraire que – loin de contribuer au salut des hommes – les fausses religions contribuent plutôt à leur damnation…

    Léon XII : « Il est impossible au Dieu véritable, qui est la Vérité même, le meilleur et le plus sage pourvoyeur, le rémunérateur des hommes de bien, d’approuver toutes les sectes qui professent de faux enseignements souvent incompatibles les uns avec les autres et contradictoires, et de conférer des récompenses éternelles à leurs membres. » [37]

    Grégoire XVI : « Nous voulons parler de l’indifférentisme, ou de cette opinion funeste répandue partout par la fourbe des méchants que l’on peut, par une profession de foi quelconque, obtenir le salut éternel de l’âme, pourvu qu’on ait des mœurs conformes à la justice et à la probité. Mais dans une question si claire et si évidente, il vous sera sans doute facile d’arracher du milieu des peuples confiés à vos soins une erreur si pernicieuse. L’Apôtre nous en avertit : “Il n’y a qu’un Dieu, qu’une foi, qu’un baptême” [Ephésiens 4 ; 5] ; qu’ils tremblent donc ceux qui s’imaginent que toute religion conduit par une voie facile au port de la félicité ; qu’ils réfléchissent sérieusement sur le témoignage du Sauveur lui-même : qu’ils sont contre le Christ dès lors qu’ils ne sont pas avec le Christ [Luc 11 ; 23] ; qu’ils dissipent misérablement par là même qu’ils n’amassent point avec lui, et que par conséquent, “ils périront éternellement, sans aucun doute, s’ils ne gardent pas la foi catholique et s’ils ne la conservent entière et sans altération” [Symb. S. Athanas]. » [38]

    Pie IX : « C’est encore au même but que tend cet horrible système de l’indifférence en matière de religion, système qui répugne le plus à la seule lumière naturelle de la raison. C’est par ce système, en effet, que ces subtils artisans de mensonge, cherchent à enlever toute distinction entre le vice et la vertu, entre la vérité et l’erreur, entre l’honneur et la turpitude, et prétendent que les hommes de tout culte et de toute religion peuvent arriver au salut éternel : comme si jamais il pouvait y avoir accord entre la justice et l’iniquité, entre la lumière et les ténèbres, entre Jésus-Christ et Bélial. » [39]

    Lors du concile du Vatican, l’Église a même rappelé que la condition des catholiques n’était en rien semblable à celle des membres de fausses religions…

    Pie IX : « C’est pourquoi la condition de ceux qui ont adhéré à la vérité catholique grâce au don céleste de la foi n’est en rien semblable à ceux qui, guidés par des opinions humaines, suivent une fausse religion ; en effet, ceux qui ont reçu la foi sous le magistère de l’Église ne peuvent jamais avoir un juste motif de changer ou de remettre en question cette foi. » [40]

    Après ce concile œcuménique, l’Église a également enseigné qu’il fallait se méfier des personnes qui prônent le respect de toutes les religions et que le simple fait d’adhérer à la théorie erronée que les religions sont toutes plus ou moins bonnes et louables conduisait à l’apostasie…

    Léon XIII : « Il faut éviter toute familiarité, non seulement avec ces libertins impies qui promeuvent ouvertement le caractère de la secte, mais aussi avec ceux qui se cachent sous le masque de la tolérance universelle, du respect de toutes les religions et du désir de concilier les Maximes de l’Évangile avec celles de la Révolution. Ces hommes cherchent à réconcilier le Christ et Bélial, l’Église de Dieu et l’État sans Dieu. » [41]

    Pie XI : « De telles entreprises ne peuvent, en aucune manière, être approuvées par les catholiques, puisqu’elles s’appuient sur la théorie erronée que les religions sont toutes plus ou moins bonnes et louables, en ce sens que toutes également, bien que de manières différentes, manifestent et signifient le sentiment naturel et inné qui nous porte vers Dieu et nous pousse à reconnaître avec respect sa puissance. En vérité, les partisans de cette théorie s’égarent en pleine erreur, mais de plus, en pervertissant la notion de la vraie religion ils la répudient, et ils versent par étapes dans le naturalisme et l’athéisme. La conclusion est claire : se solidariser des partisans et des propagateurs de pareilles doctrines, c’est s’éloigner complètement de la religion divinement révélée. » [42]

    En conséquence, la théorie de Monsieur de Lesquen selon laquelle certaines faussent religions constitueraient des moyens de salut s’inscrit malheureusement dans le cadre de l’hérésie de l’indifférentisme (ou de l’indifférence en matière de religion).

