• Un Siège romain actuellement plus occupé que vacant ?



    Le Saint-Siège : un trône occupé par le modernisme mais ni légal, ni matériel, ni formel, ni ses inimaginables résidences en exil ?

  • ⛓️ Thème innovant et capital sur la notion de : Vacance objective et prolongée,
    ou bien d’occupation usurpée, appelant à une restauration !

    ⁂ 𝔄rène du trône

    ℭher lecteur, voici que nous abordons une querelle touchant au cœur même de l’ecclésiologie catholique : le Siège romain, occupé sans être habité, usurpé sans être reconnu, et toujours pourtant – de iure – la clef de voûte de l’édifice de l’Église. Nous ne saurions soulever ce point sans convier le glaive, car nos temps, saturés de faux docteurs et de prélats cabotins, imposent d’armer la plume avec protection par balles.

    📄 Avertissement !

    En effet, nous avons lu cette hypothèse chez Bruno Saglio — dans son conflit formaliter avec l’abbé Ricossa —, professant pourtant un « sédévacantiste complet », mais restant original à deux titres :

    • d’abord, dans son admiration certes tempérée pour Mgr Marcel Lefebvre ;
    • mais surtout par le fait qu’il ne parle pas tant de « Siège vacant » que de « Siège occupé ET usurpé ».

    Cela signifie qu’il ne reconnaît aucune légitimité auxdits « papes conciliaires », tout en affirmant que, dans l’esprit des fidèles comme dans la situation ecclésiale, nous faisons face à une caricature d’autorité pontificale d’une envergure non négligeable.

    🏟 Chantres des ruelles théologiques, voici qu’il faut croiser le fer contre l’illusion moderniste, cette escroquerie spirituelle, installée sur la chaire de Pierre. Car, hélas ou non, tant que rien n’est fait — un Concile général imparfait —, ce sont le statu quo et les ténèbres qui priment. Cela laisse le terrain ouvert aussi aux résidences possibles en exil.
    Le territoire est quadrillé : entre les guérardiens, les « sagliens », les totalistes, la mêlée est rude. Mais il faut bien que l’Ordre s’inscrive en baston, et que la clarté brise les impostures. 

    🎙️ Antenna I.O. Vox Frequencia :

    📽️ 𝔇ocumentation audiovisuelle :


    ☧ 𝔏exique de cogneur

    USURPATION, Subst. fém. : Action de s’emparer d’une fonction ou d’un pouvoir sans y avoir droit.

    VACANCE, Subst. fém. : État d’une charge ou d’un emploi dépourvu de titulaire.

    CONCILE, Subst. masc. : Assemblée d’évêques convoquée soit par un Pape pour délibérer et statuer sur des matières de foi ou de discipline, soit en absence de Pape et de cardinaux, pour en élire un.


    ᛟ 𝔄ncienne école éprouvée

    « Tu sais fort bien, tu ne peux le nier, que c’est à Pierre le premier qu’a été conférée la chaire épiscopale dans la ville de Rome : c’est là que s’est assis le chef des Apôtres. »
    — Léon XIII, Satis cognitum (citant saint Optat de Milève, Contre les donatistes, II) (La Porte Latine)

    « Jésus-Christ, le Sauveur du monde, a choisi la ville de Rome, seule entre toutes les villes, pour en faire le centre d’une mission élevée ; là, Il ordonna que le siège de son Vicaire demeurât inébranlable. »
    — Léon XIII, Properante ad exitum (11 mai 1899) — traduction fidèle d’après le texte latin officiel : « Unam enim ex omnibus romanam urbem… delegit sibique sacravit Servator humani generis Iesus Christus… hic sedem Vicarii sui stare iussit in perpetuitate temporum. » (Vatican)

    « Car avec cette Église [de Rome], en raison de son origine plus excellente, doit nécessairement s’accorder toute Église, c’est-à-dire les fidèles de partout ; en elle a été conservée la Tradition qui vient des Apôtres. »
    — Saint Irénée, Contre les hérésies, III, 3, 2 (OpenEdition Journals)

