• Les Empires Catholiques Européens à travers l’Histoire



    L’impérialisme chrétien jusqu’à nos jours mis à l’honneur

  • L’histoire des empires catholiques en Europe, et plus largement en Occident, est indissociable de l’évolution du continent, des espaces civilisationnels et du christianisme, singulièrement du catholicisme, et de l’interdépendance de la religion et de la politique.

    De la fin de l’Empire romain à la fin de l’Autriche-Hongrie à la fin de la Grande Guerre, en passant par le Saint Empire romain germanique et l’Empire espagnol des Conquistadors, l’Église catholique a joué un rôle central dans la formation, la pérennité et la transformation des pouvoirs temporels.

    I. L’Empire Romain et l’Émergence du Christianisme (Ier-Ve siècles)

    Les apôtres chassés d’Orient et accueillis chez nous a donné un Empire romain latin, qui représente le premier empire où le christianisme a connu une reconnaissance officielle, bien que la religion y fût d’abord persécutée.
    Au début du IVe siècle, sous l’empereur Constantin, le christianisme devient une religion légale, après l‘Édit de Milan en 313. Ce tournant est fondamental, car il marque le début de l’alignement du pouvoir politique romain avec le christianisme, un processus qui se renforcera sous Théodose Ier, qui, en 380, fait du christianisme la religion d’État de l’Empire romain par l’Édit de Thessalonique.

    • 313 : Édit de Milan
    • 380 : Édit de Thessalonique : Le christianisme devient la religion officielle de l’Empire romain.

    Ce passage d’un empire païen à un empire chrétien met en place les bases d’une vision catholique de l’État et de l’Église. Le rôle de l’évêque de Rome, le Pape, commence à se renforcer au sein de l’Empire, offrant une forte dynamique à la religion catholique et préparant le monde médiéval.

    II. Le Saint-Empire romain germanique (SERG – IXe-XVe siècles)

    Après la chute de l’Empire romain d’Occident en 476, l’idée d’un empire chrétien renaît au Xe siècle sous l’impulsion de Charlemagne. En 800, le pape Léon III couronne Charlemagne empereur d’Occident, initiant ce que l’on appellera le Saint-Empire romain germanique. Ce projet, fondé sur l’alliance entre le pouvoir impérial germanique et l’Église catholique, a pour objectif la restauration d’un empire chrétien en Occident, guidé par des principes chrétiens.

    L’Empereur Charlemagne réactivera les Humanités gréco-latines par la réforme scolaire carolingienne et l’enseignement du trivium (grammaire, rhétorique, dialectique) et du quadrivium (arithmétique, géométrie, astronomie, musique).

    Ce Saint-Empire, qui dure jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, se distingue par son système féodal, où l’autorité des empereurs, des duchés, du Pape et de l’Église catholique reste essentielle par rapport à la légitimité du pouvoir impérial. Toutefois, au fil des siècles et des époques, les tensions entre l’autorité Papale et les souverains du Saint-Empire, notamment lors de la querelle des Investitures (XIe-XIIe siècles), témoignent de luttes intestines de pouvoir entre l’Église et l’Empire.

    • 800 : Couronnement de Charlemagne (référence hitlérienne)
    • 962 : Fondation officielle du Saint-Empire romain germanique sous Otton Ier
    • 1648 : Traité de Westphalie qui marque la fin de la prééminence papale sur l’Empire, mais l’Église catholique conserve une grande influence politique.

    Et l’Empire byzantin, dit Empire Romain d’Orient, lui, durera entre :

    – Début : 330 ap. J.-C., avec la fondation de Constantinople par l’empereur Constantin Ier comme nouvelle capitale de l’Empire romain.

    – Fin : 1453 ap. J.-C., avec la chute de Constantinople aux mains des Ottomans dirigés par Mehmed II.

    Tandis que la séparation « officielle » entre l’Église catholique romaine et l’eglise orthodoxe orientale, connue sous le nom de Grand Schisme, est datée en 1054. Une série de tensions doctrinales, politiques et culturelles atteint son apogée avec les excommunications mutuelles entre le pape Léon IX et le patriarche Michel Ier Cérulaire.

    III. Les Empires coloniaux espagnol et portugais (XVe-XVIIIe siècles)

    L’expansion des empires catholiques européens aux XVe et XVIe siècles prend une tournure décisive avec la découverte du Nouveau Monde. Les royaumes ibériques, l’Espagne et le Portugal, s’installent comme puissances coloniales en Amérique, et l’Église catholique joue un rôle essentiel dans la colonisation, à travers la mission évangélisatrice, mais aussi par son influence sur les structures politiques et sociales.