     

    • L’esclavage :

    Monsieur de Lesquen pense que le christianisme approuverait l’esclavage : « On nous jure que le christianisme condamne l’esclavage, mais Jésus n’a pas eu un mot contre cette institution. Les 4 grandes religions de l’humanité, hindouisme, bouddhisme, christianisme, islamisme, ont toutes approuvé l’esclavage. » [43]

    Or, Jésus nous a pourtant enseigné que « l’ouvrier mérite son salaire » (Luc 10 ; 7), ce qui est l’exact contraire de l’esclavage. Saint Paul a également rappelé cette célèbre maxime dans l’une de ses épitres (1 Timothée 5 ; 18). De surcroît, Saint Jacques a aussi écrit que le fait de priver l’ouvrier de son salaire constituait un crime.

    Léon XIII : « Ce serait un crime à crier vengeance au ciel, que de frustrer quelqu’un du prix de ses labeurs. Voilà que le salaire que vous avez dérobé par fraude à vos ouvriers crie contre vous, et que leur clameur est montée jusqu’aux oreilles du Dieu des armées. (Jacques 5 ; 4). » [44]

    Le catéchisme de Saint Pie X nous apprend en outre que : « Les quatre péchés qui crient vengeance devant Dieu [sont] : 1° L’homicide volontaire ; 2° le péché impur contre nature ; 3° l’oppression des pauvres ; 4° frustrer les ouvriers de leur salaire. » [45]

    D’ailleurs, toujours selon ce même catéchisme : « Le septième commandement nous ordonne de restituer le bien d’autrui, de réparer les dommages dont nous sommes coupables, de payer les dettes et de donner aux ouvriers le juste salaire. » [46]

    D’où cette phrase de l’Apôtre Paul : « Maîtres, rendez à vos serviteurs ce qui est juste et équitable, sachant que vous aussi vous avez un maître dans le ciel. » (Colossiens 4 ; 1).

    Rappelons également que – dans l’Ancienne Loi – l’esclavage était relatif, puisqu’il s’agissait soit d’une peine légale que l’on infligeait pour certains délits, soit d’un service temporaire que l’on tolérait en cas d’indigence.

    Saint Augustin : « Notre Seigneur dit : “Quiconque commet le péché est esclave du péché” (Jean 8 ; 34) ; et ainsi, il y a beaucoup de mauvais maîtres qui ont des hommes pieux pour esclave et qui n’en sont pas plus libres pour cela. […] Aussi bien dans cet ordre des choses qui soumet des hommes à d’autres hommes, l’humilité est aussi avantageuse à l’esclave que l’orgueil est funeste au maître. Mais dans l’ordre naturel où Dieu a créé l’homme, nul n’est esclave de l’homme ni du péché ; l’esclavage est donc une peine, et elle est imposée par cette loi qui commande de conserver l’ordre naturel et qui défend de le troubler, puisque si l’on n’avait rien fait contre cette loi, l’esclavage n’aurait rien à punir. » [47]

    Saint Thomas d’Aquin : « Le Seigneur, après avoir libéré de la servitude les enfants d’Israël et les avoir attachés au service divin, ne voulait plus qu’ils connussent un esclavage perpétuel. Le Lévitique (chapitre 25, verset 39) en tire cette conséquence : “Si, poussé par la pauvreté, ton frère se vend à toi, tu ne feras pas peser sur lui la servitude des esclaves, mais il sera comme un salarié ou un hôte. C’est de moi en effet qu’ils sont esclaves et je les ai fait sortir de la terre d’Égypte : qu’ils ne soient pas vendus comme esclaves.” Aussi, comme il s’agissait d’un esclavage relatif et non d’un esclavage proprement dit, ils étaient remis en liberté au bout d’un certain temps. […] On l’a dit, nul Juif ne pouvait détenir un de ses compatriotes en esclavage pur et simple ; c’était un esclavage relatif, une sorte de service à gages et temporaire. En ce sens, la loi permettait de vendre son fils ou sa fille, quand l’indigence y contraignait. C’est bien ce que marquent les termes de la loi dans l’Exode (chapitre 21, verset 7) : “Lorsqu’un homme aura vendu sa fille comme servante, elle ne s’en ira pas à la manière des esclaves.” » [48]

    Ceci étant, l’histoire nous enseigne que l’Église catholique s’est toujours opposée à l’esclavage.