    « Par tout l’Univers on a appris les déplorables vicissitudes qui, pendant plus de seize mois, Nous ont tenu en exil et dans la douleur éloigné de Notre Siège […]. »
    — Pie IX, Allocution consistoriale Si semper antea (20 mai 1850) (La Porte Latine)

    « Si donc quelqu’un dit que le Pontife romain n’a qu’une charge d’inspection ou de direction et non un pouvoir plénier et souverain de juridiction sur toute l’Église […] qu’il soit anathème. »
    — Concile Vatican I, Constitution dogmatique Pastor Æternus (18 juillet 1870) (La Porte Latine)

    « En Pierre, la force est donnée à tous ; la fermeté que le Christ confère à Pierre, Il la donne aux Apôtres par Pierre. »
    — Saint Léon le Grand, doctrine résumée (Cairn.info)

    « Un pape hors de Rome ne serait plus un pape catholique. »
    « Abandonner Rome, renoncer au pouvoir temporel, ce serait […] n’être plus lui, chef du catholicisme. »
    — Émile Zola, Rome, « Les Trois Villes », chapitres VII puis VIII (1896) (Wikisource, Project Gutenberg)


    Σ Plan d’attaque par manche

    1. ⛓️ Un Siège plus occupé que vacant, mais non matériellement.
    2. 🏰 Rome et ses résidences en exil : histoire et permanence.
    3. ⚖️ Concile général imparfait et fin du statu quo ante.
    4. ⚔️ Rôles du Pape et du Concile, et quelques faux-semblants

    ⛓️ I. Un Siège plus occupé que vacant, mais non matériellement

    La dispute théologique du jour se joue autour de ces distinctions : vacant ou occupé.

    • Mais les néo-guérardiens, eux, Materialiter et formaliter, affirment qu’un occupant « légitime » existe bel et bien, même si privé de l’autorité formelle. Du moins, selon l’abbé Ricossa et Mgr Sanborn, l’occupant moderniste a et transmet une hiérarchie catholique moderniste visible (materialiter).
    • M. Bruno Saglio notamment, quant à lui, récuse cette pirouette : il n’y a point de pape, ni de droit ni de fait. Mais le trône romain est occupé par une silhouette délétère, mais nullement par le Successeur de Pierre.

    Le Pape n’absorbe jamais la condition des évêques, mais les évêques ne sont pas l’Évêque de Rome non plus. En soi, on n’applique rien sans Pierre, sinon présumé en Pierre. En l’absence de Pierre, une fois rétablit, C’est le Pape légitime qui cadre et ratifie ensuite ce qui s’est fait de bon en son absence. Mais en cas de vacance ou de siège romain illégitimement occupé, c’est l’anarchie et les catacombes que l’on constate.
    Alors oui, c’est « Léon XIV » qui « règne », mais dans la tête des gens, non selon la foi, les mœurs, et les règles de l’Église. On agit en Pierre en l’absence de Pierre car toute l’Institution doit nécessairement dépendre de lui.

    Ainsi se noue une dialectique : vacance prolongée (sans délai maximal de temps), mais aussi voire surtout usurpation caractérisée selon d’autres. Et dans l’esprit des fidèles, se trouve une caricature d’autorité qui trompe les simples, mais sans tromper les mieux avisés, plus « instruits ».


    🏰 II. Rome et ses résidences en exil : histoire et permanence

    Il nous faut cependant distinguer ici entreSiège et résidence. Le Pape sera toujours l’évêque de Rome (Siège), quand bien même résiderait-il au Mozambique ou au Groenland (même si ce serait exotique et décontenançant, avouons-le…

    Le Pape demeure évêque de Rome, même s’il habite ailleurs. L’histoire abonde d’exemples : Pie VI captif à Valence, Pie VII déporté à Fontainebleau, Pie IX exilé à Gaète, Martin V élu à Constance à la fin du Schisme d’Occident, voire la Papauté médiévale d’Avignon… Rome, toutefois, resta leur Siège.