    Les « conquistadors » espagnols, tels que Hernán Cortés et Francisco Pizarro, agissent en grande partie sous l’autorité royale et religieuse, ce qui leur confère des droits sur les terres qu’ils découvrent, en échange, concernant l’Église, de leur soutien à l’évangélisation des peuples autochtones. Le modèle de l’Empire espagnol, avec son aspect catholique fortement ancré, fait de l’Amérique latine une région profondément marquée par le catholicisme, et ce, pendant des siècles.

    Une belle référence espagnole et germanique, entre SERG et Conquistadores serait, lors de la « Renaissance », l’époque de Charles Quint, opposant de François 1er.

    • 1492 : Expulsion des juifs d’Espagne, Siècle d’Or et début de la colonisation espagnole en Amérique
    • 1534 : Fondation de la Compagnie de Jésus (Jésuites), clef de l’évangélisation du Nouveau Monde
    • 1815 : Fin de l’Empire espagnol en Amérique, mais influence catholique persistante dans les sociétés latino-américaines.

    IV. Napoléon Bonaparte, remplacement du Saint-Empire romain germanique

    En France, durant la période moderne, nous avons assumé le principe impérial, inspiré des Romains, avec Napoléon 1er et Napoléon III – pour le meilleur et pour le pire, c’est à dire avec nos conceptions gallicanes et jacobines d’alors !
    Au début du XIXe siècle donc, l’émergence de Napoléon Bonaparte, et de son coup d’État, change radicalement le paysage de l’Europe. Il incarnera une sorte d’entre-deux de conciliation entre Ancien Régime (nouvelle « dynastie », vérité sur les Vendéens, Concordat difficile, etc.) et Révolution française (Lumières, libéralisme, franc-maçonnerie), assumant en quelque sorte l’histoire de France, ainsi que son actualité…
    En 1806, Napoléon met fin au Saint-Empire romain germanique après sa victoire sur l’Empire autrichien, dans le cadre des guerres napoléoniennes. Cette dissolution marque la fin d’un empire qui, avait perdu une grande partie de son autorité politique et spirituelle au fil des siècles, avec l’essor des entités nationales.

    Cependant, Napoléon, davantage dirigeant politique et militaire, cherche à s’attirer les bonnes faveurs du Vatican et tente de réconcilier l’Église et l’État français par le Concordat de 1801. Cette relation entre Napoléon et l’Église catholique, malgré des tensions rudes, montre la persistance de l’influence catholique même dans un monde « républicain » et impérial en mutation.

    • 18 mai 1804 au 22 juin 1815 – Napoléon Bonaparte est proclamé Empereur des Français par le Sénat et sacré le 2 décembre 1804, subira la défaite de Waterloo et abdiquera une seconde fois, mettant fin au Premier Empire.
    • 1801 : Concordat entre Napoléon et le pape Pie VII
    • 1806 : Dissolution du Saint-Empire romain germanique.
    • 2 décembre 1852 au 4 septembre 1870 – Louis-Napoléon Bonaparte, président de la République, proclame le Second Empire et devient Napoléon III, Empereur des Français ; suite à la défaite militaire face à la Prusse, lors de la bataille de Sedan (1er septembre 1870), et à sa capture, le Second Empire s’effondre : la 3e République est proclamée.

    V. L’Empire Austro-Hongrois (XVIe-XXe siècles)

    L’Empire austro-hongrois, qui prend sa forme moderne au XIXe siècle, est un autre exemple d’empire catholique, dont l’Église joue un rôle primordial dans la structuration spirituelle, morale et politique. Sous les Habsbourg, l’Empire maintient une relation intime avec le Vatican, notamment dans la gestion des questions religieuses et l’éducation catholique.
    L’Empire survit jusqu’à la Première Guerre mondiale, malgré l’assassinat de l’Archiduc François-Ferdinand, mais la guerre entraîne la fin de l’Empire et la dissolution de l’Autriche-Hongrie en 1918.

    • 1867 : il s’agissait d’une Fédération monarchique de deux États créée par le partage de l’Empire d’Autriche.
    • 1918 : Fin de l’Empire après la Première Guerre mondiale.