    Léon XIII : « Comme vous le savez, vénérables frères, l’Église a cherché dès le début à éliminer complètement l’esclavage, dont le joug misérable a opprimé beaucoup de gens. […] Ce zèle de l’Église pour la libération des esclaves n’a pas langui avec le temps ; au contraire, plus elle portait de fruits, plus elle brillait avec éclat. Il y a des documents historiques incontestables qui l’attestent, des documents qui ont recommandé à la postérité les noms de beaucoup de Nos prédécesseurs. Parmi eux, saint Grégoire le Grand, Hadrien Ier, Alexandre III, Innocent III, Grégoire IX, Pie II, Léon X, Paul III, Urbain VIII, Benoît XIV, Pie VII et Grégoire XVI se distinguent. Ils ont déployé tous leurs efforts pour éliminer l’institution de l’esclavage partout où elle existait. Ils veillaient aussi à ce que les germes de l’esclavage ne retournent pas dans les lieux d’où cette institution maléfique avait été retranchée. Nous ne pouvions pas répudier un héritage aussi louable. C’est pourquoi Nous avons saisi toutes les occasions de condamner ouvertement ce triste fléau de l’esclavage. […] En même temps, Nous avons montré combien l’esclavage s’oppose à la religion et à la dignité humaine. En écrivant, Nous avons été profondément touchés par le sort de ceux qui sont soumis à la domination d’un autre. Nous avons été amèrement affligés par les récits des épreuves qui harcèlent tous les habitants de l’intérieur de l’Afrique. Qu’il est horrible de rappeler que près de quatre cent mille africains de tout âge et sexe sont arrachés de force chaque année dans leurs villages ! Liés et battus, transportés à l’étrangers, exposés et vendus comme du bétail. […] Partout où les coutumes et les lois chrétiennes sont en vigueur, là où la religion établit que les hommes servent la justice et honorent la dignité humaine, partout où se répand l’esprit d’amour fraternel enseigné par le Christ, il ne peut y avoir ni esclavage ni barbarie sauvage. » [49]

    Notons par ailleurs que plusieurs passages de la Sainte Écriture condamnent le trafic d’êtres humains de manière explicite…

    Exode 21 ; 16 : « Que celui qui vole un homme et le vend, convaincu de ce crime, meurt de mort. » [50]

    L’ecclésiastique 7 ; 22-23 : « Ne maltraite pas le serviteur qui travaille avec fidélité, ni le mercenaire qui donne son âme. Que le serviteur sensé te soit cher comme ton âme ; ne le frustre pas de la liberté, et ne le laisse pas privé de secours. » [51]

     

    • Le “droit” au blasphème :

    Monsieur de Lesquen se dit favorable à la liberté d’expression totale et, par conséquent, estime que l’on devrait avoir le droit de blasphémer : « Si on est pour la liberté d’expression, les seules limites à mettre sont celles qui concernent les injures particulières. Si on dit de quelqu’un qu’il est un salopard, qu’il est pourri, qu’il est malhonnête, etc., lui, peut porter plainte. […] Mais moi je suis pour la liberté d’expression totale. On doit avoir le droit de blasphémer aussi. » [52]

    Or, d’après l’enseignement du Christ, les blasphèmes font partie des péchés qui souillent l’homme, au même titre que les homicides et les faux témoignages (Matthieu 15 ; 18-20). Notre Seigneur a même déclaré que certains blasphèmes ne pouvaient pas être pardonnés (Marc 3 ; 28-29).

    Le catéchisme de Saint Pie X nous rappelle en outre que : « Le blasphème est un grand péché parce qu’il contient une injure et une moquerie de Dieu ou de ses saints, et même souvent une horrible hérésie. » [53]

    Le docteur Angélique nous enseigne aussi que le blasphème contre Dieu est plus grave que l’homicide.