    La primauté romaine ne souffre point de ces déplacements forcés, de la « sainte géographie ». Elle est géographique mais surtout spirituelle. Ces épisodes nous rappellent que l’unité pétrinienne s’exerce parfois dans l’exil, sans être annihilée. Qu’en serait-il de nos jours, si le Pape légitime, élu lors d’un Concile futur, devait élire domicile hors des murs de la Ville éternelle ? Ce ne serait point rupture, mais continuité. Même s’il est préférable que cela soit temporaire !


    ⚖️ III. Concile général imparfait et fin du statu quo ante

    Ici gît le nœud gordien : que faire de cette « longue vacance », de cette usurpation persistante ? Les évêques les plus déterminés l’admettent : seul un Concilium generale imperfectum (saint Robert Bellarmin) peut restituer l’Ordre. Ce concile, réunissant les évêques catholiques restés fidèles (Traditio, Sede vacante), ont charge d’élire un Pape, universellement reconnu.

    Tant que ce Concile salvateur n’a pas lieu, le statu quo règne : Rome usurpée, fidèles dispersés, clergé divisé. Mais ce n’est point une fin : seulement une transition vers la restauration. Et alors, en ayant un Chef visible, nous pourrions derechef parler de juridiction plénière.


    ⚔️ IV. Rôles du Pape et du Concile, et quelques faux-semblants

    Aussi, qu’il soit dit sans ambages : un Pape véritable ne martyrise pas la doctrine, il la clarifie, l’accompagne, la sert. L’Église n’est point son jouet, ni son laboratoire d’expérimentations spirituelles, mais l’Épouse du Christ, laquelle relève du droit divin et non du bon vouloir d’un administrateur en toge blanche.

    Le Pontife romain, successeur de Pierre, n’est pas un inventeur, mais un gardien. Il ne prétend pas remodeler la Révélation selon les mœurs du siècle : il en est le héraut, le garant, l’écho fidèle. Certes, il est assisté du Saint-Esprit, mais cette assistance ne saurait le transformer en oracle personnel, ni l’autoriser à corrompre le dépôt de la foi sous prétexte d’évolution pastorale.

    « Car le Saint-Esprit n’a pas été promis aux successeurs de Pierre pour qu’ils fassent connaître, sous sa révélation, une nouvelle doctrine, mais pour qu’avec son assistance ils gardent saintement et exposent fidèlement la révélation transmise par les Apôtres, c’est-à-dire le dépôt de la foi. »
    — Pie IX, Concile œcuménique du Vatican, chap. IV (Pastor Aeternus).

    Voilà qui tranche net : si donc — de Jean XXIII à l’actuel Léon XIV inclus — l’on prêche une nouvelle doctrine, un humanisme à front de temple, une religion horizontale, une foi sans transcendance ni croix, concluons que ces personnages ne sauraient être les véritables successeurs de Pierre, puisqu’ils ont cessé d’enseigner la foi reçue.

    Dès lors, la nécessité d’un Concile général imparfait s’impose avec une force quasi mathématique : et il devra professer la foi catholique intégrale, désigner un Pontife universellement reconnu, ET dénoncer l’erreur systémique qui, depuis Vatican II, gangrène la prétendue hiérarchie romaine.

    Car, pour tout dire, à côté du Vatican moderniste, l’opéra-bouffe oblige : la troia (pétasse en italien) Palmar de Troya fait bien moins illusion à l’échelle mondiale et se retrouve mille fois moins crédible et nocif — à moins d’être andalous, à la limite ! Il vaut mieux une parodie isolée qu’une apostasie universelle.


    ☩ 𝔖entence par KO 🛎 Gong final !

    Toutes thèses traditionalistes s’accordent à dénoncer l’imposture « conciliaire », mais entre vacance totale, occupation matérielle, et usurpation absolue, les positions divergent. Et la querelle des mots ne doit pas masquer l’évidence : le trône de Pierre est déserté de Pierre.

    En sachant que les milieux ecclésiastiques se scindent déjà en diverses positions, est-ce que cette posture enrichit l’échange ? Va vers la clarté ? Ou bien, au contraire, accroît la confusion ?

