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Publié le par Florian Rouanet
Quelques rappels et ajouts pour commencer :
Non, aux cabinets de conseil conspi’ !
Ses adeptes ont une explication très simplifiée dans leur « vision du monde », jouent à se faire peur afin de vivre quelques émotions, tout en se donnant de l’importance vis-à-vis de leurs suiveurs, sans les élever, et ce, également en se rassurant d’être de grands « sachants »…
N’étant généralement pas des femmes, ils sont contraints de produire un peu de « logos » foireux, afin de vendre et de se vendre.
Aussi, ils se plantent dans leur étiologie du mal, car ils absolutisent le Mal. Toute leur attention va au Diable, au lieu d’agir pour le Bien commun et pour Dieu. Le moindre clampin laïc se transforme en giga démon surpuissant et paralysant…
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Le point commun, étonnant ou non, entre le conspi’ et l’ésotériste, est qu’il croit que le monde n’est qu’un monde d’apparence. Pourtant, ces premiers estiment souvent combattre les seconds (généralement francs-maçons). Il s’agit de tomber dans la gnose de Matrix/Balzac, et de se « matrixer » soi-même.
Pour ce faire, ils se font frères ennemis.Il y aurait un monde simulacre et le monde réel.
Or, il n’y a qu’une seule réalité.-*-
Corrélation et causalité ?
L’angle d’attaque du jour se situera au niveau de la corrélation, qui n’est pas causalité, quand corrélation il y a, déjà !
La distinction entre corrélation et causalité est essentielle dans le raisonnement scientifique, mais aussi dans la vie quotidienne. Pourtant, beaucoup tombent dans le piège de les confondre, une erreur qui est souvent exploitée, notamment dans les théories complotistes et certaines formes de pensée mécanique ou dite intuitive.
1. Corrélation vs causalité : comprendre la différence
La corrélation décrit une association ou une relation entre deux événements ou phénomènes : lorsque l’un change, l’autre semble changer aussi. En revanche, la causalité implique une relation de cause à effet, c’est-à-dire que le premier événement (la cause) est responsable de l’occurrence du second (l’effet).
Par exemple, il pourrait y avoir une corrélation entre la consommation de glace et les coups de soleil : plus la consommation de glace augmente, plus les cas de coups de soleil augmentent. Cependant, il serait absurde de conclure que manger de la glace cause des coups de soleil. En réalité, un facteur tiers est en jeu : les journées ensoleillées (chaleur) entraînent à la fois une plus grande consommation de glace et une exposition accrue au soleil.
Lorsque l’on est en position d’accusateur également, comme c’est souvent leur cas, c’est à celui qui accuse d’apporter la charge de la preuve.
Ainsi, les « qui ne dit mot consent », ou les « vous ne m’avez pas répondu, donc vous êtes démasqués, vous êtes juifs » ne constituent en aucun cas des preuves absolus.2. Le piège de la Corrélation Trompeuse
Le fait de confondre corrélation et causalité constitue une erreur logique appelée en latin post hoc ergo propter hoc (après cela, donc à cause de cela). Cela conduit à des raisonnements fallacieux, notamment dans les théories du complot où des corrélations superficielles sont souvent prises pour des preuves de causalité.
Prenons l’exemple d’un événement mondial (comme une crise économique). Un esprit complotiste pourrait repérer une corrélation entre un événement anodin (comme un discours politique ou un changement technologique) et l’émergence de la crise. En ignorant les multiples facteurs complexes et les causes profondes, ces théories simplifient à outrance, reliant de manière trompeuse deux événements, sans fondement réel.
3. Le risque des corrélations fausses
Il est crucial de comprendre que certaines corrélations peuvent être totalement fausses ou n’avoir aucune signification.
Cela a été largement démontré par l’humoriste et mathématicien Tyler Vigen, qui a mis en évidence des corrélations absurdes, mais mathématiquement valides entre des données sans aucun lien (par exemple, la consommation de fromage par habitant et le nombre de personnes mortes en tombant de leur lit). Cela montre qu’il est facile de trouver des liens entre des phénomènes, mais que ces corrélations n’ont aucun sens causal.Cette réalité met en lumière un problème central dans les théories complotistes ou certaines formes de pensée mécanique : une mauvaise interprétation des données. Les complotistes se basent souvent sur des corrélations superficielles pour justifier des idées préconçues, en ignorant les analyses rigoureuses, la méthode scientifique, ou l’existence de facteurs cachés (ce que fait, à sa différence, le révisionnisme avec son investigation de terrain et comparaison des preuves).
4. Système de pensée complotiste : modèle machinal et réductionniste
Le complotisme s’appuie sur un modèle de pensée simpliste et réductionniste qui cherche à trouver des explications immédiates et rassurantes à des phénomènes souvent complexes. Cette vision du monde est linéaire et ignore – ne s’embarrasse pas de – la diversité des causes, des influences, et des contextes. Le complotiste perçoit une corrélation (souvent fortuite) entre deux événements et la transforme automatiquement en causalité, comme si tout était directement relié par un plan global précis, retirant par là, toute variable humaine/instable dans ce projet.
Un autre aspect réducteur de cette pensée est qu’elle tend à ignorer la complexité de la réalité sociale, scientifique ou économique. Un complotiste cherchera des « agents responsables » (des groupes industriels…) et verra des motifs cachés derrière chaque corrélation, là où l’incertitude et les multiples variables interagissent réellement. Ce mécanisme de pensée remplace une analyse rationnelle par une interprétation machinale où tout doit avoir un lien direct et intentionnel.
5. La bonne science comme rempart
La méthode scientifique est conçue pour tester rigoureusement les hypothèses de causalité et pour écarter les corrélations trompeuses ou non pertinentes. Dans une étude sérieuse, les chercheurs (pour autant qu’ils soient bien éclairés, certes !) s’assurent qu’un lien causal est prouvé par des expériences répétées, des contrôles et des tests statistiques rigoureux.
Le complotisme, par contraste, repose souvent sur des raccourcis cognitifs et des biais de confirmation. Ce dernier est le phénomène par lequel on privilégie les informations qui confirment une croyance préexistante, en rejetant celles qui la contredisent. Un esprit scientifique est, au contraire, ouvert à la remise en question et cherche à réfuter les hypothèses plutôt qu’à les renforcer de manière biaisée.
6. Conclusion : vigilance critique
Il est essentiel de comprendre que la corrélation n’est pas la causalité, et qu’une corrélation peut même être complètement fausse ou insignifiante. Adopter cette vigilance critique face aux corrélations permet d’éviter les raisonnements fallacieux et les conclusions hâtives.
La rigueur scientifique, la prise en compte de la complexité des facteurs en jeu, et l’acceptation que certaines choses peuvent être multi-factoriellement causées sont des armes intellectuelles efficaces contre le simplisme trompeur de la pensée complotiste.
Pour résumer, corréler ne veut pas dire causer, et être prudent face aux corrélations fortuites nous permet de garder un raisonnement rationnel, fondé sur des preuves solides et non sur des interprétations faciles ou erronées.


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