    Saint Thomas d’Aquin : « Aussi, puisque le blasphémateur a l’intention de porter atteinte à l’honneur divin, à parler dans l’absolu, il pèche plus gravement que l’homicide. Pourtant, l’homicide tient la première place parmi les péchés commis contre le prochain. » [54]

    Dès lors, si les injures ou les calomnies envers le prochain sont inacceptables – comme l’admet Monsieur de Lesquen – alors pourquoi les injures ou les calomnies envers Dieu devraient l’être ? Le Créateur serait-il moins important que les créatures ? Tout ceci montre à quel point la liberté d’expression est totalement absurde. Le magistère de l’Église a d’ailleurs implicitement condamné ce principe en fustigeant la liberté de la presse.

    Grégoire XVI : « De cette source empoisonnée de l’indifférentisme, découle cette maxime fausse et absurde ou plutôt ce délire : qu’on doit procurer et garantir à chacun la liberté de conscience ; erreur des plus contagieuses, à laquelle aplanit la voie cette liberté absolue et sans frein des opinions qui, pour la ruine de l’Église et de l’État, va se répandant de toutes parts, et que certains hommes, par un excès d’impudence, ne craignent pas de représenter comme avantageuse à la religion. “Eh ! Quelle mort plus funeste pour les âmes, que la liberté de l’erreur” disait Saint Augustin [Ep. CLXVI]. […] De là, en effet, le peu de stabilité des esprits ; de là, la corruption toujours croissante des jeunes gens ; de là, dans le peuple, le mépris des droits sacrés, des choses et des lois les plus saintes ; de là, en un mot, le fléau le plus funeste qui puisse ravager les États ; car l’expérience nous l’atteste et l’antiquité la plus reculée nous l’apprend : pour amener la destruction des États les plus riches, les plus puissants, les plus glorieux, les plus florissants, il n’a fallu que cette liberté sans frein des opinions, cette licence des discours publics, cette ardeur pour les innovations. À cela se rattache la liberté de la presse, liberté la plus funeste, liberté exécrable, pour laquelle on n’aura jamais assez d’horreur et que certains hommes osent avec tant de bruit et tant d’insistance, demander et étendre partout. » [55]

    Bien plus, l’Église a toujours considéré la censure comme un droit.

    Clément XIII : « Il faut combattre avec courage, autant que la chose elle-même le demande, et exterminer de toutes ses forces le fléau de tant de livres funestes ; jamais on ne fera disparaître la matière de l’erreur, si les criminels éléments de la corruption ne périssent consumés par les flammes. » [56]

    Grégoire XVI : « Mais bien différente a été la discipline de l’Église pour l’extinction des mauvais livres, dès l’âge même des Apôtres. Nous lisons, en effet, qu’ils ont brûlé publiquement une grande quantité de livres [Actes 19]. […] Par cette constante sollicitude avec laquelle, dans tous les âges, le Saint Siège Apostolique s’est efforcé de condamner les livres suspects et dangereux et de les arracher des mains des hommes, il apparaît clairement combien est fausse, téméraire, injurieuse au Siège Apostolique, et féconde en grands malheurs pour le peuple chrétien, la doctrine de ceux qui, non contents de rejeter la censure comme trop pesante et trop onéreuse, ont poussé la perversité jusqu’à proclamer qu’elle répugne aux principes de la justice et jusqu’à refuser audacieusement à l’Église le droit de la décréter et de l’exercer. » [57]

     

    • Jean Calvin :

    Si l’on en croit Monsieur de Lesquen, Jean Calvin était un écrivain admirable : « Calvin est un écrivain extraordinaire, et ne serait-ce qu’à ce titre, il mérite l’admiration des Français, et de tous les hommes à vrai dire. » [58]