    VI. L’Empire colonial italien sous Benito Mussolini et son rapport concordataire avec l’Église (XIXe-XXe siècles)

    L’Empire colonial italien, bien que de courte durée, est marqué par une relation avec l’Église catholique après la signature des Accords du Latran en 1929 entre le Saint-Siège et le régime fasciste de Benito Mussolini. Ces accords mettent fin à la « question romaine » née de l’unification italienne (Risorgimento, révolution patriotique, bourgeoise et maçonnique des Mazzini et Garibaldi), reconnaissent la souveraineté de la Cité du Vatican et font du catholicisme la religion officielle de l’État italien.

    Sous Mussolini, l’État italien interdit par ailleurs la franc-maçonnerie dans les années 1923-1924, car elle est vue comme une menace pour l’ordre moral et spirituel de la société, et promeut une vision centralisée et catholique de l’unité nationale. L’Église, bien qu’en désaccord sur certains aspects du régime, collabore à cette époque.

    Sur le plan colonial, l’Italie mène une politique d’expansion en Afrique, avec la colonisation de la Libye, de l’Érythrée et de la Somalie et une tentative radicale de conquête de l’Éthiopie en 1935-1936. L’influence catholique et italienne dans ces colonies reste limitée, mais des missions religieuses y sont encore actives.

    • 1882 : Début de la colonisation italienne avec la prise d’Assab (Érythrée).
    • 1911 : Conquête de la Libye après la guerre italo-turque.
    • 1929 : Signature des Accords du Latran entre le Saint-Siège et l’Italie.
    • 1935-1936 : Invasion et occupation de l’Éthiopie par l’Italie.
    • 1947 : Perte des colonies italiennes après la Seconde Guerre mondiale.

    VII. L’Empire Américain post-1945 et son éphémère « République Catholique », sans colonisation directe

    Pour le meilleur et surtout pour le pire, hélas, après 1945, l’Empire américain émerge comme une superpuissance mondiale. Bien que les États-Unis soient davantage judéo-protestants et ne soient pas un empire colonial dans le sens stricte du terme, leur influence mondiale, notamment à travers le Plan Marshall, l’ONU et leur rôle dans la guerre froide, leur confère un nouveau type pouvoir impérial.

    Toutefois, le catholicisme, à travers certaines communautés (notamment italiennes) et des figures telles que John F. Kennedy, 1er président catholique des États-Unis, occupe une place relative dans le tissu social et politique nord-américain :

    Cependant, l’Empire américain embrasse un pluralisme religieux, à la différence de l’Amérique latine, mais laquelle est tout de même en proie aux sectes, dont le modernisme religieux hélas. Il sera moins interventionniste et plus protectionniste sous l’égide de Trump à la Maison Blanche.

    • 1960 : Élection de John F. Kennedy, premier président catholique des États-Unis
    • Depuis 1945 : Influence croissante des États-Unis sur les affaires mondiales.

    De l’Empire romain à l’Empire austro-hongrois, le catholicisme a eu un impact profond sur les hommes, les structures politiques, sociales et religieuses du Monde Blanc. Chaque empire a façonné son identité à travers son et ses enracinements, ainsi qu’une relation – au moins concordataire – avec l’Église catholique.

    Pour un impérialisme ethnarchique et catholique.

    L’Europe continentale par l’abbé Castel de Saint-Pierre : un projet d’unité ancien et catholique qui n’a rien à envier à ladite « Union Européenne »


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  • 10 commentaires




    La théocratie elle-même est une forme de fascisme, qu'en pensez-vous ?


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    Le fascisme en "dogmatisant" des vérités naturelles telle que la patrie exprime une vérité comme on exprimé la vérité en centrant et en absolutisant l'expression de Dieu dans la Cité pourquoi pas oui. Mais cela dépend de la définition, car la théocratie est parfois assimilé au surnaturalisme, lequel detruit la naturel en exagérant la place que joue le surnaturel dans la vie de la Cité ; bien que ce dernier est évidemment supérieur, il faut conserver l'harmonie entre nature et grâce, entre l'homme et Dieu, entre les individus et la Nation !


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    […] Sainte Ligue – Intégralisme catholique – Impérialisme européen […]


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    […] à nos multiples rappels concernant les empires chrétiens européens (7 exemples) et au combat de la Saint Ligue en France (15 citations), et ses États généraux, il nous faut […]


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    […] notre lectorat (!) et leurs connaissances sur ce sujet dont Nous sommes par ailleurs si familier (Empires Catholiques Européens, abbé Castel de Saint-Pierre, UE version IVe […]


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