    Nous répondons que cette proposition est intéressante : le Siège est activement occupé, plus qu’en apparence, mais ni materialiter, ni formaliter — sans aucune valeur concrète/intrinsèque. Ainsi, même le terme de « sédévacantisme » se révèle impropre et laisserait place à « l’occupationnisme« .

    Il est donc temps de frapper droit. Le Siège romain n’est pas vacant comme une chaise vide, il est occupé par des intrus. Ces intrus ne sont pas papes, mais ils ont l’apparence de l’autorité, et cela suffit à tromper le monde. La distinction, quoique subtile, n’est pas mince affaire : elle sépare la clarté de la singerie.

    La solution ? Point dans les palabres interminables, mais dans un Concile des évêques fidèles, qui rompra le cercle vicieux et restituera au monde catholique un Souverain Pontife attesté. Alors seulement le statu quo ante prendra fin, et l’Église pourra « respirer » pleinement derechef.


    📚 Pour approfondir

    • Gérard Pelletier, Rome et la Révolution française (ÉFR, 2004) : https://books.openedition.org/efr/398?lang=en
    • Ouvrage collectif, Pie VI à Valence (Gallica) : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57266732.texteImage
    • Vatican, Allocution de Pie IX « Si semper antea » : https://www.vatican.va/content/pius-ix/it/documents/allocuzione-si-semper-antea-20-maggio-1850.html
    • Napoléon & Empire, Concordat de Fontainebleau (1813) : https://www.napoleon-empire.org/texte-officiel/concordat-1813.php
    • Citations et résidences entre trois papes contemporains

      — Pie VI (1775-1799). Non point projet de déménagement, mais arrestation et déportation par les troupes françaises ; il mourut captif à Valence (29 août 1799). (Gallica, OpenEdition Books)

      — Pie VII (1800-1823). Là encore, point d’« installation » volontaire ailleurs : captivité à Savone puis Fontainebleau sous Napoléon. L’Osservatore Romano résume sobrement : « …fu condotto a Savona, dove risiedette per quasi un triennio; nella primavera del 1812, fu trasferito a Fontainebleau; solo nel maggio 1814… poté rientrare ». (Vatican)

      Fait capital : le Concordat de Fontainebleau (25 janvier 1813) — arraché sous contrainte et bientôt rétracté — contenait ceci :
      « Sa Sainteté exercera le pontificat en France et dans le Royaume d’Italie… » (art. 1). (Napoleon & Empire, collections-ressources.chateaudefontainebleau.fr)

      — Pie IX (1846-1878). Ici, oui : exil volontaire pour raison politique. Après l’émeute de 1848 et l’assassinat de Rossi, le Pontife quitta Rome déguisé et se retira à Gaète (24 nov. 1848), puis à Portici/Naples, jusqu’à son retour en avril 1850. Il en témoigna lui-même :
      « …fummo costretti per oltre sedici mesi ad andare esuli da questa Nostra Sede » (allocution Si semper antea, 20 mai 1850). (Vatican)

      Et il protesta à Gaète contre la « République romaine » :
      « …protestiamo nei modi più solenni… » (Protesta “La serie”, signé : « Gaeta, 14 febbraio 1849 »).(Vatican)

      Noter enfin que les travaux sérieux relèvent l’hésitation de la Curie entre Majorque (Espagne) et la France au moment de la fuite :
      « L’hésitation de la Curie entre Majorque et la France a été évoquée… » (réf. Mollat, La fuite de Pie IX à Gaète). (OpenEdition Books, www1.columbia.edu)

      — Léon XIII (1878-1903), Pie X (1903-1914), Benoît XV (1914-1922), Pie XI (1922-1939). Aucun déménagement réalisé. Au contraire, de 1870 à 1929, les papes se déclarèrent « prisonniers du Vatican » et refusèrent de sortir afin de ne point reconnaître l’annexion italienne ; la situation ne se dénoua qu’avec les Accords du Latran (11 févr. 1929). (Wikipédia, Pouvoirs)

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    — La Rédaction

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