    Pourtant, sa vie fut loin d’être exemplaire…

    Saint Alphonse de Liguori : « Jean Calvin naquit à Noyon, en 1509, de parents obscurs. Il étudia à Paris, d’où il fut obligé de s’enfuir après avoir commencé à y répandre ses erreurs ; et après avoir passé plusieurs fois d’un pays à l’autre, il se fixa enfin à Genève, où il fut nommé professeur de théologie, en 1536. Mais il fut également expulsé de cette ville comme séditieux, et passa à Strasbourg, où il se maria ; toutefois, dans la suite, il retourna à Genève, où il enseigna pendant vingt-trois ans, et où il mourut en 1564. Il était superbe et ambitieux, et faisait preuve d’une obstination inflexible. Il était en outre impudique ; on raconte, en effet, que dans sa jeunesse, il fut chassé de Noyon, sa propre patrie, à cause de son dévergondage effréné. Voici en quels termes De Sponde parle de Calvin : Masson passe sous silence un fait qu’on rapporte généralement, à savoir, que Calvin étant tombé dans le crime honteux de la sodomie, aurait vu sa vie en grand danger, si l’évêque n’avait fait mitiger la peine, qui consista à recevoir sur l’épaule la marque de la fleur de lis imprimée au moyen d’un fer rouge, et à subir l’exil. (Cf. Ad ann. 1534. n. 11). Et Bolsec (Cf. Vita Calvini), qui fut d’abord disciple de Calvin et apostat, mais qui finit par se reconnaître et par rentrer dans l’Église, écrit que l’acte de cette condamnation a été retrouvé à Noyon par Bertelier, greffier de la justice de Genève[…] Luther eut la gloire infâme d’avoir perverti l’Allemagne ; Calvin celle d’avoir perverti l’Angleterre et la France, sans parler de Genève ; et comme ses infirmités l’empêchaient de propager le feu qu’il avait allumé par sa parole, il travailla par sa plume à jeter dans toute l’Europe une foule de ses livres pestilentiels, au détriment de la foi. Enfin, Calvin mourut le 26 mai de l’an 1564, à l’âge de 55 ans non encore accomplis, tourmenté par de cruelles douleurs d’entrailles. Il est faux qu’il soit mort dans le plus grand calme, comme l’écrit Théodore de Bèze ; mais, comme l’atteste Bolsec, il a fini sa vie en invoquant les démonsen blasphémant, en lançant des malédictions contre sa propre vie, en maudissant ses études et ses écrits ; enfin, exhalant de ses plaies une puanteur insupportable, il alla occuper la place qu’il avait méritée : Dœmones invocantem, dejerantem, vitae suœ diras imprecantem, ac suis studiis et scriptis maledicentem ; denique ex suis ulceribus intolerabilem fœlorem emittens in locum suum descendit. (Cf. Vita Calv. – Apud Gotti. Verit. relig. p. 2. De Victor, c. 8. § 3. n. 10). Il mourut détesté des habitants mêmes de Genève, qui, de son vivant, avaient coutume de dire qu’ils aimaient mieux être en enfer avec Bèze qu’au sommet des cieux avec Calvin : Malle se apud inferos esse cum Beza, quam apud superos cum Calvino. » [59]

    D’ailleurs, ses écrits furent tout aussi scandaleux que ses mœurs. La preuve : dans un livre ayant pour titre « L’institution Chrétienne », cet apostat a même osé écrire que Notre Seigneur Jésus-Christ aurait subi le même châtiment que les damnés.

    Jean Calvin : « Mais laissant à part le Symbole, il nous faut chercher une explication plus sûre de la descente de Jésus-Christ aux Enfers. La parole de Dieu nous en fournit une, qui non seulement est bonne et sainte, mais encore pleine d’une exquise consolation. Rien n’eut été fait dans l’œuvre de notre Rédemption si Jésus-Christ n’eut souffert que la mort corporelle, puisqu’il était nécessaire qu’il ressentît en même temps dans son âme les rigueurset la sévérité de la vengeance de Dieu, pour s’opposer à sa colère et pour satisfaire sa justice. C’est aussi la raison pour laquelle il a fallu qu’il en vienne aux mains avec les puissances, et les forces de l’Enfer, et qu’il lutta, pour ainsi dire, corps-à-corps contre les horreurs de la mort éternelle. […] De sorte qu’il ne faut pas s’étonner, s’il est dit, qu’il soit descendu aux Enfers, puisqu’il a enduré la mortdont Dieu punit les impies en sa colère. Quelques-uns répliquent, que de cette manière l’ordre du Symbole serait renversé, et qu’il ne serait nullement convenable d’ajouter après l’article de la sépulture, celui qui doit le précéder. Mais cette acception est nulle. Car le Symbole, après avoir rapporté ce que Jésus-Christ a souffert à la vue des hommes, ajoute ensuite fort à propos ce jugement invisible et ineffable qu’il a subi devant le tribunal de Dieu son Père, afin que nous sachions qu’il n’a pas seulement livré son corps pour le prix de notre rédemption, mais qu’outre cela, un autre prix bien plus digne, et plus excellent, y est intervenu, à savoir, quand il a enduré en son âme les tourments épouvantables, que les réprouvés doivent un jour ressentir. » [60]

