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Voici un bon texte de l’ex-corsaire de Montretout, Jean-Marie Le Pen qui, encore sous influence des écrits de Jacques Ploncard entre autres, restait ce qu’il convient d’appeler un authentique fasciste !
Nous ne pouvons que regretter qu’il se soit depuis mortellement parjuré, fourvoyé et vautré dès lors qu’il a intégré le concert du démocratisme par conservatisme sénile pour enfin devenir un soutien quasi inconditionnel de sa misérable fille.
Nous avions par le passé réactiver une bonne documentation sur un sujet houleux ou encore en parlant de Francisco Franco et de l’Europe. Depuis nous n’avons eu de cesse de reculer en termes de vérité et de radicalité au Rassemblement national, ex Front national.
-*-« Le concept de nationalisme est équivoque.Pour les uns, il se rattache à la théorie des nationalités chère aux libéraux du 19è siècle et au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes qui en découlait. Cette acceptation a connu un regain de faveur à l’occasion de la désintégration des empires coloniaux.Pour les autres, et particulièrement l’école nationaliste française qui emboîta le pas à Barrès, il ne s’agit pas là de nationalisme mais de nationalitarisme. Le nationalisme étant, dès lors, non le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, mais le droit des peuples, et même leur devoir, de rester eux-mêmes. À la conception de la nation-contrat, ils opposent celle de la nation-héritage.
En effet, la nation n’est pas seulement l’addition des habitants vivants dans un pays à un moment donné, ni la somme de leurs intérêts particuliers ou immédiats, ni encore une société d’assurance mutuelle. La nation ne se confond pas non plus avec l’État qui ne peut-être que l’instrument.
La Nation, c’est une communauté humaine prolongée au-delà du destin individuel de ses membres, une personnalité morale et spirituelle qui s’est constituée à travers les siècles grâce au travail, au sacrifice, à la solidarité des générations successives, liées par des affinités de sang et d’esprit, et en laquelle est attribuée une action spécifique dans l’histoire de l’humanité.
C’est, selon l’admirable formule de Renan, une âme, un principe spirituel. Avoir des gloires communes dans le passé, une volonté commune dans le présent. Avoir fait de grandes choses ensemble, vouloir en faire encore ; voilà les conditions essentielles, selon lui, pour être un peuple.
La Nation, c’est encore le plus vaste des cercles de communauté sociale qui, au temporel, doit être solide et complet, le couronnement d’un édifice politique dont les familles sont les piliers irremplaçables.
Mais les nations sont mortelles même si, comme la France, elles sont fortes d’une histoire millénaire. Elles peuvent se défaire si les causes d’amitié et d’union deviennent inférieures à celles d’inimitié et de division. Elles peuvent être minées de l’intérieur par la décadence des mœurs, l’abandon de la discipline collective, la régression de leur élan vital, l’amoindrissement de leur potentiel démographique.
Elles peuvent perdre jusqu’à la volonté de se protéger grâce aux lois destinées à défendre la Nation des périls, à assurer sa sauvegarde et sa bonne marche en toutes circonstances.
L’intérêt national constitue la doctrine du nationalisme. Le nationalisme part d’une observation scientifique : la société n’est pas soumise à la fantaisie de ses volontés, mais à des lois positives qu’il ne s’agit pas d’élaborer mais de découvrir.
L’étude du passé historique des nations permet de constater que leur naissance, leur vie et leur mort obéissent à des constantes, et qu’il existe une biologie politique avec ses règles impératives, ses accidents, ses maladies, ses guérisons. La nature ne crée pas la société à partir des individus, mais les individus à partir de la société.
Tout l’effort de l’humanité dans ces luttes pour l’existence a tendu à constituer des organes de durée grâce auxquels chaque génération n’est contrainte à un éternel recommencement.
Le nationalisme rejette comme utopique l’idée que la Nation puisse être une association volontaire d’individus. L’homme est largement déterminé dès avant sa naissance par son hérédité. À peine né, il ne peut survivre qu’entouré, défendu, nourri, éduqué au sein d’une institution qu’il n’a pas loisir de choisir mais dont il attend tout : la famille.
On ne saurait trop admirer, écrit Maurras, ce spectacle de hiérarchie absolument net. La famille, la commune, la région, le métier, la Nation, telles sont les communautés naturelles qui vont encadrer toute la vie de l’individu et lui permettre de bénéficier du trésor accumulé par les générations précédentes. La tradition n’étant pas la transmission de tout le passé, ni de n’importe quel passé, mais la transmission du beau et du vrai, plus encore la permanence dans le développement.
Être Nationaliste, c’est être conscient de cet inestimable bienfait, c’est être conscient de la dette que l’on contracte en le recevant à l’égard des générations futures. C’est avoir le soin et la supputation de l’avenir qui peut exiger le sacrifice d’un bien immédiat pour une sauvegarde ultérieure.
Le citoyen, ni l’assemblée des citoyens n’ont le droit de disposer à leur gré d’une nation dont ils ne sont pas les propriétaires mais les usufruitiers.
Être Nationaliste, c’est être soucieux du sort matériel et moral du peuple, et singulièrement de sa partie la plus nombreuse et la plus pauvre. Le nationalisme est intrinsèquement social, mais il rejette la lutte des classes, ainsi qu’un égalitarisme aussi mensonger quand il s’agit des individus que quand il s’agit des nations.
Être Nationaliste, c’est aussi rechercher dans la coopération avec les autres nations et d’abord les nations sœurs de l’Europe et celles d’Occident, la réduction des tensions internationales. C’est rechercher la plus grande indépendance nationale possible dans le respect de la différence des autres nations.
La Nation française est aujourd’hui menacée par le communisme et plus encore par la décadence de l’Occident. Le sentiment national s’affaiblit, et avec lui tous les principes qu’il sous-tend. La liberté, la prospérité, l’existence même des Français en tant que peuple ne survivraient pas à sa disparition. Il faut donc le restaurer et avec lui les principes d’un État National : autorité, hiérarchie, responsabilité, respect des libertés.
Nous croyons qu’il n’y a pas de sens de l’histoire autre que celui que lui imprime la volonté des hommes. Le système actuel, démagogue et diabolique, est incapable de s’opposer à la subversion puis à la submersion communiste. Seule pourrait le faire une réaction salvatrice de la Nation devant la mort ou l’esclavage qui la guette.
Je crois que l’avenir de la France sera nationaliste. »
Jean-Marie Le Pen – National-Hebdo, novembre 1975.
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