    En conclusion, au lieu de chercher à excommunier les sédévacantistes, Monsieur de Lesquen ferait mieux de prendre conscience qu’il n’est pas légitime pour le faire, à cause de son adhésion à des doctrines maintes fois condamnées par le magistère de l’Église. Nous sommes désolés d’avoir à rappeler cette évidence, mais une personne qui soutient que la Bible est immorale, que les fausses religions peuvent constituer des moyens de salut, que l’esclavage n’est pas condamnable, que l’on devrait avoir le droit de blasphémer et que Jean Calvin mériterait l’admiration, ne sera jamais légitime pour donner des leçons de catholicisme à qui que ce soit.


    [1] Encyclique Libertas Praestantissimum (20 juin 1888).

    [2] https://www.youtube.com/shorts/g1NOky7Yy4g

    [3] https://lesquen.fr/2021/07/04/zoroastre-et-nous-les-origines-zoroastriennes-de-loccident-chretien/

    [4] La Sainte Bible selon la Vulgate, traduite par l’abbé J-B. Glaire, p. 222

    [5] La Sainte Bible selon la Vulgate, traduite par l’abbé J-B. Glaire, p. 358

    [6] Œuvres complètes de S. Alphonse de Liguori. éd. H. Casterman (1867), Tome II, Vérité de la foi. De la vrai Église contre les sectaires. Évidence de la foi catholique. Partie III, Chapitre I, § 1, p. 8-9

    [7] https://lesquen.fr/2021/07/04/zoroastre-et-nous-les-origines-zoroastriennes-de-loccident-chretien/

    [8] La Sainte Bible selon la Vulgate, traduite par l’abbé J-B. Glaire, p. 1755

    [9] Bible Fillon. La Saint Bible commentée d’après la Vulgate et les textes originaux. p. 621

    [10] https://lesquen.fr/2021/07/04/zoroastre-et-nous-les-origines-zoroastriennes-de-loccident-chretien/

    [11] Adversus Judaeos. XB éditeur (2020), p. 28

    [12] Homélie n° XXXIII. Cité dans : Exposition suivie des quatre Évangiles par le docteur Angélique Saint Thomas d’Aquin. La chaîne d’Or. Tome VII, éd. Louis Vivès (1855), p. 234-235

    [13] Profession de foi contre les erreurs des priscillianistes (400), Can. 8.

    [14] Saint Irénée de Lyon : Contre les hérésies, Livre III.

    [15] https://lesquen.fr/2021/07/04/zoroastre-et-nous-les-origines-zoroastriennes-de-loccident-chretien/

    [16] La Sainte Bible selon la Vulgate, traduite par l’abbé J-B. Glaire, p. 2712-2713

    [17] La Sainte Bible selon la Vulgate, traduite par l’abbé J-B. Glaire, p. 2712

    [18] La Sainte Bible selon la Vulgate, traduite par l’abbé J-B. Glaire, p. 2717

    [19] La Sainte Bible selon la Vulgate, traduite par l’abbé J-B. Glaire, p. 2346

    [20] https://lesquen.fr/2021/07/04/zoroastre-et-nous-les-origines-zoroastriennes-de-loccident-chretien/

    [21] La Sainte Bible selon la Vulgate, traduite par l’abbé J-B. Glaire, p. 1584-1585

    [22] https://lesquen.fr/2021/07/04/zoroastre-et-nous-les-origines-zoroastriennes-de-loccident-chretien/

    [23] La Sainte Bible selon la Vulgate, traduite par l’abbé J-B. Glaire, p. 2762-2763

    [24] La Sainte Bible selon la Vulgate, traduite par l’abbé J-B. Glaire, p. 177

    [25] La Sainte Bible selon la Vulgate, traduite par l’abbé J-B. Glaire, p. 177

    [26] La Sainte Bible selon la Vulgate, traduite par l’abbé J-B. Glaire, p. 2874

    [27] https://lesquen.fr/2021/07/04/zoroastre-et-nous-les-origines-zoroastriennes-de-loccident-chretien/

    [28] La Sainte Bible selon la Vulgate, traduite par l’abbé J-B. Glaire, p. 2900

    [29] Encyclique Ubi Arcano Dei Consilio (23 décembre 1922).

    [30] Encyclique Sapientiae Christianae (10 janvier 1890).

    [31] Encyclique Mit Brennender Sorge (14 mars 1937).

    [32] https://lesquen.fr/2021/07/04/zoroastre-et-nous-les-origines-zoroastriennes-de-loccident-chretien/

    [33] Heinrich Denzinger : Symboles et définitions de la foi catholique. éd. Du Cerf (2010), p. 566-569

    [34] Méditations sur les vérités de la foi et de la morale. Tome III, éd. Girard et Josserand (1857), p. 441

    [35] La Sainte Bible selon la Vulgate, traduite par l’abbé J-B. Glaire, p. 600-601

    [36] https://lesquen.fr/2017/09/10/les-quatre-grandes-religions-de-lhumanite-par-henry-de-lesquen/

    [37] Encyclique Ubi Primum (5 mai 1824).

    [38] Encyclique Mirari Vos (15 août 1832).

    [39] Encyclique Qui pluribus (9 novembre 1846).

    [40] 3ème session du concile du Vatican (24 avril 1870), Constitution dogmatique Dei Filius, Chapitre 3.

    [41] Encyclique Custodi di quella fede (8 décembre 1892).

    [42] Encyclique Mortalium animos (6 janvier 1928).

    [43] https://lesquen.fr/2020/11/10/retablir-la-verite-sur-lesclavage-par-henry-de-lesquen/

    [44] Encyclique Rerum Novarum (15 mai 1891).

    [45] Catéchisme de la doctrine chrétienne publié par ordre de S.S le pape Pie X (1912), p. 8

    [46] Catéchisme de la doctrine chrétienne publié par ordre de S.S le pape Pie X (1912), Partie II, Chapitre I, p. 52

    [47] La Cité de Dieu, Livre XIX, Chapitre XV.

    [48] Somme théologique, Ia IIae, Question 105, Article 4.

    [49] Encyclique Catholicae Ecclesiae (20 novembre 1890).

    [50] La Sainte Bible selon la Vulgate, traduite par l’abbé J-B. Glaire, p. 150

    [51] La Sainte Bible selon la Vulgate, traduite par l’abbé J-B. Glaire, p. 1459

    [52] Vidéo : Henry de Lesquen face à des musulmans : https://www.youtube.com/watch?v=oFyfLkHCJak

    [53] Catéchisme de la doctrine chrétienne publié par ordre de S.S le pape Pie X (1912), Partie II, Chapitre I, p. 47

    [54] Somme théologique, IIa IIae, Question 13, Article 3.

    [55] Encyclique Mirari Vos (15 août 1832).

    [56] Encyclique Christianæ Republicæ (25 novembre 1766).

    [57] Encyclique Mirari Vos (15 août 1832).

    [58] Vidéo : Jean Calvin, génie français, prophète d’un monde nouveau : https://www.youtube.com/watch?v=UUl0APu0UNY

    [59] Œuvres complètes de S. Alphonse de Liguori. éd. H. Casterman, (1867), Tome II, Vérité de la foi. De la vrai Église contre les sectaires. Évidence de la foi catholique. Partie III, Chapitre VI, § I, p. 100-104.

    [60] Nouvelle traduction française de l’Institution chrétienne de Jean Calvin (1697), Livre II, édité chez Jean Wessel imprimeur de la république, chapitre 16, § 10, p. 532-533

    Soral est ponctuellement outrancier, tandis que de Lesquen est habituellement hérétique...

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    […] Pour en finir avec le Lesquenisme — Pierre Joly […]


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